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Pour 2021, voici ce qu’on vœux !




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Si on observe bien les choses, l’année 2020 aura été d’une grande utilité pour le Maroc, ayant montré diverses capacités que l’on ne soupçonnait pas, mais ayant également démontré moult conduites qui ne nous honorent pas, ou si peu… En tirant des enseignements de ce qui s’est passé cette année, et par certains aspects continue de se produire, on peut en tirer les leçons pour ce que l’on veut, en guise de vœux !

 

1/ L’Etat qu’on pensait indigent a pourtant cassé sa tire-lire, servant de l’argent à tour de bras, aux indigents, aux informels, aux entreprises… donnant de (fermes) recommandations aux banques de desserrer un peu l’étau et de serrer leur ceinture.
 

2/ L’Etat anticipateur qui a compris avant les autres, et quitte à nous énerver quelque peu, que le confinement devait durer plus qu’initialement annoncé… qui a fermé les mosquées, déployé l’armée, opté pour une politique de vaccination avant tous les autres, bien qu’elle tarde un peu…
 

3/ L’Etat fort, dont les décisions sont appliquées, même quand elles sont inapplicables, a montré qu’une mesure décrétée à Rabat se capillarise jusqu’aux derniers recoins du pays.
 

Tout cela signifie que les fondamentaux sociaux, sociologiques, financiers et économiques de la population sont connus, que la structuration de l’Etat est de bonne facture, que l’infrastructure technologique et numérique est développée… Alors, pour 2021, nous serions en droit d’attendre, voire d’exiger, que ces facteurs positifs soient mis en œuvre pour assurer une croissance de notre économie et la maintenir à des taux qui ressembleraient à ceux de l’émergence, tant vantée, tant proclamée et tellement furtive, des taux qui permettraient une redistribution équitable du revenu national…
 

Mais ce même Etat, qui nous a montré tant de bonnes et louables dispositions, garde des travers qui restent au travers de la gorge. Pourquoi restons-nous à la traîne, en survendant une image qui n’est pas le reflet de nos réalités ? Nous avons de la superficie, de la bonne terre agricole, un sous-sol nanti en minerais (hors phosphate car pour cela, OCP a fait le job), un littoral tout aussi riche de 3.500 km, une position géographique enviable, une population jeune et ouverte sur le monde et ses nouvelles technologies… et même une constitution qui permet un nouveau, et meilleur, partage du pouvoir.
 

Que nous manque-t-il alors ? Pourquoi le Maroc des années 2020, ne concrétise-t-il donc pas les grandes avancées réalisées dans la décennie 2000 en infrastructures, en centres de savoir, en partenariats étrangers, en confiance internationale, en croissance locale ? Les programmes sont là, et leur mise en perspective aussi. Le Maroc de 2021 connaîtra le modèle de développement tracé par une brochette d’experts qui ont planché une année durant. Que nous manque-t-il donc ?
 

L’audace, la ténacité, l’efficience et surtout la volonté, voilà ce qui nous fait défaut ! La volonté de bien faire, de ne pas sombrer dans le soliloque autosatisfait habituel, qui relève plus de Coué que d’une politique publique digne de ce nom. Nous n’avons plus aucune raison de faire du surplace. Nous avons imité, il est temps d’innover… nous avons une stabilité macroéconomique et politique, il est temps de construire un tissu entrepreneurial compétitif… nous avons une capacité de lancer des investissements locaux et de drainer des capitaux étrangers, il est temps d’en construire une économie conquérante… nous avons un capital humain de talent, il est temps de ne plus le laisser partir, voire même de le faire revenir.
 

Nous avons parcouru la moitié du chemin vers l’émergence, et 2021 est une année d’inflexion car en sortant de la crise pluridimensionnelle qui est la nôtre aujourd’hui, les gens demanderont des explications avec une énergie aussi implacable que les mesures de restrictions qu’ils ont vécues, subies, en 2020. Soit nous décollons, et dans ce cas, le petit personnel doit changer ou être changé, soit nous piétinons encore et toujours, et nous chuterons.
 

Les meilleurs vœux à formuler pour le royaume en cette année 2021 est qu’en cette année électorale, de nouveaux personnels émergent, et de nouveaux modes de gouvernance apparaissent, à tous les niveaux. Le monde se cherche, à nous de nous y retrouver ! Gramsci avait bien raison de dire que « le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître, et dans ce clair-obscur surgissent les monstres ».
 

Publié par Aziz Boucetta sur https://panorapost.com




Mardi 5 Janvier 2021


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