Le lundi 10 mars 2025 marque une avancée majeure dans la protection de l’enfance au Maroc. L’Observatoire National des Droits de l’Enfant (ONDE), sous la présidence de Son Altesse Royale la Princesse Lalla Meryem, a officiellement lancé les premières Cellules Psycho-trauma de l’Enfant (CPTE). Ces cellules, implantées dans les villes de Fès, Rabat, Casablanca et Marrakech, visent à répondre à une urgence sociale : le soutien psychologique aux enfants victimes de traumatismes.

Les CPTE ont pour mission de fournir une prise en charge multidisciplinaire, incluant des psychologues, des travailleurs sociaux et des juristes. Cette approche holistique permet d’accompagner non seulement les enfants, mais également leurs familles, souvent démunies face aux conséquences des traumatismes. Selon une étude récente menée par l’ONDE, près de 30 % des enfants marocains auraient été exposés à des situations traumatiques, qu’il s’agisse de violences domestiques, d’abus ou de catastrophes naturelles.

Cette initiative intervient dans un contexte où la santé mentale des enfants est devenue une priorité mondiale. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) souligne que les troubles psychologiques chez les enfants, s’ils ne sont pas traités, peuvent avoir des répercussions à long terme sur leur développement, leur éducation et leur intégration sociale. En lançant les CPTE, le Maroc s’aligne sur les meilleures pratiques internationales en matière de protection de l’enfance, comme celles observées en Suède ou au Canada, où des programmes similaires ont démontré leur efficacité.

Cependant, la mise en œuvre de ces cellules soulève des défis importants. Le manque de ressources humaines spécialisées dans le domaine de la psychologie infantile au Maroc pourrait ralentir leur déploiement. De plus, la stigmatisation sociale entourant les troubles psychologiques reste un obstacle majeur à l’accès aux soins. Il sera essentiel de mener des campagnes de sensibilisation pour encourager les familles à solliciter ces services sans crainte de jugement.

Par ailleurs, cette initiative pourrait avoir un impact significatif en réduisant les inégalités d’accès aux soins psychologiques. En effet, les enfants issus de milieux défavorisés sont souvent les plus exposés aux traumatismes, mais aussi les moins susceptibles de recevoir une aide appropriée. Les CPTE, en étant accessibles gratuitement, répondent à ce besoin de justice sociale.

En conclusion, le lancement des Cellules Psycho-trauma de l’Enfant par l’ONDE représente une étape cruciale dans la protection des droits de l’enfant au Maroc. À court terme, ces cellules offriront un soutien vital aux enfants en détresse. À long terme, elles pourraient contribuer à bâtir une société plus résiliente et inclusive, où la santé mentale est reconnue comme un pilier du bien-être collectif.