Pour Mr. Douiri, la consommation de l’énergie dans le monde, et des ressources de manière générale, augmente de manière exponentielle. L’eau, l’énergie et l’environnement sont trois défis majeurs du 21ème siècle.
« Au mois d’août, nous avons consommé 100% de ce qui est annuellement renouvelable sur la terre » remarque-t-il. « Pendant quatre mois, l’humanité vit à crédit et consomme des ressources non renouvelables » ajoute-t-il.
L’ambition des mouvements écologistes est de constitutionaliser la règle verte c.à.d. ne pas consommer plus que la terre ne peut renouveler et de limiter selon l’Accord de Paris les émissions des Gaz à Effet de Serre (GES) afin de contenir l’augmentation des températures à moins de 2°C.
D’après Mr. Douiri, le monde irait vraisemblablement vers une augmentation de 3.5°C ce qui aurait des conséquences lourdes sur la vie sur terre, aussi bien sur le climat que sur l’hydrologie.
« Le Maroc consomme peu d’énergie par habitant, il est peu polluant à l’échelle de la planète. Malgré cela, le Maroc a souhaité prendre le leadership sur ces questions d’environnement pour limiter davantage l’impact environnemental marocain » nous précise-t-il.
L’énergie consommée au Maroc est à 60% sous forme d’hydrocarbures. Le second volet de la consommation énergétique est l’électricité produite en grande partie à l’aide du charbon et dans une moindre mesure à l’aide du gaz et d’énergies renouvelables (solaire, éolien, hydraulique).
Depuis un peu plus de 10 ans, le Maroc a choisi de développer les énergies renouvelables avec un objectif de 40% de la puissance installée c.à.d. la capacité de production. « Cet objectif a été porté à 50% à l’horizon de 2030 » nous rappelle Mr. Douiri.
Au Maroc, les énergies renouvelables représentent 35% de la puissance installée et un peu moins de 20% de la production électrique. Le reste de la production est réalisé par l’entremise de ressources fossiles essentiellement le charbon.
La consommation des hydrocarbures liquides est également sujette à des changements à cause de l’électrification du parc de véhicules au niveau mondial. En effet, nous dit Mr. Douiri, « il faut s’attendre à ce qu’il y ait de plus en plus de véhicules électriques dans la décennie qui vient. La part des hydrocarbures liquides va diminuer et la part du renouvelable va augmenter »
Le prix des véhicules électriques va certainement chuter comme il fût le cas des écrans plasmas ou des plaques photovoltaïques depuis leur apparition. Avec le développement des technologies de stockage d’énergie pour les batteries électriques, le marché des véhicules électriques connaitra un grand essor.
Selon Mr. Douiri, l’avantage des énergies renouvelables au Maroc est que la ressource est locale, le soleil et le vent sont au Maroc et sont inépuisables. Même constat pour l’énergie hydraulique au niveau des barrages.
« Le choix de développer les énergies renouvelables (éolien, solaire et hydraulique) est un choix sage à long terme qui sera couronné de succès » rappelle Mr. Douiri.
Et de rappeler que les coûts d’investissement dans ces énergies diminuent. Ils seront de plus en plus rentables. On garantira ainsi une amélioration de la sécurité d’approvisionnement du Maroc et son indépendance énergétique.
« Le développement des véhicules électriques va accélérer cette tendance. Cela entrainera une baisse de la recherche pétrolière car la demande diminuera » ajoute-t-il.
De nos jours, des pays trouvent des gisements de pétrole mais ils ne sont pas sûrs de pouvoir les exploiter dans les 5, 10 à 20 ans à venir. De plus, les COP ont permis d’imposer des engagements de forte limitation des investissements dans les énergies fossiles.
Les grands investisseurs dans le domaine des énergies renouvelables sont les grandes sociétés pétrolières. Elles ont intérêt à le faire, et le faire vite, afin d’éviter la disparition du marché. Mr. Douiri n’a pas manqué de rappeler le cas de l’entreprise mondiale Kodak qui n’a pas anticipé l’arrivée du numérique dans l’industrie de la photographie et qui a fini par disparaitre.
L’Accord de Paris stipule que les pays doivent respecter leur engagement par rapport à la réduction des GES dans leurs frontières mais il est navrant de constater que si les pays industrialisés polluent moins chez eux, ils externalisent les projets dans des technologies polluantes en dehors de leurs frontières dans des pays non dotés de lois écologiques ou sociales, constate Mr. Douiri.
Pour revenir au charbon, Mr Douiri rappelle que les nouvelles centrales à charbon, malgré l’utilisation de meilleurs filtres pour l’émission de moins de GES et de particules, restent polluantes.
