Un poème en chason et en musique par Adnane Benchakroun
Découvtir le poème initial
Sous les cieux étoilés de Marbella sereine,
Je m'assieds à la table où l'esprit vacille,
Un jeu de cartes s'ouvre, l'intrigue est certaine.
À ma gauche, un joueur attire chaque regard,
D'une prestance calme, serein, détaché,
Chaque main qu'il joue semble un triomphe hagard,
Comme si le destin en sa faveur penchait.
Intrigué, je murmure, « Votre chance est étrange,
Mais n'est-ce pas là plus qu'un simple hasard ? »
Il sourit, révélant sa main qui dérange,
« La chance, mon ami, n'est qu'une idée qu'on s'égare. »
« La chance est illusion, fruit des apparences,
Ce que vous nommez chance est savoir caché,
Comprendre les Idées, voilà la délivrance,
Voir au-delà des cartes, là où l'âme est touchée. »
Je cligne des yeux, sa réponse m'étonne,
« Vous parlez en sage, philosophe ancien ? »
Il posa ses cartes, son regard me raisonne,
« Platon je suis, dans ce lieu malicieux et païen. »
Platon, ici, sur une table de jeu ?
Je reste sans voix, l'esprit déboussolé,
Mais avant que mes mots puissent trouver leur lieu,
Il poursuit, serein, en termes dévoilés.
« Le poker, comme la vie, est jeu d'apparences,
Les cartes sont ombres, réalités fuyantes,
Mais celui qui voit les Idées, pure substance,
Peut saisir l'essence dans la main chancelante. »
Je reprends mes esprits, cherchant son chemin,
« Vous gagnez donc par une vérité cachée,
Accès à l'idée du jeu, loin du commun,
Une vision pure que rien ne peut troubler ? »
Platon hoche la tête, son sourire discret,
« Le monde sensible est un reflet incertain,
Mais dans le monde idéal, tout est parfait,
Celui qui sait cela n'a rien d'incertain. »
« Dans ce monde, les cartes semblent être le hasard,
Mais en vérité, chaque coup a sa trace,
Dans l'univers des Idées, tout est bizarre,
Pourtant immuable, rien ne s'efface. »
Je joue une main, illuminé par ses mots,
Essayant de comprendre au-delà du jeu,
« Mais comment ce savoir se traduit-il en écho,
Dans ce monde réel où tout semble hasardeux ? »
« Le monde est ombre, copie d'une vérité,
Le joueur avisé cherche à comprendre,
Non pas à réagir au coup désinvolté,
Mais à voir l'essence que rien ne peut surprendre. »
Les autres joueurs, concentrés sur leurs mains,
Ignorent notre dialogue de philosophes,
Je me penche en avant, cherchant le lien,
« Le vrai joueur n'est pas esclave des offres. »
« Exactement », répond Platon avec calme,
« Le vrai savoir mène au-delà des cartes,
Il faut jouer non pour gagner la palme,
Mais pour trouver la vérité qui éclate. »
La partie continue, mais je suis transformé,
Chaque carte, chaque coup, a un sens nouveau,
Sous les étoiles de Marbella enchantée,
Je quitte la table avec un esprit en émoi.
Ce poème met en scène une rencontre inattendue entre le narrateur et Platon dans un casino à Marbella.
À travers le jeu de poker, Platon enseigne que la vie est un jeu d'apparences et que seul celui qui perçoit l'essence des choses peut transcender le hasard apparent. Cette rencontre bouleverse le narrateur, qui quitte la table transformé, avec une nouvelle perspective sur la vie et le jeu.