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Selon Aït Taleb, 800 avortements sont pratiqués chaque jour au Maroc


Rédigé par le Vendredi 12 Janvier 2024

Chaque jour, environ 800 avortements sont enregistrés au Maroc, dont 200 sont effectués dans des cabinets médicaux. Le ministre de la Santé souligne que la question de l'avortement clandestin suscite des débats sociétaux depuis de nombreuses années.



Le ministre de la Santé, Khalid Aït Taleb, a affirmé que son département maintient une position ferme à l'égard des professionnels de la santé impliqués dans la pratique d'avortements clandestins.

En répondant à une question orale au Parlement sur ce sujet, le ministre a déclaré : « L'avortement clandestin est une question très délicate qui fait l'objet de débats sociétaux depuis de nombreuses années. La lutte contre ce phénomène nécessite une approche globale, incluant des aspects juridiques et des efforts de sensibilisation », selon Al Ahdath Al Maghribia du vendredi 12 janvier.
Le ministre a clarifié en indiquant que "les consensus établis au cours de consultations étendues ont révélé que la grande majorité penche en faveur de la criminalisation de l'avortement illégal, tout en exemptant de responsabilité pénale les situations de force majeure telles que les grossesses à risque, les grossesses résultant d'un viol ou d'un inceste, ainsi que les malformations congénitales du fœtus".

L'interruption volontaire de grossesse (IVG) clandestine présente un risque considérable pour les femmes, parfois entraînant des complications tragiques. Les estimations des organisations engagées dans ce domaine suggèrent qu'entre 600 et 800 avortements sont effectués illégalement chaque jour au Maroc, tandis que les chiffres officiels indiquent la réalisation de 200 IVG quotidiennes dans des cabinets médicaux. En septembre 2023, le Parlement avait débattu de cette question, quelques semaines après le décès d'une adolescente de 14 ans suite à une IVG chirurgicale clandestine.

Effectivement, mi-septembre, comme rapporté par Al Ahdath Al Maghribia, le décès de la jeune Meryem à Boumia avait provoqué l'indignation de l'opinion publique. Il est important de noter que le Maroc est le théâtre d'un débat d'envergure depuis 2015 sur la nécessité d'apporter des modifications à la loi concernant cette question afin de faire face aux centaines d'interventions clandestines qui ont lieu chaque jour, parfois dans des conditions catastrophiques.

En 2016, une proposition de loi visant à élargir l'accès à l'avortement pour inclure les cas de grossesses résultant de viol et d'inceste, ainsi que les fœtus présentant des malformations congénitales, a été soumise. Cependant, ce projet a ultérieurement été retiré.

Le code pénal en vigueur prévoit une peine d'emprisonnement de 6 mois à 2 ans pour les femmes subissant un avortement, tandis que les personnes effectuant cette intervention chirurgicale encourent une peine de 1 à 5 ans de prison.

 

Avortement Maroc / Santé Des Femmes / Débat Sociétal / Responsabilité Pénale / Criminalisation Avortement / Complications IVG / Risques IVG

Salma LABTAR





Salma Labtar
Journaliste sportive et militante féministe, lauréate de l'ISIC En savoir plus sur cet auteur
Vendredi 12 Janvier 2024

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