Quant à la technologie CCUS (Carbon Capture, Utilization, and Storage) pour le captage et l’enfouissement du CO2, et qui est souvent associée aux centrales à charbon, Mr. Douiri rappelle que cette technologie n’est pas au point à l’échelle industrielle. Il y a des sites pilotes mais l’exploitation de cette technologie reste économiquement non rentable.
Mr. Douiri prévoit que dans le futur proche, il n’y aura plus de construction de nouvelles centrales à charbon.
En ce qui concerne la biomasse-énergie, Mr. Douiri rappelle que le traitement des déchets ménagers et industriels revient excessivement cher. Sans subventions étatiques, le recyclage n’est pas rentable. Dans ce domaine, le Maroc a établi des taxes pour financer la filière du recyclage selon le principe du pollueur/payeur qui existe dans la loi cadre sur l’environnement.
Par ailleurs, la loi de finance 2022 a également introduit des écotaxes sur des appareils électriques ou électroniques dans un objectif de recyclage. Mr. Douiri regrette que cette taxe n’aille pas dans un fond dédié au lieu du budget général de l’Etat. Pour lui, c’est une erreur qu’il faut impérativement rectifier.
Pour définir l’efficacité énergétique qui est au cœur de la stratégie énergétique du Maroc, Mr. Douiri estime que la meilleure énergie est celle qu’on ne consomme pas c.à.d. qu’il faut être en mesure de diminuer la consommation sans porter atteinte à la qualité de vie et à la production. Cette efficacité énergétique passe par l’utilisation de procédés, d’équipements et de matériaux dont l’indice de consommation énergétique est bas dans les ménages, dans l‘industrie ou le bâtiment.
Selon Mr. Douri, le Maroc a adopté une politique d’efficacité énergétique qui n’a pas encore donné de bons résultats. Une agence gouvernementale est d’ailleurs dédiée à l’efficacité énergétique pour informer, stimuler, mobiliser et cofinancer des actions dans le but de développer l’efficacité énergétique.
En exemple, il existe une classification des matériels et matériaux par rapport à leur efficacité énergétique et des règles de construction. Dans ce domaine, l’Etat joue un rôle important à travers des incitations fiscales voire des réglementations répressives lorsque les dispositions liées à l’efficacité énergétique ne sont pas respectées, nous rappelle Mr. Douiri.
Au niveau concret, l’Etat à travers l’agence précitée et la Société d’Ingénierie Energétique ont lancé plusieurs projets d’efficacité énergétique dont l’optimisation de l’éclairage public dans certaines villes et des mosquées ainsi que les bâtiments de l’Etat. Cette efficacité énergétique passe par l’utilisation de matériels intelligents.
Dans la région de Casablanca-Settat, Mr Douiri nous signale qu’il siège, dans le cadre de son mandat d’élu local, dans une commission dont l’un des objectifs est d’aider les entreprises de la région à utiliser les sources d’énergie propre avec des incitations diverses notamment financières.
Pour répondre à une question sur l’éventuelle ubérisation du domaine de l’énergie au Maroc c.à.d. mettre en relation les producteurs et les consommateurs via des plateformes intelligentes en ligne, Mr. Douiri estime que la loi 13-09 prévoit déjà les producteurs privés d’électricité Haute-Tension et plusieurs importants projets ont été concrétisés dans ce cadre.
Il est question aujourd’hui de l’étendre à la Moyenne et Basse Tension pour inciter les usagers (particuliers, industriels…) à s’équiper en énergies renouvelables. Il y a eu un décret pour la MT mais les résultats ont été en deçà des attentes.
Mr. Douiri rappelle que la production nationale d’électricité est assurée principalement par l’ONEE et MASEN et quelques opérateurs privés. Ces opérateurs défendent leurs intérêts dans un marché ouvert. Et c’est l’Agence de régulation, selon Mr. Douiri, qui doit défendre l’intérêt public et celui du consommateur.
Et dans ce cadre, Mr. Douiri estime que l’Agence de régulation devrait aller plus loin en termes d’incitations réglementaires à l’auto-investissement en énergies renouvelables. L’utilisation de compteurs intelligents pour les particuliers pourrait leur permettre de céder l’énergie non consommée aux distributeurs.
Mr. Douiri rappelle que la loi 82.21 a été adoptée au conseil du gouvernement en novembre dernier favorisant l’auto-production de l’énergie électrique mais tous les professionnels du secteur estiment qu’elle est trop contraignante car elle défend plus les intérêts des opérateurs historiques et des distributeurs que les consommateurs.
