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NB : Le COVID-19 ou la grande désillusion


le Mercredi 30 Décembre 2020

Certes, le Covid-19 s’est traduit par des pertes humaines. Ce qui est une très grande tragédie. Mais, il a eu quand même le mérite de mettre à nue l’inadéquation des marchés et d’ancrer davantage en nous le sentiment que nous vivons dans un monde incertain, bercé à coups de politiques accommodantes, peu conventionnelles qui, à coup d’injection monétaire, sans contrepartie aucune, entretiennent cette grande illusion que l’économie réelle est en bonne santé.



Il a bien fallu qu’une crise sanitaire se traduise en crise économique pour que l’on se rende compte, une fois de plus, de la fragilité, ô combien flagrante, d'un système capitaliste mondialisé qui, de par sa bulle financière, risque d’éclater à tout moment.
Que l’on se souvienne surtout que ce risque ne date pas d’aujourd’hui.

Depuis la crise financière de 2007-2008 et dans le but de relancer l’activité, les banques centrales ont initié et, par la suite, entretenu tout un arsenal d'outils non-conventionnels que l’on peut, sommairement, réduire à deux principaux leviers qui ne sont pas des moindres : des programmes d'achats d'actifs et des prêts à outrance aux banques commerciales.

Au vu de la riposte mondiale à la crise du coronavirus, force est de constater que le Covid-19 n’a finalement fait qu’accentuer le caractère fortement accommodant et ultra expansionniste de la politique des banques centrales qui ne se sont nullement gênées à aller à l'encontre de certaines de leurs propres obligations légales.


La même tendance est observée un peu partout dans le monde au point que le débat afférent aux possibles effets néfastes des mesures non-conventionnelles de politique monétaire sur le prix des actifs reprend les devants de la scène médiatique. D’autant plus qu’il est extrêmement délicat, voire impossible, de déterminer dans la hausse du prix d'un actif, la part attribuable aux fondamentaux économiques et celle attribuable à la composante « bulle ».

Ce qui, quelque part, remet complètement en cause la pertinence des canaux de transmission de la politique monétaire et sa corrélation avec le reste de la politique économique de manière générale. Ce qui, in fine, fait que la très forte volatilité des marchés financiers ne reflète aucunement la situation qui prévaut au niveau de la réalité.

Peut-être que 2021 serait une année de grande désillusion. 
Par Noureddine BATIJE 






Mercredi 30 Décembre 2020

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