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Un plus pour les droits d’auteur par une axe pour les importateurs


Rédigé par le Lundi 11 Novembre 2024

L'adoption du décret n°2.23.76, visant à renforcer la protection des droits d'auteur au Maroc, a engendré une vive opposition parmi les importateurs de machines de reprographie, soulevant des questions juridiques, politiques et économiques.



Décret n°2.23.76 : une redevance qui suscite la controverse au Maroc

Le décret n°2.23.76, adopté en juillet 2023, vise à appliquer les dispositions de la loi n°2.00 relative aux droits d'auteur et aux droits voisins, en particulier en ce qui concerne la rémunération pour reproduction reprographique. Cette mesure impose une redevance de 10 % sur le coût de production des équipements de reprographie fabriqués localement et sur le prix d'achat hors taxes des appareils importés. Cette redevance est destinée à être collectée au profit du Bureau Marocain des Droits d'Auteur (BMDA).

Le décret s'inscrit dans le cadre de l'application des articles 1.24, 2.24 et 3.24 de la loi n°2.00, qui prévoient la mise en place d'une rémunération pour la reproduction reprographique des œuvres protégées. Cette initiative vise à aligner le Maroc sur les normes internationales en matière de protection des droits d'auteur, en assurant une compensation équitable aux créateurs pour l'utilisation de leurs œuvres.

Cependant, les importateurs de machines de reprographie contestent la légalité de cette redevance, arguant qu'elle constitue une double imposition et qu'elle pourrait être contraire aux accords commerciaux internationaux auxquels le Maroc est partie. Ils estiment également que le décret manque de clarté quant aux modalités de collecte et de répartition des fonds, ce qui pourrait entraîner des litiges juridiques.

Ce décret reflète la volonté du gouvernement marocain de renforcer la protection des droits de propriété intellectuelle et de soutenir les créateurs locaux. Cette démarche s'inscrit dans une stratégie plus large visant à promouvoir l'innovation et la créativité, éléments clés du développement économique et culturel du pays.

Néanmoins, la mise en œuvre de cette mesure a suscité des tensions entre le gouvernement et les acteurs économiques concernés. Les importateurs et fabricants de matériel de reprographie ont exprimé leur mécontentement, estimant que la redevance imposée alourdit leurs charges financières et pourrait nuire à leur compétitivité. Cette situation pourrait entraîner des pressions politiques sur le gouvernement pour réviser ou adapter le décret.

L'introduction de cette redevance de 10 % sur les équipements de reprographie pourrait avoir plusieurs conséquences. Pour les importateurs, cette mesure entraîne une augmentation des coûts d'importation, qui pourrait être répercutée sur les consommateurs finaux, rendant les équipements de reprographie plus coûteux. Cette hausse des prix pourrait également affecter les entreprises locales qui dépendent de ces équipements pour leurs activités quotidiennes, notamment dans les secteurs de l'éducation, de l'édition et de la bureautique.

Par ailleurs, les fabricants locaux de matériel de reprographie pourraient également être pénalisés par cette redevance, qui augmente leurs coûts de production. Cette situation pourrait réduire leur compétitivité face aux produits importés, surtout si ces derniers bénéficient de coûts de production plus bas.

En revanche, les créateurs et détenteurs de droits d'auteur pourraient bénéficier de cette mesure, qui vise à leur assurer une rémunération équitable pour l'utilisation de leurs œuvres. Cette initiative pourrait encourager la création artistique et littéraire au Maroc, en offrant aux auteurs une source de revenus supplémentaire.

Les importateurs et fabricants de matériel de reprographie ont exprimé leur désapprobation face à cette mesure, estimant qu'elle alourdit leurs charges financières et menace leur compétitivité. Ils appellent le gouvernement à revoir le décret et à envisager des solutions alternatives qui ne pénaliseraient pas leur secteur.

De leur côté, les associations de défense des droits d'auteur et les créateurs saluent cette initiative, qu'ils considèrent comme une avancée significative dans la protection de leurs droits. Ils estiment que cette redevance permettra de mieux rémunérer les auteurs pour l'utilisation de leurs œuvres et encouragera la création artistique au Maroc.

Le décret n°2.23.76 représente une étape importante dans la réforme du cadre juridique des droits d'auteur au Maroc. Toutefois, sa mise en œuvre soulève des questions juridiques, politiques et économiques qui nécessitent une attention particulière. Il est essentiel que le gouvernement engage un dialogue constructif avec l'ensemble des parties prenantes afin de trouver un équilibre entre la protection des droits des créateurs et la préservation de la compétitivité des acteurs économiques concernés.

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Mamoune ACHARKI
Journaliste junior passionné par l'écriture, la communication, les relations internationales et la... En savoir plus sur cet auteur
Lundi 11 Novembre 2024

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