Cette loi devrait évoluer, selon Mr. Douiri, dans le cadre d’une réflexion plus approfondie, plus équilibrée, pour répondre aux besoins des consommateurs et du pays en termes d’auto-production énergétique.
Mr. Douiri n’a pas manqué de rendre hommage à l’ONEE qui vend une bonne partie de l’électricité et l’eau potable à perte dans le cadre de ce qui est communément appelé « la tranche sociale ». Il est difficile, estime Mr. Douiri, de mettre l’ONEE sur un marché concurrentiel du jour au lendemain. La seule solution serait, d’après lui, de compenser l’opérateur public pour ces pertes d’exploitation.
Au sujet des énergies marines notamment l’énergie hydrolienne, Mr. Douiri rappelle qu’il existe de par le monde des sites pilotes mais qu’il n’y a pas d’utilisation large et industrielle de cette technologie. Mr. Douiri estime que cette technologie ne sera pas une priorité mondiale pour la décennie à venir car elle n’est pas encore mûre sur les plans économique et technologique.
Pour finir, le dernier mot de Mr. Douiri a porté sur les défis du XXIème siècle en matière de gestion énergétique. Il faut avoir une vision à long terme qui repose sur des principes et priorités partagés et cela dépasse, selon-lui, le mandat d’un seul gouvernement.
Pour pallier à la discontinuité des stratégies et des décisions, Mr. Douiri plaide pour un Conseil Supérieur de l’Energie, un espace d’échanges entre les différents intervenants, y compris les scientifiques et les chercheurs, pour arrêter des visions communes et partagées à traduire par l’entremise d’une loi-programme définissant la feuille de route à moyen et long terme.
Cela permettrait d’obtenir et de pérenniser un consensus large et un support politique robuste à la stratégie énergétique et à sa mise en œuvre.
Mr. Douiri rappelle par ailleurs que lors de son mandat de Ministre de l’énergie (2012/2013), il avait mené l’étude du projet d’importation et de distribution du Gaz Naturel Liquéfié (GNL) pour la production d’électricité et pour l’industrie. Ce projet a été mis en standby par les gouvernements suivants probablement suite aux espoirs soulevés par les découvertes de gaz de l’oriental ; mais qui demeurent à ce jour inexploitées et insuffisantes.
Ce projet aurait permis d’assurer la sécurité d’approvisionnement notamment vis-à-vis du voisin algérien. On se retrouve aujourd’hui, souligne-t-il, à essayer de trouver des solutions dans l’urgence.
« Au mois d’août, nous avons consommé 100% de ce qui est annuellement renouvelable sur la terre » remarque-t-il. « Pendant quatre mois, l’humanité vit à crédit et consomme des ressources non renouvelables » ajoute-t-il.
L’ambition des mouvements écologistes est de constitutionaliser la règle verte c.à.d. ne pas consommer plus que la terre ne peut renouveler et de limiter selon l’Accord de Paris les émissions des Gaz à Effet de Serre (GES) afin de contenir l’augmentation des températures à moins de 2°C.
D’après Mr. Douiri, le monde irait vraisemblablement vers une augmentation de 3.5°C ce qui aurait des conséquences lourdes sur la vie sur terre, aussi bien sur le climat que sur l’hydrologie.
« Le Maroc consomme peu d’énergie par habitant, il est peu polluant à l’échelle de la planète. Malgré cela, le Maroc a souhaité prendre le leadership sur ces questions d’environnement pour limiter davantage l’impact environnemental marocain » nous précise-t-il.
L’énergie consommée au Maroc est à 60% sous forme d’hydrocarbures. Le second volet de la consommation énergétique est l’électricité produite en grande partie à l’aide du charbon et dans une moindre mesure à l’aide du gaz et d’énergies renouvelables (solaire, éolien, hydraulique).
Depuis un peu plus de 10 ans, le Maroc a choisi de développer les énergies renouvelables avec un objectif de 40% de la puissance installée c.à.d. la capacité de production. « Cet objectif a été porté à 50% à l’horizon de 2030 » nous rappelle Mr. Douiri.
Au Maroc, les énergies renouvelables représentent 35% de la puissance installée et un peu moins de 20% de la production électrique. Le reste de la production est réalisé par l’entremise de ressources fossiles essentiellement le charbon.
La consommation des hydrocarbures liquides est également sujette à des changements à cause de l’électrification du parc de véhicules au niveau mondial. En effet, nous dit Mr. Douiri, « il faut s’attendre à ce qu’il y ait de plus en plus de véhicules électriques dans la décennie qui vient. La part des hydrocarbures liquides va diminuer et la part du renouvelable va augmenter »
Le prix des véhicules électriques va certainement chuter comme il fût le cas des écrans plasmas ou des plaques photovoltaïques depuis leur apparition. Avec le développement des technologies de stockage d’énergie pour les batteries électriques, le marché des véhicules électriques connaitra un grand essor.
