Après un rebond significatif au troisième trimestre 2024 (+4,3%), soutenu par des performances remarquables dans l’industrie et les services, la croissance économique nationale a ralenti à 3% au quatrième trimestre. Ce ralentissement reflète un retour à des rythmes plus modérés dans les secteurs secondaires et tertiaires, en raison de l'ajustement de la demande globale. Pour le premier trimestre 2025, une légère reprise (+3,5%) est prévue, sous l’hypothèse d’une amélioration des précipitations hivernales.

Performances sectorielles contrastées

Le troisième trimestre 2024 a été marqué par une accélération exceptionnelle de l’activité hors agriculture (+5,1%). Les exportations ont augmenté de 9,8%, profitant du dynamisme des secteurs chimique (+18,2%), électronique (+16,1%), et textile (+5,3%). Les services ont également progressé de 3,8%, soutenus par une hausse de la consommation des ménages (+3,9%) et des investissements (+13,5%). Cependant, le chômage demeure élevé, au-delà de 13%, malgré une légère amélioration du taux d’emploi (37,6%).

Investissements et liquidités : Une dynamique soutenue mais coûteuse

L’augmentation des investissements a alimenté une hausse de l’endettement public et privé, tandis que les besoins de financement ont atteint 3,8% du PIB. Cependant, des mesures comme l’amnistie fiscale de décembre 2024 devraient alléger la pression sur la liquidité bancaire en 2025. Par ailleurs, les taux directeurs ont été réduits à 2,5%, favorisant une baisse des taux d’intérêt et une meilleure accessibilité au crédit.

Défis climatiques et perspectives pour 2025

La reprise économique en 2025 dépend fortement des conditions climatiques. Avec une baisse de 60,6% des précipitations en décembre 2024, la croissance agricole pourrait perdre 0,8 point au premier trimestre 2025. À cela s’ajoutent les incertitudes internationales, comme les tensions géopolitiques, susceptibles de perturber les échanges extérieurs.

Une économie marocaine résiliente mais vulnérable

Les perspectives pour 2025 soulignent une économie marocaine résiliente, mais exposée à des aléas internes et externes. La demande intérieure reste le principal moteur, tandis que les échanges extérieurs devraient peser moins sur la croissance. Enfin, les tensions inflationnistes demeurent sous contrôle (+0,7% au T4 2024), offrant une marge pour soutenir le pouvoir d’achat.

Source HCP