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Les journalistes des rédactions entrent en guerre contre les deepfakes. Mais est-il déjà trop tard ?


Rédigé par La Rédaction le Vendredi 14 Mars 2025

La politique en état d’alerte : face aux deepfakes, les crises à répétition



​Les journalistes face à un monstre incontrôlable / Trop tard pour sauver l’information ?

L’horreur est là. Chaque jour, des images truquées circulent à une vitesse folle, des voix synthétisées imitent à la perfection des personnalités publiques, et des vidéos manipulées sèment le doute dans l'esprit des citoyens. Les journalistes, dernier rempart contre la désinformation, sont en état d’alerte. Mais la guerre semble asymétrique : face à l’intelligence artificielle, à l’instantanéité des réseaux sociaux et à la méfiance grandissante du public, l’issue est incertaine. Les rédactions entrent en guerre contre les deepfakes, mais est-il déjà trop tard ?
 

Le deepfake est une arme redoutable. À l’origine, ces technologies relevaient presque du divertissement : faire chanter à un président un tube des années 80, rajeunir des acteurs, redonner vie à des figures historiques… Mais rapidement, l’outil est devenu un cauchemar pour les journalistes. Aujourd’hui, une simple vidéo truquée peut mettre à feu et à sang une société. Un discours modifié d’un chef d’État, une fausse déclaration d’un scientifique, une image choc fabriquée de toutes pièces : la vérité se dissout dans l’artifice.
 

Et le plus inquiétant ? L’IA apprend, s’améliore, devient indétectable. Les meilleurs outils de vérification peinent à suivre l’évolution de ces tromperies sophistiquées. Pire encore, l’opinion publique, abreuvée de contenus instantanés et contradictoires, ne sait plus en qui croire. Si tout peut être faux, alors plus rien ne semble vrai.
 

Les rédactions s’organisent. Elles renforcent les cellules de fact-checking, développent des algorithmes de détection, sensibilisent le public. Mais le combat est titanesque. Comment lutter contre une technologie qui se propage plus vite que l’enquête journalistique ?
 

Il suffit de quelques secondes pour qu’un deepfake circule sur des millions d’écrans, déclenchant une vague de réactions virales. En comparaison, il faut des heures, voire des jours, pour analyser, prouver la supercherie et rétablir la vérité. Un délai fatal à l’information.
 

Et puis, qui veut encore entendre la vérité ? Une vidéo truquée qui conforte les préjugés a bien plus d’impact qu’un démenti officiel. La méfiance envers les médias s’accroît, et les discours complotistes prospèrent. Même si une fausse vidéo est exposée, le mal est déjà fait : les esprits sont marqués, la confusion s’installe.
 

Alors, doit-on se résigner ? Admettre que l’ère de la vérité est révolue ? Certains journalistes le redoutent. Face à l’ampleur du phénomène, ils sont en train de perdre pied. Sans un sursaut technologique, éthique et politique, la bataille semble déjà perdue.
 

Les gouvernements tardent à légiférer efficacement, les plateformes sociales peinent à filtrer ces contenus, et l’IA elle-même évolue vers une sophistication effrayante. Certains experts parlent de "l’ère post-vérité", où la réalité ne se définit plus par des faits, mais par la perception et l’émotion.
 

Il est peut-être déjà trop tard. Les journalistes continueront de se battre, mais face à un monstre insaisissable, l’issue est incertaine.


La politique en état d’alerte : face aux deepfakes, les crises à répétition

Les temps sont durs pour les politiciens. Jadis maîtres de leur image et de leur communication, ils sont aujourd’hui piégés dans un chaos numérique incontrôlable. Une vidéo surgit, une déclaration qu’ils n’ont jamais prononcée fait le tour des réseaux, et la machine infernale se met en marche.
 

Les cellules de crise ne désemplissent plus. Minuit, 2h du matin, 5h… Les équipes de communication scrutent fiévreusement les tendances, tentent de démonter la supercherie, mais le mal est déjà fait. Un deepfake bien exécuté ne met que quelques minutes à s’imposer dans l’opinion publique. Le temps de réagir, l’infox est déjà une vérité pour des milliers, voire des millions de citoyens.
 

Les cheveux s’arrachent, les visages se crispent, les nuits blanches se multiplient. Désormais, chaque apparition publique devient un risque, chaque mot une cible potentielle pour la manipulation numérique. Qui peut encore se permettre un discours spontané quand il peut être détourné, transformé, amplifié et réutilisé à l’infini par une IA vorace ?
 

Le doute s’installe. Qui croira encore un démenti quand l’image et le son semblent irréfutables ? Si l’on peut faire dire n’importe quoi à n’importe qui, alors plus personne n’est maître de son destin politique.
 

La communication de crise devient permanente. On ne gère plus des campagnes, mais des incendies successifs. Face à la tempête des deepfakes, les politiciens sont en guerre contre l’invisible. Et l’issue du combat est incertaine.


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Vendredi 14 Mars 2025


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