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Sahara Marocain : le vernis diplomatique de l’ONU s’effrite


Rédigé par La Rédaction le Mardi 15 Avril 2025



À force de vouloir ménager tout le monde, le Représentant personnel du Secrétaire général des Nations Unies pour le Sahara occidental finit par ne convaincre personne. Le dernier briefing de Staffan de Mistura, livré le 14 avril 2025 à New York, ressemble davantage à un exercice de funambulisme diplomatique qu’à une véritable tentative de médiation. Cinquante ans après l’inscription de ce conflit au programme des Nations Unies, la montagne onusienne accouche encore d’une souris bureaucratique.

Derrière les formules polies et le jargon multilatéral, le message est clair : rien n’a changé, sinon la forme. Certes, De Mistura évoque deux « développements bilatéraux » récents : la visite de Nasser Bourita à Washington et celle de Jean-Noël Barrot à Alger. Mais ces événements, largement protocolaires, sont présentés comme des signes d’un renouveau diplomatique. Or, ils masquent mal l’impasse persistante du dossier saharien, la montée des tensions militaires et le gel total du dialogue entre le Maroc et l’Algérie.

Pire encore, le diplomate onusien consacre une part significative de son discours à commenter les déclarations américaines, comme s’il s’agissait de balises officielles d’un processus de paix. La mention insistante du concept d’« autonomie authentique » — présenté comme un message fort de Washington — donne l’impression que l’ONU s’efface derrière les intérêts géostratégiques de puissances permanentes, au lieu d’en imposer le cadre multilatéral. L’idée d’une solution « mutuellement acceptable » est répétée à l’envi, sans jamais nommer les blocages structurels, ni la profonde asymétrie des rapports de force entre les parties.

Le plus troublant reste sans doute la vacuité du discours sur le terrain. De Mistura évoque brièvement la MINURSO, sans en tirer les conclusions logiques : cette mission est paralysée, invisible, et ne joue plus aucun rôle actif depuis la rupture du cessez-le-feu. Quant à la situation humanitaire dans les camps de Tindouf, elle est dramatisée à juste titre, mais aussitôt reléguée au rang de note de bas de page. La parole poignante d’une jeune femme sahraouie — « Je ne veux pas mourir ici » — est citée comme un moment d’émotion, mais ne suscite aucune proposition concrète.

Enfin, l’appel final à inclure les femmes dans le processus de négociation sonne creux dans un contexte où il n’existe même pas de cadre de négociation. Ce n’est pas l’inclusivité qu’il faut, mais la volonté politique. Et cette volonté semble absente, y compris du côté de l’ONU, qui se réfugie dans l’illusion procédurale au lieu de produire un rapport de force moral.

​Où est passée la MINURSO ?

Créée en 1991 pour organiser un soit disant un référendum d’autodétermination, la Mission des Nations Unies pour le référendum au Sahara occidental (MINURSO) est devenue un spectre administratif. Sans mandat clair ni moyens réels, elle semble aujourd’hui réduite à un simple observateur muet, incapable d’agir sur les violations de cessez-le-feu ou sur les souffrances des populations civiles. Ce silence de l’ONU, face à une mission qu’elle a elle-même créée, en dit long sur l’abandon progressif du dossier saharien au profit de calculs diplomatiques.





Mardi 15 Avril 2025

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