"Le foot, c'est pour les hommes", "la danse, c'est pour les femmes", "tu n'es pas une femme pour faire de la danse", "une femme qui pratique du rugby, on aura tout vu", autant de remarques sexistes auxquelles on se heurte quotidiennement dans le milieu sportif. Et cela se manifeste à tous les niveaux : sportives, entraîneuses, journalistes sportives,...
Les exemples sont multiples : en France, il n’existe pas d’équipe professionnelle féminine de cyclisme. Les femmes n'ont même pas le droit de participer au Tour de France. Fin 2011, deux équipes de foot féminin français, Paris Saint-Germain et Olympique Lyonnais, n'ont pas eu le droit de s'affronter au Parc des Princes pour des raisons "logistiques". La pelouse devait rester en bon état pour les matchs des messieurs.
Priorité oblige, mesdames. Autre petite anecdote : le saut à Ski, épreuve réservée depuis 1924 aux hommes, était interdite aux femmes sous prétexte qu'elle ne "ne leur convenait pas sur le plan médical". Elle leur est, finalement, ouverte lors des Jeux Olympiques d'hiver 2014. Le constat est là : difficile de parler d'égalité dans un tel domaine.
C'est que l'histoire du sport n'arrange pas les choses non plus. Apparu à la fin du 19ᵉ siècle, il a été créé par les hommes, pour les hommes. Même les Jeux Olympiques étaient réservés à la gent masculine. Donc, navré pour vous mesdames, voilà un argument d'autorité. Premier arrivé, premier servi… Et pour toujours.
Des sports "pour femmes"
Alors oui, il y a des sports considérés comme masculins et d'autres comme purement féminins. Logique, parce que les hommes seraient "plus forts, plus robustes et plus compétents". Par conséquent, le football, le rugby, bien évidemment et la boxe seront des sports à pratiquer par l'homme. La femme, quant à elle, peut s'adonner à des sports plus "soft" dans lesquelles elle pourra exploiter sa féminité et qui ne mettront pas en péril sa beauté. La danse classique est parfaite.
La natation est un sport, plus ou moins, "non genré", mais ça dépendra de la nature de la discipline. Si celle-ci n'est pas assez virile ou nécessite de la grâce, et bien, vous savez où la classer.
Des salaires toujours plus bas
Vous l'aurez compris, qui dit inégalités hommes/femmes, dit disparités salariales. Les salaires des femmes sont généralement plus bas que ceux des hommes. Que ce soit au rugby, au football ou dans d'autres disciplines, les différences sont flagrantes.
Au ballon rond par exemple, les champions du monde, hommes, peuvent empocher jusqu'à 32 millions d'Euros. Les femmes, quant à elles, doivent se contenter de la modique somme de 3,5 millions d'Euros. Toutefois, dans certaines disciplines, notamment le tennis et le basket, les grands vainqueurs, tous sexes confondus, gagnent à peu près la même chose.
Les médias dans tout ça ?
Est-ce que vous avez déjà vu la retransmission d'une compétition féminine dans n'importe quel média ? Est-ce que vous saviez qu'il existe un tournoi des VI Nations pour les femmes ? Est-ce que vous saviez que le Maroc dispose d'une équipe nationale féminine de football ? Peu de gens en tout cas.
Les médias ont aussi leur part dans l'histoire. Les compétitions sportives féminines ne sont que très rarement représentées à la télévision, à la radio ou dans des journaux. D'après une étude menée par l'université de Cambridge, les sportives seraient trois fois moins exposées dans les médias que leurs confrères masculins. Une compétition masculine serait beaucoup plus "intéressante" et attirerait en l'occurrence plus d'audience. Cette politique est également adoptée par les sponsors et pourvoyeurs de fonds. Plus représentés dans les médias, les sports masculins sont donc plus rentables pour eux. Un cercle vicieux qui ne se renferme que sur les femmes.
Et pour couronner le tout, les journalistes et responsables sportifs, censés briser les stéréotypes, baignent dans des vagues de machisme et de préjugés. L'ex-champion olympique français et ex-ministre des Sports, David Douillet, avait déclaré dans son autobiographie : "Pour moi, une femme qui se bat au judo ou dans une autre discipline, ce n'est pas quelque chose de naturel, de valorisant. Pour l'équilibre des enfants, je pense que la femme est mieux au foyer".
En 2014, Philippe Candeloro, patineur et commentateur artistique, ne s'était pas gêné de faire des remarques sur la poitrine d'une compétitrice, jugeant qu'elle en avait "un petit peu moins" que Monica Bellucci. Plus récemment, le journaliste sportif de M6, Denis Balbir, s'est dit "contre" le fait que les femmes journalistes sportives puissent "commenter le foot" en raison de leurs voix.
Et bien sûr, le Maroc n'échappe pas non plus à une petite dose de sexisme. Nous tenons ici à rappeler les propos misogynes, "spontanés" pardon, du fameux journaliste de Radio Mars, Adil Omar. Ce dernier n'avait pas hésité à remettre une auditrice à sa place pour s'être aventurée sur des terrains footballistiques minés.
Il lui conseilla sagement de “s’occuper de sa cuisine, regarder les émissions de Choumicha et s’éloigner du foot et de l’équipe nationale”. Adil Omari finit par s'excuser. La chaîne radio, quant à elle, publie un communiqué déclarant la suspension du journaliste pour une durée de trois jours tout en précisant, écoutez bien, qu'une de leur journaliste était en Égypte pour la couverture de la coupe d'Afrique. N'allez pas croire qu'ils sont misogynes quand même.
