Bien que les statistiques relatives à la prévalence du TDAH n’existent pas au Maroc, l’Association Marocaine de Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent affirme que les pédopsychiatres marocains reçoivent de plus en plus d’enfants en souffrance, généralement amenés par leurs familles en raison de troubles du comportement qui nuisent à leur adaptation sociale ou adressés par les établissements scolaires pour des troubles des apprentissages. Autre chiffre alarmant ; environ 30 % des enfants qui présentent un TDAH ont aussi un trouble d’apprentissage. De plus, et selon Dr. Alain Lesage (chercheur à l’Institut universitaire de santé mentale de Montréal), un pourcentage important des gens diagnostiqués ne sont pas traités ou, du moins, pas de façon continue. 

L’attention et la concentration sont des maillons essentiels de la chaîne des apprentissages, et particulièrement en milieu scolaire. Des recherches importantes ont été menées pour comprendre les schémas et le pronostic du TDAH, ainsi que son impact sur le développement. Souvent, les symptômes du TDAH sont difficilement perceptibles chez un enfant. Ils n'apparaissent au premier plan que lorsque l'enfant commence à faire face à des difficultés d'apprentissage croissantes au fur et à mesure que son éducation progresse.
 

Le réseau neuronal du cerveau d'un patient atteint du trouble déficitaire de l'attention avec/sans hyperactivité (TDA/H) fonctionne d'une manière différente ; des déséquilibres dans les niveaux de neurotransmetteurs ont souvent été signalés. Le TDA/H se caractérise donc par une inattention, de l'impulsivité et de l'hyperactivité ou agitation motrice non contrôlée. Ce trouble neurodéveloppemental étant associé à des déficits de raisonnement et de compréhension, les enfants atteints de TDAH peuvent éprouver des difficultés à apprendre leurs leçons, à organiser leurs biens, à faire leurs devoirs à temps, à expliquer verbalement leurs émotions et à faire une analyse logique. 

Les indicateurs de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) font un lien entre l’indice de défavorisation matérielle et la prévalence du TDAH. Si la pauvreté ne cause pas le trouble en question, avoir un TDAH rend toutefois plus à risque de décrocher de l’école, d’occuper un emploi moins bien rémunéré et de se retrouver dans un secteur défavorisé.
 

Oublis répétitifs, périodes de rêverie, difficulté à reprendre le travail après un arrêt ou à écouter l’enseignant et à prendre les notes de cours simultanément, confusion dans les étapes de réalisation de la tâche affectant et comportement volcanique au quotidien. Pour ces raisons et d’autres encore, les enfants cherchent des excuses pour éviter d'étudier. Résultat : Des difficultés scolaires en raison de l'inattention intermittente, inquiétude des parents concernant l’avenir de leur enfant et cauchemars à l’école aussi bien pour les profs que pour l’élève ou l’étudiant atteint du trouble. 

Est-ce possible de « briser ce cercle » ? Oui, si on s’occupe de ces enfants. Les enfants atteints du trouble peuvent réussir à débloquer et développer leur plein potentiel pourvu que soient pris en compte leurs besoins particuliers. La mise en place d’un plan d’aide, d’un accompagnement psychologique de l’enfant et des parents à travers le soutien et la guidance éducative, une remédiation neuropsychologique et éventuellement un traitement médicamenteux, ce déficit neurologique pourrait être surmonté. Sans oublier un encadrement chaleureux de la part des enseignants, outil crucial pour pallier les difficultés engendrées par le TDA/H et mener l’enfant vers la réussite scolaire et éventuellement, la réussite de sa vie.


Rédigé par Oumaima Ait Baali, la Fondation Tamkine
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