Selon Mr. Douiri, l’avantage des énergies renouvelables au Maroc est que la ressource est locale, le soleil et le vent sont au Maroc et sont inépuisables. Même constat pour l’énergie hydraulique au niveau des barrages.
« Le choix de développer les énergies renouvelables (éolien, solaire et hydraulique) est un choix sage à long terme qui sera couronné de succès » rappelle Mr. Douiri.
Et de rappeler que les coûts d’investissement dans ces énergies diminuent. Ils seront de plus en plus rentables. On garantira ainsi une amélioration de la sécurité d’approvisionnement du Maroc et son indépendance énergétique.
« Le développement des véhicules électriques va accélérer cette tendance. Cela entrainera une baisse de la recherche pétrolière car la demande diminuera » ajoute-t-il.
De nos jours, des pays trouvent des gisements de pétrole mais ils ne sont pas sûrs de pouvoir les exploiter dans les 5, 10 à 20 ans à venir. De plus, les COP ont permis d’imposer des engagements de forte limitation des investissements dans les énergies fossiles.
Les grands investisseurs dans le domaine des énergies renouvelables sont les grandes sociétés pétrolières. Elles ont intérêt à le faire, et le faire vite, afin d’éviter la disparition du marché. Mr. Douiri n’a pas manqué de rappeler le cas de l’entreprise mondiale Kodak qui n’a pas anticipé l’arrivée du numérique dans l’industrie de la photographie et qui a fini par disparaitre.
L’Accord de Paris stipule que les pays doivent respecter leur engagement par rapport à la réduction des GES dans leurs frontières mais il est navrant de constater que si les pays industrialisés polluent moins chez eux, ils externalisent les projets dans des technologies polluantes en dehors de leurs frontières dans des pays non dotés de lois écologiques ou sociales, constate Mr. Douiri.
Pour revenir au charbon, Mr Douiri rappelle que les nouvelles centrales à charbon, malgré l’utilisation de meilleurs filtres pour l’émission de moins de GES et de particules, restent polluantes.
Quant à la technologie CCUS (Carbon Capture, Utilization, and Storage) pour le captage et l’enfouissement du CO2, et qui est souvent associée aux centrales à charbon, Mr. Douiri rappelle que cette technologie n’est pas au point à l’échelle industrielle. Il y a des sites pilotes mais l’exploitation de cette technologie reste économiquement non rentable.
Mr. Douiri prévoit que dans le futur proche, il n’y aura plus de construction de nouvelles centrales à charbon.
En ce qui concerne la biomasse-énergie, Mr. Douiri rappelle que le traitement des déchets ménagers et industriels revient excessivement cher. Sans subventions étatiques, le recyclage n’est pas rentable. Dans ce domaine, le Maroc a établi des taxes pour financer la filière du recyclage selon le principe du pollueur/payeur qui existe dans la loi cadre sur l’environnement.
Par ailleurs, la loi de finance 2022 a également introduit des écotaxes sur des appareils électriques ou électroniques dans un objectif de recyclage. Mr. Douiri regrette que cette taxe n’aille pas dans un fond dédié au lieu du budget général de l’Etat. Pour lui, c’est une erreur qu’il faut impérativement rectifier.
Pour définir l’efficacité énergétique qui est au cœur de la stratégie énergétique du Maroc, Mr. Douiri estime que la meilleure énergie est celle qu’on ne consomme pas c.à.d. qu’il faut être en mesure de diminuer la consommation sans porter atteinte à la qualité de vie et à la production. Cette efficacité énergétique passe par l’utilisation de procédés, d’équipements et de matériaux dont l’indice de consommation énergétique est bas dans les ménages, dans l‘industrie ou le bâtiment.
Selon Mr. Douri, le Maroc a adopté une politique d’efficacité énergétique qui n’a pas encore donné de bons résultats. Une agence gouvernementale est d’ailleurs dédiée à l’efficacité énergétique pour informer, stimuler, mobiliser et cofinancer des actions dans le but de développer l’efficacité énergétique.
En exemple, il existe une classification des matériels et matériaux par rapport à leur efficacité énergétique et des règles de construction. Dans ce domaine, l’Etat joue un rôle important à travers des incitations fiscales voire des réglementations répressives lorsque les dispositions liées à l’efficacité énergétique ne sont pas respectées, nous rappelle Mr. Douiri.
