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Billet d’humeur – Parfum d’espionnage au jasmin : la diplomatie algérienne a (encore) frappé


Rédigé par le Lundi 14 Avril 2025

L’affaire Amir DZ révèle une continuité des pratiques répressives du régime algérien à l’étranger
Un diplomate algérien soupçonné d’avoir participé à une tentative d’enlèvement en France
Paris embarrassée, Alger indignée : la diplomatie otage des barbouzes



Car enfin, comment ne pas hausser les sourcils devant un scénario aussi invraisemblable qu’inquiétant ? Imaginez un peu : un agent consulaire — censé représenter son pays avec dignité, discuter visas et amabilités diplomatiques — qui se retrouve soupçonné d’avoir trempé dans une tentative d’enlèvement en plein Paris. Pas pour récupérer un enfant otage ou un compatriote en danger, non. Pour faire taire un youtubeur. Et pas n’importe lequel : un influenceur qui fait grincer des dents au sommet d’un État qui confond trop souvent critique et trahison.

On pourrait croire à une farce, si l’histoire ne ressemblait pas autant à une mauvaise rediffusion d’un film d’espionnage des années 70, version post-coloniale. Sauf qu’on n’est ni au cinéma ni dans un thriller de gare : on est dans la vraie vie, celle où la diplomatie est parfois un cache-misère pour des opérations peu glorieuses. Celle où un opposant politique devient une cible mobile simplement parce qu’il parle trop fort — ou trop juste — depuis son exil.

Et pendant qu’à Alger on gesticule, qu’on convoque l’ambassadeur français comme pour une scène de théâtre bien rodée, on oublie qu’en démocratie, on ne kidnappe pas les critiques : on débat avec eux. Ou du moins, on les ignore poliment. Mais là, c’est tout le contraire : on active un réseau, on improvise une opération, on croit pouvoir opérer dans l’ombre... comme si Internet n’existait pas, comme si les caméras de surveillance n’étaient qu’un détail.

Alors oui, c’est une histoire à dormir debout, parce que s’il y a eu tentative, elle fut maladroite, grossière, presque caricaturale. Mais c’est surtout une histoire à surveiller de très près, parce qu’elle trahit quelque chose de beaucoup plus grave : un régime qui, au lieu d’évoluer, s’entête à ressusciter ses vieux démons. Une culture de la répression exportée, jusque dans les rues paisibles de Paris. Et ça, ce n’est ni une fiction, ni un accident. C’est un signal d’alarme.

Les barbouzes d’antan, la République française de demain ?

De l’affaire Boudiaf aux révélations de Mohamed Samraoui, ancien du DRS, la violence politique exportée est une vielle habitude dans certaines dictatures qui n’assument pas leur modernité.

Aujourd’hui, avec les réseaux sociaux et l’exil facilité, le “nettoyage” des opposants est devenu plus complexe… mais pas impossible.

Cette affaire relance une question cruciale : que vaut l’asile politique si le bras des régimes répressifs peut franchir sans souci les frontières diplomatiques ? L’Europe est-elle prête à garantir une vraie protection, ou va-t-elle continuer de fermer les yeux… tant que le gaz arrive à l’heure ?





Lundi 14 Avril 2025


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