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Nouvelle explosion de violence à Gaza, qui voit s’affronter l’armée israélienne et le mouvement Jihad islamique, depuis le 5 août.
En trois jours d’hostilités, le bilan est d’une trentaine de morts palestiniens, dont six enfants, selon des sources palestiniennes. Une trêve entre les deux parties en conflit serait négociée par l’intermédiaire de l’Egypte.
Yaïr Lapid, 58 ans, premier ministre d’Israël depuis seulement un mois, semble encore moins raisonnable que ses prédécesseurs, plus belliqueux les uns que les autres.
Faire arrêter un leader du Jihad islamique, Bassam Esaadi, en Cisjordanie, le 1er août, puis lancer des frappes « préventives » contre d’autres commandants du mouvement palestinien à Gaza, quatre jours plus tard, était la meilleure manière de mettre le feu aux poudres.
Le 7 août, les Israéliens ont célébré le « Tisha Beav », qui commémore la destruction du Temple de Salomon par le roi de Babylone, il y a 2.587 ans, sous une pluie de roquettes lancées depuis la bande de Gaza par le Jihad islamique.
Les Musulmans, qu’ils soient palestiniens ou pas, ne sont pas du tout disposés à voir démolir la mosquée Al Aqsa pour que soit construit, à sa place, un nouveau temple, comme le souhaitent les sionistes radicaux, dont les incursions sur l’esplanade de la mosquée, à Al Qods, se sont faites de plus en plus fréquentes, ces derniers jours.
En trois jours d’hostilités, le bilan est d’une trentaine de morts palestiniens, dont six enfants, selon des sources palestiniennes. Une trêve entre les deux parties en conflit serait négociée par l’intermédiaire de l’Egypte.
Yaïr Lapid, 58 ans, premier ministre d’Israël depuis seulement un mois, semble encore moins raisonnable que ses prédécesseurs, plus belliqueux les uns que les autres.
Faire arrêter un leader du Jihad islamique, Bassam Esaadi, en Cisjordanie, le 1er août, puis lancer des frappes « préventives » contre d’autres commandants du mouvement palestinien à Gaza, quatre jours plus tard, était la meilleure manière de mettre le feu aux poudres.
Le 7 août, les Israéliens ont célébré le « Tisha Beav », qui commémore la destruction du Temple de Salomon par le roi de Babylone, il y a 2.587 ans, sous une pluie de roquettes lancées depuis la bande de Gaza par le Jihad islamique.
Les Musulmans, qu’ils soient palestiniens ou pas, ne sont pas du tout disposés à voir démolir la mosquée Al Aqsa pour que soit construit, à sa place, un nouveau temple, comme le souhaitent les sionistes radicaux, dont les incursions sur l’esplanade de la mosquée, à Al Qods, se sont faites de plus en plus fréquentes, ces derniers jours.
Isoler et détruire
Le calcul de Yaïr Lapid, selon des observateurs du conflit, s’appuie sur la mésentente politique et les différences de vision stratégique entre le Hamas, mouvement islamiste palestinien issu de la matrice des Frères musulmans, et le Jihad islamique, très lié à l’Iran.
Si le premier a fini par opter pour la solution à deux Etats pour mettre un terme au conflit israélo-palestinien, le second ambitionne toujours de détruire l’Etat sioniste.
Isoler le Jihad islamique et le décapiter, en visant le sommet de sa hiérarchie, a donc semblé, dans ce contexte, une tactique gagnante pour le premier ministre israélien.
La faille dans le raisonnement de Lapid, s’appelle le Fatah, l’autre mouvement palestinien qui tient les rênes du pouvoir en Cisjordanie.
L’opportunité est trop belle pour le Fatah de redorer son image auprès de l’opinion publique palestinienne, en apportant un soutien franc et direct au Jihad islamique, tout en mettant en évidence, par effet de reflet inversé, le peu d’empressement du Hamas de venir en aide à son concurrent politique à Gaza.
L’illusion à laquelle l’élite politique israélienne refuse stupidement de renoncer est de s’imaginer pouvoir saucissonner les mouvements palestiniens et les éliminer l’un après l’autre, de manière à régler définitivement le conflit sans consentir le moindre compromis territorial.
Les dirigeants israéliens n’arrivent pas à voir que plus le conflit se prolonge, plus les mouvements palestiniens deviennent mieux armés et plus aguerris.
Si le premier a fini par opter pour la solution à deux Etats pour mettre un terme au conflit israélo-palestinien, le second ambitionne toujours de détruire l’Etat sioniste.
Isoler le Jihad islamique et le décapiter, en visant le sommet de sa hiérarchie, a donc semblé, dans ce contexte, une tactique gagnante pour le premier ministre israélien.
La faille dans le raisonnement de Lapid, s’appelle le Fatah, l’autre mouvement palestinien qui tient les rênes du pouvoir en Cisjordanie.
