C’est parmi des pionniers de l’époque – Allal el Fassi , Bouchta Jamai , abdel aziz ben Driss , que déjà très jeune , Tahar Ghallab fait ses armes , le mouvement national de l’époque avait pour but de former une sorte de force de frappe , une avant-garde pour divulguer la prise de conscience auprès des populations , notamment pour faire connaitre et crier le cahier de revendications du Peuple Marocain de 1934 dont les principaux chapitres étaient à titre d’exemple : dénonciation des accords du protectorat , garantie des libertés individuelles , application des accords internationaux concernant la protection des ouvriers , création des hôpitaux , demande d’abrogation de l’expropriation des terres concernant les citoyens marocains , non au prosélytisme , non au changement des noms des villages et villes , et le non recours à le dette extérieure .
Le 11 janvier 1944 se déclare un tournant . L’ancien parti national prend le nom du parti de l’Istiqlal et décide de demander par le manifeste de l’indépendance, l’indépendance du Maroc et à cet effet , des dizaines de jeunes sont réquisitionnés pour transcrire la copie du manifeste , le distribuer et faire divulguer sa teneur , la prise de conscience et le pourquoi de la nécessité de l’indépendance du Maroc .
Tahar Ghallab est au premier rang de ceux-là. L’autorité coloniale prise sous le feu de la surprise est abasourdie . Le système de renseignement est toujours une faille pour elle. Du 11 janvier 1944 jusqu’au 29 janvier , elle est persuadé que le parti de l’Istiqlal n’a pu agir seul et que les américains sont de connivence avec lui .
Dés le 29 janvier la répression s’abat sur bon nombre de villes du Maroc dont Fès , la médina est quadrillée par l’armée , et ce n’est que le 10 février 1944 que l’autorité coloniale arrive à neutraliser le dernier carré des meneurs : 123 au total . Tous sont dirigés vers le camps de Marmoucha considéré avec celui de Boulmane et de al oussa comme les seuls du Maroc listés comme camps – digne de celui , plus tard , de Guantanamo – et non comme prisons .Un commando arrive quelques jours après à Marmoucha et se livre à des séances de tortures sur des militants et Tahar Ghallab est battu durant 12 heures , puis enseveli sous un amas de pierres qu’il dira qu’ils sont des galets . Récupéré , après le départ du commando , par ses amis , il ne se réveille avec miracle , qu’après 3 jours .
Après sa sortie de prison en 1946 il continua sa mission au parti de constitution et d’organisation de cellules , il est dépêché par le parti à Casablanca en 1948 pour le même effet . En décembre 1952 , le leader syndicaliste est assassiné en Tunisie , par solidarité l’Istiqlal décide la riposte quelques jours après , et ordonne une grève générale , qui est un franc succès . Tahar Ghallab , considéré comme meneur , revient en prison pour deux années .
Vu la porosité du système , et vu les moyens financiers que le parti mettait en œuvre pour soudoyer les gardiens , afin de faire circuler l’information parmi ses cellules , la prison était un relai pour continuer l’action en faveur de l’indépendance. L’ironie du sort a voulu qu’en 1953 , Tahar se trouvait en prison en concomitance avec ses frères Abdelkrim et Mohamed et la pauvre maman faisait le tour pour les visites ici et là . Au lendemain de l’indépendance , avec le combattant Hachmi Filali , il dirige le parti à Casablanca et Tahar Ghallab est élu au parlement de 1963 à la circonscription ouvrière de Casablanca – Bernoussi et qu’elle fut sa fierté de collaborer avec son maitre Allal el Fassi et son idole le président du groupe istiqlalien Abdelkhalek Torrés .
Tahar Ghallab aimait répéter que l’amour pour la patrie était inégalable , et que l’abnégation , et la non résignation et l’espoir et bien sur la prise de conscience tout au long des parcours était surtout pour les jeunes un véhicule moteur .
En cette douloureuse occasion , nos pensées et sincères condoléances vont à ses enfants : Malik , Itaf , Yasmine et Ghizlaine et à sa grande famille du parti de l’istiqlal .
Nous sommes à Allah et à lui Nous retournons