Par Najib Mikou Consultant Prospective et Etudes Stratégiques
Faut-il rappeler ici que les charges sociales patronales dans notre pays sont très prohibitives au point où elles grèvent substantiellement la compétitivité de nos entreprises, dissuadent toute volonté de nouveaux recrutements et encouragent à renforcer les rangs des activités informelles.
Un benchmark révélera qu’on n’est pas plus chers que d’autres pays sur ce compartiment. Oui certes en valeur absolue, mais on est beaucoup trop chers par rapport à ces mêmes pays en valeur relative, en ce sens qu'ils se sont permis un système fiscal et de subventionnement de leurs économies, qui est sans commune mesure avec le nôtre et nous pénalise et nous déclasse en compétitivité. Donc toute comparaison de ce style ne peut être que biaisée, étriquée, aveuglante, trompeuse.
La dévaluation fiscale proposée, vise par conséquent, un double objectif :
1- réduire d’une façon significative le poste des dépenses des entreprises au titre des charges sociales patronales, pour améliorer leur compétitivité, aussi bien sur leur propre marché local où elles sont de plus en plus inquiétées, que sur les marchés internationaux où elles mènent des batailles à armes très inégales avec des concurrents subventionnés jusqu’aux dents,
2- rendre beaucoup moins prohibitif et dissuasif, le coût patronal des recrutements, aussi bien dans l’entreprise de toutes tailles, dans les métiers libéraux, que chez les ménages.
Ainsi :
> on recrutera beaucoup plus et partout,
> on persuadera les employeurs à déclarer l’ensemble de leur personnel,
> on persuadera le grand secteur informel à basculer vers le formel,
> et on persuadera les ménages à déclarer les dizaines de milliers d’agents de service à domicile, pénalisés par une nouvelle loi très coûteuse et très contraignante, qui provoque déjà des renvois massifs et abusifs de ce personnel très vulnérable, au lieu de le stabiliser et de le doter de la nécessaire protection sociale.
La dévaluation fiscale proposée est incontestablement de nature à impacter directement et à très court terme, aussi bien la compétitivité de nos entreprises que la création massive d'emplois, qui constituent LA préoccupation majeure des opérateurs politiques, économiques et sociaux.