L’opportunité est trop belle pour le Fatah de redorer son image auprès de l’opinion publique palestinienne, en apportant un soutien franc et direct au Jihad islamique, tout en mettant en évidence, par effet de reflet inversé, le peu d’empressement du Hamas de venir en aide à son concurrent politique à Gaza.
L’illusion à laquelle l’élite politique israélienne refuse stupidement de renoncer est de s’imaginer pouvoir saucissonner les mouvements palestiniens et les éliminer l’un après l’autre, de manière à régler définitivement le conflit sans consentir le moindre compromis territorial.
Les dirigeants israéliens n’arrivent pas à voir que plus le conflit se prolonge, plus les mouvements palestiniens deviennent mieux armés et plus aguerris.
Montée en puissance
Au cours de la première Intifada, en 1987, le plus que pouvaient faire les Palestiniens était de lancer des pierres aux soldats israéliens.
Depuis 2004, à chaque confrontation avec les mouvements gazaouis, ce sont des salves de roquettes et des missiles qui pleuvent sur Israël, dont le nombre, la charge explosive et la portée ne cessent d’augmenter avec le temps.
Ce n’est sûrement pas assez pour réaliser un résultat militaire significatif, mais les mouvements palestiniens ont indéniablement acquis les moyens d’enquiquiner l’existence des Israéliens.
Il serait intéressant de demander aux professionnels du tourisme israélien ce qu’ils pensent de l’actuelle reprise des affrontements avec les milices gazaouies. Et aux compagnies aériennes qui desservent l’aéroport de Ben Gourion combien leur facturent les compagnies d’assurance.
Les Israéliens n’ont, jusqu’à présent, pas subit de pertes humaines, contrairement à la guerre contre le Hamas, pendant le mois de Ramadan 2021, au cours de laquelle ils ont eu 14 morts, contre 256 du côté palestinien.
Il serait, toutefois, naïf de croire que le Jihad islamique va se contenter de pleurer ses morts, blessés et prisonniers. Ou que l’Iran va accepter de voir son représentant en Palestine se faire malmener sans réagir.
Pragmatiques, les dirigeants du Jihad islamique savent pertinemment que le contexte politique actuel à Gaza ne leur est pas favorable.
Mais comme ces derniers inscrivent leur action dans le cadre plus global de celui des Etats et mouvements de la région hostiles à Israël, il n’est pas improbable que le Jihad islamique n’aille pas plus loin qu’une réaction symbolique contre Israël, en attendant de meilleures conditions politiques pour régler ses comptes.
Le conflit israélo-palestinien dure depuis 1948 et ne semble pas prêt de prendre fin. Les dirigeants israéliens devraient, peut être, méditer sur ce passage de « L’art de la guerre » de Sun Tzu : « Il n’existe pas d’exemple d’une nation qui aurait tiré profit d’une longue guerre ».
Depuis 2004, à chaque confrontation avec les mouvements gazaouis, ce sont des salves de roquettes et des missiles qui pleuvent sur Israël, dont le nombre, la charge explosive et la portée ne cessent d’augmenter avec le temps.
Ce n’est sûrement pas assez pour réaliser un résultat militaire significatif, mais les mouvements palestiniens ont indéniablement acquis les moyens d’enquiquiner l’existence des Israéliens.
Il serait intéressant de demander aux professionnels du tourisme israélien ce qu’ils pensent de l’actuelle reprise des affrontements avec les milices gazaouies. Et aux compagnies aériennes qui desservent l’aéroport de Ben Gourion combien leur facturent les compagnies d’assurance.
Les Israéliens n’ont, jusqu’à présent, pas subit de pertes humaines, contrairement à la guerre contre le Hamas, pendant le mois de Ramadan 2021, au cours de laquelle ils ont eu 14 morts, contre 256 du côté palestinien.
Il serait, toutefois, naïf de croire que le Jihad islamique va se contenter de pleurer ses morts, blessés et prisonniers. Ou que l’Iran va accepter de voir son représentant en Palestine se faire malmener sans réagir.
Pragmatiques, les dirigeants du Jihad islamique savent pertinemment que le contexte politique actuel à Gaza ne leur est pas favorable.
Mais comme ces derniers inscrivent leur action dans le cadre plus global de celui des Etats et mouvements de la région hostiles à Israël, il n’est pas improbable que le Jihad islamique n’aille pas plus loin qu’une réaction symbolique contre Israël, en attendant de meilleures conditions politiques pour régler ses comptes.
Le conflit israélo-palestinien dure depuis 1948 et ne semble pas prêt de prendre fin. Les dirigeants israéliens devraient, peut être, méditer sur ce passage de « L’art de la guerre » de Sun Tzu : « Il n’existe pas d’exemple d’une nation qui aurait tiré profit d’une longue guerre ».