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Par Mohammed Yassir Mouline
D'ailleurs, de nombreux regroupements régionaux appliquent un principe de rotation entre leurs pays membres afin d’éviter une concurrence gênante entre plusieurs États pour un même poste. Toutefois, cette pratique n'est pas adoptée par toutes les régions.
À titre d’exemple, l'Afrique du Nord, qui comprend seulement six pays (Maroc, Égypte, Algérie, Mauritanie, Tunisie et Libye), bénéficie naturellement de son quota de postes au sein de l'Union africaine en raison des règles garantissant une répartition équitable des responsabilités entre les cinq régions africaines, et ce, indépendamment de l’importance ou de l’influence de chaque État sur le continent.
Mais ce raisonnement logique, appuyé par les faits, semble incompréhensible pour les généraux algériens et leurs médias, qui transforment chaque désignation – souvent automatique – d’un Algérien à un poste au sein de l’Union africaine (ou ailleurs) en une "victoire diplomatique", censée "prouver la force et le poids de l’Algérie en Afrique". Or, ce genre de mise en scène n’existe pas dans les autres pays du continent, ce qui rend le régime algérien totalement ridicule aux yeux des autres Africains !
L’obsession algérienne pour le Conseil de paix et de sécurité
La dernière "bataille" du régime algérien au sein de l’Union africaine concerne l'élection des membres du Conseil de paix et de sécurité, en particulier le représentant de l'Afrique du Nord parmi les cinq membres titulaires d’un mandat de trois ans (poste actuellement occupé par le Maroc). Alors que les élections dans les quatre autres régions du continent se sont déroulées sans encombre, le régime militaire algérien a transformé l'élection du représentant de l'Afrique du Nord en une "bataille existentielle", mobilisant toutes les ressources – financières et diplomatiques – du pays, simplement parce que son adversaire est le Maroc.
Cette obsession a conduit à un blocage du processus, empêchant l'élection d’un vainqueur dès le premier tour, faute d’avoir atteint la majorité des deux tiers requise.
Avec ce report du vote pour le Conseil de paix et de sécurité, une nouvelle "bataille décisive" s'annonce : l’élection du vice-commissaire de l’Union africaine, un poste attribué à la région Afrique du Nord et disputé par quatre candidates représentant l’Égypte, le Maroc, l’Algérie et la Libye. Dès à présent, les médias algériens ont préparé deux scénarios d’annonce des résultats : en cas de victoire algérienne, cela sera présenté comme une "preuve de la force et de l’influence de l’Algérie en Afrique" ; si le Maroc l’emporte, ce sera forcément grâce à des "manœuvres en coulisses et des pots-de-vin électoraux".
Une influence illusoire et un échec stratégique
En analysant la composition du Conseil de paix et de sécurité, il devient clair que l’Algérie ne pourra jamais y rallier une majorité pour imposer des décisions hostiles au Maroc. De plus, le Maroc pourrait toujours briguer un siège de deux ans lors des élections dans cinq mois. Ainsi, l’Algérie ne pourra jamais obtenir la majorité nécessaire (huit votes) pour toute résolution anti-marocaine.
L'exclusion du Polisario de l’Union africaine
Les dirigeants algériens, civils comme militaires, doivent admettre que leur influence sur le continent s’est considérablement réduite et que la possibilité de nuire aux intérêts vitaux du Maroc en Afrique a disparu à jamais. L'exclusion de la "République de Tindouf" de l’Union africaine est une nécessité qui approche inexorablement, et la propagande algérienne ne pourra pas éternellement justifier cet échec par des "pots-de-vin marocains". L’Algérie n’aura d’autre choix que d’accepter la réalité et de normaliser ses relations avec son voisin marocain, plutôt que de continuer à lier son destin à celui des mercenaires du Polisario, une stratégie vouée à l’échec total.