LODJ avec Outdooors.ma
Les exemples sont multiples : en France, il n’existe pas d’équipe professionnelle féminine de cyclisme. Les femmes n'ont même pas le droit de participer au Tour de France. Fin 2011, deux équipes de foot féminin français, Paris Saint-Germain et Olympique Lyonnais, n'ont pas eu le droit de s'affronter au Parc des Princes pour des raisons "logistiques". La pelouse devait rester en bon état pour les matchs des messieurs.
Priorité oblige, mesdames. Autre petite anecdote : le saut à Ski, épreuve réservée depuis 1924 aux hommes, était interdite aux femmes sous prétexte qu'elle ne "ne leur convenait pas sur le plan médical". Elle leur est, finalement, ouverte lors des Jeux Olympiques d'hiver 2014. Le constat est là : difficile de parler d'égalité dans un tel domaine.
C'est que l'histoire du sport n'arrange pas les choses non plus. Apparu à la fin du 19ᵉ siècle, il a été créé par les hommes, pour les hommes. Même les Jeux Olympiques étaient réservés à la gent masculine. Donc, navré pour vous mesdames, voilà un argument d'autorité. Premier arrivé, premier servi… Et pour toujours.
Des sports "pour femmes"
Alors oui, il y a des sports considérés comme masculins et d'autres comme purement féminins. Logique, parce que les hommes seraient "plus forts, plus robustes et plus compétents". Par conséquent, le football, le rugby, bien évidemment et la boxe seront des sports à pratiquer par l'homme. La femme, quant à elle, peut s'adonner à des sports plus "soft" dans lesquelles elle pourra exploiter sa féminité et qui ne mettront pas en péril sa beauté. La danse classique est parfaite.
La natation est un sport, plus ou moins, "non genré", mais ça dépendra de la nature de la discipline. Si celle-ci n'est pas assez virile ou nécessite de la grâce, et bien, vous savez où la classer.
Des salaires toujours plus bas
Vous l'aurez compris, qui dit inégalités hommes/femmes, dit disparités salariales. Les salaires des femmes sont généralement plus bas que ceux des hommes. Que ce soit au rugby, au football ou dans d'autres disciplines, les différences sont flagrantes.
Au ballon rond par exemple, les champions du monde, hommes, peuvent empocher jusqu'à 32 millions d'Euros. Les femmes, quant à elles, doivent se contenter de la modique somme de 3,5 millions d'Euros. Toutefois, dans certaines disciplines, notamment le tennis et le basket, les grands vainqueurs, tous sexes confondus, gagnent à peu près la même chose.
Les médias dans tout ça ?
Est-ce que vous avez déjà vu la retransmission d'une compétition féminine dans n'importe quel média ? Est-ce que vous saviez qu'il existe un tournoi des VI Nations pour les femmes ? Est-ce que vous saviez que le Maroc dispose d'une équipe nationale féminine de football ? Peu de gens en tout cas.
Les médias ont aussi leur part dans l'histoire. Les compétitions sportives féminines ne sont que très rarement représentées à la télévision, à la radio ou dans des journaux. D'après une étude menée par l'université de Cambridge, les sportives seraient trois fois moins exposées dans les médias que leurs confrères masculins. Une compétition masculine serait beaucoup plus "intéressante" et attirerait en l'occurrence plus d'audience. Cette politique est également adoptée par les sponsors et pourvoyeurs de fonds. Plus représentés dans les médias, les sports masculins sont donc plus rentables pour eux. Un cercle vicieux qui ne se renferme que sur les femmes.
Et pour couronner le tout, les journalistes et responsables sportifs, censés briser les stéréotypes, baignent dans des vagues de machisme et de préjugés. L'ex-champion olympique français et ex-ministre des Sports, David Douillet, avait déclaré dans son autobiographie : "Pour moi, une femme qui se bat au judo ou dans une autre discipline, ce n'est pas quelque chose de naturel, de valorisant. Pour l'équilibre des enfants, je pense que la femme est mieux au foyer".
En 2014, Philippe Candeloro, patineur et commentateur artistique, ne s'était pas gêné de faire des remarques sur la poitrine d'une compétitrice, jugeant qu'elle en avait "un petit peu moins" que Monica Bellucci. Plus récemment, le journaliste sportif de M6, Denis Balbir, s'est dit "contre" le fait que les femmes journalistes sportives puissent "commenter le foot" en raison de leurs voix.
"Une femme qui commente le foot masculin, je suis contre. Dans une action de folie, elle va monter dans les aigus".
Et bien sûr, le Maroc n'échappe pas non plus à une petite dose de sexisme. Nous tenons ici à rappeler les propos misogynes, "spontanés" pardon, du fameux journaliste de Radio Mars, Adil Omar. Ce dernier n'avait pas hésité à remettre une auditrice à sa place pour s'être aventurée sur des terrains footballistiques minés.
Il lui conseilla sagement de “s’occuper de sa cuisine, regarder les émissions de Choumicha et s’éloigner du foot et de l’équipe nationale”. Adil Omari finit par s'excuser. La chaîne radio, quant à elle, publie un communiqué déclarant la suspension du journaliste pour une durée de trois jours tout en précisant, écoutez bien, qu'une de leur journaliste était en Égypte pour la couverture de la coupe d'Afrique. N'allez pas croire qu'ils sont misogynes quand même.
LODJ avec Outdooors.ma