Au niveau concret, l’Etat à travers l’agence précitée et la Société d’Ingénierie Energétique ont lancé plusieurs projets d’efficacité énergétique dont l’optimisation de l’éclairage public dans certaines villes et des mosquées ainsi que les bâtiments de l’Etat. Cette efficacité énergétique passe par l’utilisation de matériels intelligents.
Dans la région de Casablanca-Settat, Mr Douiri nous signale qu’il siège, dans le cadre de son mandat d’élu local, dans une commission dont l’un des objectifs est d’aider les entreprises de la région à utiliser les sources d’énergie propre avec des incitations diverses notamment financières.
Pour répondre à une question sur l’éventuelle ubérisation du domaine de l’énergie au Maroc c.à.d. mettre en relation les producteurs et les consommateurs via des plateformes intelligentes en ligne, Mr. Douiri estime que la loi 13-09 prévoit déjà les producteurs privés d’électricité Haute-Tension et plusieurs importants projets ont été concrétisés dans ce cadre.
Il est question aujourd’hui de l’étendre à la Moyenne et Basse Tension pour inciter les usagers (particuliers, industriels…) à s’équiper en énergies renouvelables. Il y a eu un décret pour la MT mais les résultats ont été en deçà des attentes.
Mr. Douiri rappelle que la production nationale d’électricité est assurée principalement par l’ONEE et MASEN et quelques opérateurs privés. Ces opérateurs défendent leurs intérêts dans un marché ouvert. Et c’est l’Agence de régulation, selon Mr. Douiri, qui doit défendre l’intérêt public et celui du consommateur.
Et dans ce cadre, Mr. Douiri estime que l’Agence de régulation devrait aller plus loin en termes d’incitations réglementaires à l’auto-investissement en énergies renouvelables. L’utilisation de compteurs intelligents pour les particuliers pourrait leur permettre de céder l’énergie non consommée aux distributeurs.
Mr. Douiri rappelle que la loi 82.21 a été adoptée au conseil du gouvernement en novembre dernier favorisant l’auto-production de l’énergie électrique mais tous les professionnels du secteur estiment qu’elle est trop contraignante car elle défend plus les intérêts des opérateurs historiques et des distributeurs que les consommateurs.
Cette loi devrait évoluer, selon Mr. Douiri, dans le cadre d’une réflexion plus approfondie, plus équilibrée, pour répondre aux besoins des consommateurs et du pays en termes d’auto-production énergétique.
Mr. Douiri n’a pas manqué de rendre hommage à l’ONEE qui vend une bonne partie de l’électricité et l’eau potable à perte dans le cadre de ce qui est communément appelé « la tranche sociale ». Il est difficile, estime Mr. Douiri, de mettre l’ONEE sur un marché concurrentiel du jour au lendemain. La seule solution serait, d’après lui, de compenser l’opérateur public pour ces pertes d’exploitation.
Au sujet des énergies marines notamment l’énergie hydrolienne, Mr. Douiri rappelle qu’il existe de par le monde des sites pilotes mais qu’il n’y a pas d’utilisation large et industrielle de cette technologie. Mr. Douiri estime que cette technologie ne sera pas une priorité mondiale pour la décennie à venir car elle n’est pas encore mûre sur les plans économique et technologique.
Pour finir, le dernier mot de Mr. Douiri a porté sur les défis du XXIème siècle en matière de gestion énergétique. Il faut avoir une vision à long terme qui repose sur des principes et priorités partagés et cela dépasse, selon-lui, le mandat d’un seul gouvernement.
Pour pallier à la discontinuité des stratégies et des décisions, Mr. Douiri plaide pour un Conseil Supérieur de l’Energie, un espace d’échanges entre les différents intervenants, y compris les scientifiques et les chercheurs, pour arrêter des visions communes et partagées à traduire par l’entremise d’une loi-programme définissant la feuille de route à moyen et long terme.
Cela permettrait d’obtenir et de pérenniser un consensus large et un support politique robuste à la stratégie énergétique et à sa mise en œuvre.
Mr. Douiri rappelle par ailleurs que lors de son mandat de Ministre de l’énergie (2012/2013), il avait mené l’étude du projet d’importation et de distribution du Gaz Naturel Liquéfié (GNL) pour la production d’électricité et pour l’industrie. Ce projet a été mis en standby par les gouvernements suivants probablement suite aux espoirs soulevés par les découvertes de gaz de l’oriental ; mais qui demeurent à ce jour inexploitées et insuffisantes.
Ce projet aurait permis d’assurer la sécurité d’approvisionnement notamment vis-à-vis du voisin algérien. On se retrouve aujourd’hui, souligne-t-il, à essayer de trouver des solutions dans l’urgence.