Malgré les opportunités offertes par les marchés européens (ALE) et africains (ZLECAF), les petites et moyennes entreprises marocaines (TPME) continuent d’éprouver d’énormes difficultés à franchir le pas de l’exportation pour la première fois. Bien qu'elles représentent un vivier économique important, leur présence sur les marchés internationaux, particulièrement en Europe et en Afrique, demeure très faible, donnant l'impression que l'exportation est devenue une mission quasi impossible pour elles.

Plusieurs raisons expliquent cette incapacité des moyennes entreprises marocaines à s'imposer sur les marchés internationaux. Tout d'abord, le manque de connaissances approfondies des marchés étrangers constitue un frein majeur. Les entreprises marocaines manquent souvent d'informations précises et actualisées sur les opportunités d’affaires à l'étranger ainsi que sur les normes réglementaires spécifiques, notamment en matière douanière, sanitaire, ou normative. Cette méconnaissance renforce les risques perçus et décourage les entrepreneurs de tenter l’aventure de l'exportation.

Ensuite, la capacité financière limitée des moyennes entreprises constitue un autre frein majeur à leur internationalisation. L’accès restreint aux financements, notamment au crédit bancaire pour le financement de l’export, freine leur capacité à supporter les coûts initiaux liés à la prospection de marchés étrangers, la mise aux normes internationales, la logistique complexe ou encore les dépenses de marketing international. Faute de soutien financier adéquat, ces entreprises se trouvent ainsi privées d'un levier essentiel pour s'inscrire durablement dans une démarche exportatrice.

Par ailleurs, le manque de compétences spécifiques en matière de commerce international parmi les équipes dirigeantes et opérationnelles limite fortement la capacité d'adaptation des moyennes entreprises aux réalités des marchés étrangers. L’absence d'une stratégie claire et structurée d’internationalisation, alliée à des compétences insuffisantes en gestion des risques internationaux, empêche ces entreprises de saisir efficacement les opportunités commerciales hors frontières.

L’environnement institutionnel et administratif au Maroc constitue également un obstacle significatif. Les procédures administratives compliquées et souvent longues pour l’obtention des certifications ou licences nécessaires à l’exportation dissuadent fréquemment les moyennes entreprises d'envisager l’international comme débouché commercial viable. De même, l’absence ou l’insuffisance d'accompagnement institutionnel structuré et de dispositifs incitatifs spécifiques aux primo-exportateurs accentue cette problématique.

Enfin, le déficit en infrastructures logistiques adaptées aux besoins des PME exportatrices renforce encore davantage les difficultés rencontrées. Le manque de plateformes logistiques adéquates, d'infrastructures de stockage, ou encore les coûts élevés liés au transport international fragilisent leur compétitivité à l’international.

Cependant, s’il est évident que les obstacles externes freinent considérablement l’internationalisation des moyennes entreprises marocaines, celles-ci doivent également assumer leur responsabilité interne. Sans une réelle volonté de structurer leurs opérations, d'investir dans la formation et de se doter de stratégies commerciales solides et durables, elles resteront incapables de saisir les nombreuses opportunités offertes par les marchés européens et africains. De leur côté, les pouvoirs publics doivent impérativement agir avec plus de volontarisme et proposer un cadre d’accompagnement clair et durable pour transformer cette mission impossible en réalité.