France : Le Français d'abord, les papiers après ! Une politique linguistique ou un instrument de sélection migratoire ?
En France, la maîtrise du français devient une condition incontournable pour obtenir ou renouveler un titre de séjour. Une réforme récente de la loi sur l’immigration durcit les exigences linguistiques, imposant des tests écrits aux étrangers. L’objectif affiché ? Renforcer l’intégration. Mais pour certains, cette mesure s’apparente davantage à un filtre migratoire qu'à une véritable volonté d’insertion.
Jusqu'à présent, les demandeurs de titres de séjour signaient un "contrat d’intégration républicaine" les engageant à apprendre la langue. Cependant, aucune évaluation rigoureuse ne sanctionnait cette obligation. Désormais, la régularisation ne sera possible qu'après validation d'un examen écrit, condition sine qua non pour éviter l'expulsion.
Selon Bruno Retailleau, ministre français de l’Intérieur, « la langue est la clef de l’intégration ». Une position qui ne fait pas l’unanimité, d’autant que les niveaux requis sont exigeants :
Ces critères, très élevés, risquent d’exclure de nombreux immigrés, y compris ceux qui vivent et travaillent en France depuis des années.
Une barrière que même les Français ont du mal à franchir
Un reportage de France 2 a mis cette réforme à l'épreuve : des citoyens français, dont des diplômés, ont passé ces tests. Verdict ? Sur dix volontaires, cinq n’ont pas obtenu la moyenne et deux auraient échoué à leur propre naturalisation. De quoi poser la question de la pertinence de ces critères : si des natifs ne peuvent réussir, comment attendre mieux d’immigrés qui apprennent la langue dans des conditions précaires ?
En parallèle, les associations qui proposaient des cours de français voient leurs heures de formation drastiquement réduites. Les dispositifs d'apprentissage sont remplacés par une simple plateforme en ligne, accessible à une minorité disposant d’un ordinateur et d’une connexion stable. « C’est abandonner à leur sort des milliers de personnes », confie anonymement un responsable de l’Office français de l’immigration.
Les chiffres du ministère de l’Intérieur sont parlants : 20 000 immigrés risquent de perdre leur titre de séjour et 40 000 verront leur carte de résident refusée. Cette réforme s’accompagne d’une hausse des frais de passage du test, atteignant une centaine d’euros, une somme non négligeable pour les plus précaires.
Si certains voient dans cette loi un levier d’intégration, d’autres y dénoncent un moyen de restreindre l’immigration par la contrainte linguistique. Faut-il y voir une nécessité républicaine ou une politique de sélection déguisée ? Une chose est sûre : cette nouvelle exigence va bouleverser la vie de milliers de personnes en France.
Jusqu'à présent, les demandeurs de titres de séjour signaient un "contrat d’intégration républicaine" les engageant à apprendre la langue. Cependant, aucune évaluation rigoureuse ne sanctionnait cette obligation. Désormais, la régularisation ne sera possible qu'après validation d'un examen écrit, condition sine qua non pour éviter l'expulsion.
Selon Bruno Retailleau, ministre français de l’Intérieur, « la langue est la clef de l’intégration ». Une position qui ne fait pas l’unanimité, d’autant que les niveaux requis sont exigeants :
- Un niveau collège pour un titre de séjour temporaire (2 à 4 ans) ;
- Un niveau lycée pour une carte de résident (10 ans) ;
- Un niveau universitaire pour la naturalisation.
Ces critères, très élevés, risquent d’exclure de nombreux immigrés, y compris ceux qui vivent et travaillent en France depuis des années.
Une barrière que même les Français ont du mal à franchir
Un reportage de France 2 a mis cette réforme à l'épreuve : des citoyens français, dont des diplômés, ont passé ces tests. Verdict ? Sur dix volontaires, cinq n’ont pas obtenu la moyenne et deux auraient échoué à leur propre naturalisation. De quoi poser la question de la pertinence de ces critères : si des natifs ne peuvent réussir, comment attendre mieux d’immigrés qui apprennent la langue dans des conditions précaires ?
En parallèle, les associations qui proposaient des cours de français voient leurs heures de formation drastiquement réduites. Les dispositifs d'apprentissage sont remplacés par une simple plateforme en ligne, accessible à une minorité disposant d’un ordinateur et d’une connexion stable. « C’est abandonner à leur sort des milliers de personnes », confie anonymement un responsable de l’Office français de l’immigration.
Les chiffres du ministère de l’Intérieur sont parlants : 20 000 immigrés risquent de perdre leur titre de séjour et 40 000 verront leur carte de résident refusée. Cette réforme s’accompagne d’une hausse des frais de passage du test, atteignant une centaine d’euros, une somme non négligeable pour les plus précaires.
Si certains voient dans cette loi un levier d’intégration, d’autres y dénoncent un moyen de restreindre l’immigration par la contrainte linguistique. Faut-il y voir une nécessité républicaine ou une politique de sélection déguisée ? Une chose est sûre : cette nouvelle exigence va bouleverser la vie de milliers de personnes en France.