Facturation électronique : le Maroc entre dans l’ère numérique fiscale
Ce projet, lancé en octobre 2024, marque une étape clé dans la modernisation du système fiscal marocain. L’objectif est clair : renforcer la transparence, améliorer la collecte des taxes et lutter contre la fraude fiscale. Cette réforme s’inscrit dans le cadre des engagements du Royaume envers une gouvernance économique plus efficace et équitable.
La facturation électronique consiste à remplacer les factures papier par des documents numériques authentifiés via une plateforme dédiée. Ce système permettra un suivi en temps réel des transactions commerciales, réduisant ainsi les écarts fiscaux et facilitant les contrôles.
Cette réforme pourrait accroître les recettes fiscales en limitant les pratiques frauduleuses. Selon des estimations de l’OCDE, les systèmes de facturation électronique peuvent réduire de 10 à 15 % les pertes fiscales dues à l’évasion. Cela pourrait également encourager une plus grande formalisation de l’économie marocaine, incitant les petites entreprises à se conformer aux normes fiscales.
Elle pourrait avoir un impact positif sur la perception de l’équité fiscale. En renforçant la transparence, elle pourrait réduire le sentiment d’injustice parmi les contribuables honnêtes. Cependant, sa mise en œuvre pourrait poser des défis pour les petites entreprises, notamment celles qui ne disposent pas encore des outils numériques nécessaires.
Des pays comme l’Italie et le Mexique ont déjà adopté des systèmes de facturation électronique avec des résultats probants. En Italie, par exemple, ce dispositif a permis d’augmenter les recettes fiscales de plusieurs milliards d’euros dès les premières années de mise en œuvre. Le Maroc pourrait tirer des enseignements de ces expériences pour adapter son approche aux spécificités locales.
La généralisation de la facturation électronique représente une avancée majeure pour le Maroc sur la voie de la modernisation économique. Si elle est bien mise en œuvre, cette réforme pourrait transformer durablement le paysage fiscal du pays. À court terme, des efforts seront nécessaires pour accompagner les entreprises dans cette transition. À long terme, elle pourrait renforcer la compétitivité et la transparence de l’économie marocaine.