L’Autorité française de la concurrence a infligé une amende de 220 millions d’euros au géant américain Google, pour avoir favorisé ses propres services dans les publicités en ligne.

Google « n’a pas contesté les faits » et l’amende a été décidée dans le cadre d’une procédure de transaction avec le géant américain, c’est ce qu’a indiqué l’Autorité de la concurrence qui avait initialement été saisie par trois groupes de presse : News Corp, le Figaro et Rossel. Le groupe Figaro s’était ensuite retiré de la procédure.

Google n’a pas fait de commentaire sur le montant de l’amende imposé, mais a confirmé qu’il s’est engagé à modifier ses pratiques sur le marché des enchères dans la publicité display (pavés, bannières et habillages qui accompagnent le contenu d’un site Web).

« Nous allons tester et développer ces modifications dans les mois qui viennent, avant de les déployer plus largement, dont certaines à l’échelle mondiale », c’est ce qu’a a indiqué Maria Gomri, directrice juridique de Google France, dans un post de blog.

Qu’est-il reproché à Google ? Le géant américain a accordé « un traitement préférentiel à ses technologies propriétaires proposées sous la marque Google Ad Manager », selon l’Autorité de la concurrence. En d’autres termes, Google a abusé de sa position dominante.

« Les pratiques en cause sont particulièrement graves car elles ont pénalisé les concurrents de Google sur le marché des SSP (plateformes sur lesquelles les éditeurs mettent en vente leurs espaces publicitaires) et les éditeurs de sites et d’applications mobiles », dont notamment les éditeurs de presse.

« C’est une décision historique » car « c’est la première décision au monde se penchant sur les processus algorithmiques complexes d’enchères par lesquels fonctionne la publicité en ligne display », c’est ce qu’a souligné la présidente de l’Autorité de la concurrence, Isabelle de Silva, dans une conférence de presse.

Alphabet, la maison mère de Google, a réalisé 55,31 milliards de dollars de chiffre d’affaires au premier trimestre 2021, majoritairement grâce à la publicité en ligne. L’entreprise est poursuivie par les autorités de plusieurs pays sur le front du droit de la concurrence.

L’ODJ avec AFP