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Le mode de scrutin adopté au Maroc étant celui de la représentation proportionnelle plurinominale, ou de liste, la méthode de calcul du quotient électoral est plus politique qu’il n’y paraît. Mais il faut, néanmoins, préciser qu’elle ne peut modifier fondamentalement le classement des formations politiques.
Iniquité
On s’est ainsi retrouvé dans l’étrange situation ou, par exemple, le Pjd et le PAM, qui ont recueilli respectivement 27,14 % et 20,82 % des voix, ont engrangé 31,64 % et 25,82 % des sièges à la Chambre des représentants.
A contrario, un parti comme le PPS, auquel 4,8 des votants avaient accordé leur confiance, a dû se contenter de 3,03 % des sièges. Les petites formations politiques étaient, par ailleurs, totalement privées de représentativité à la Chambre des représentants.
Comme n’avait pas manqué de le dénoncer à plusieurs reprises le secrétaire général du parti de l’Istiqlal, Nizar Baraka, ce système était inique et ne favorisait pas l’expression démocratique de la diversité.
Primeur aux votants
Cette approche est assez équilibrée et accorde aux bulletins blancs et non-validés une signification dans le calcul du quotient électoral, dans le sens ou ce sont les voix d’électeurs qui ont bel et bien rempli leur devoir citoyen en participant au scrutin et exprimé de la manière qu’ils jugent leur convenir leur avis politique.
Le risque d’atomisation de la scène politique nationale est de la sorte, également, réduit. L’objectif de l’Istiqlal a toujours été la constitution d’un gouvernement fort, qui n’aurait aucun moyen de se chercher des excuses pour fuir ses responsabilités face aux électeurs.
Priorités
Il était non seulement irrationnel de faire cavalier seul, mais aussi et surtout, de ne pas bloquer sur une procédure alors que les Marocains ont d’autres attentes sur lesquelles l’Istiqlal préfère concentrer ses efforts afin d’y apporter des réponses concrètes et réalistes.
Avec un quotient obtenu en se référant à l’ensemble du corps électoral inscrit, les petites formations politiques pourront être représentées au parlement. L’avantage de cette procédure est de permettre une meilleure expression démocratique de la diversité des courants politiques.
Elle pourrait éventuellement aussi encourager les sympathisants des petits partis à prendre enfin part au processus électoral, sachant qu’ils ont une chance de faire entendre leurs voix.
Gourmandise
La constitution du gouvernement pourrait, cependant, s’avérer plus ardue qu’elle ne l’était déjà après le scutin législatif de 2016, alors même que le quotient était calculé sur la base des votes validés.
Les jérémiades des Pjdistes à propos du nouveau mode de calcul du quotient électoral n’ont donc d’autres explications que leur gourmandise pour les sièges à la Chambre des représentants, dans la défense d’une rente politique pour ses membres qui ne dit pas son nom.
Chaque mode de scrutin électoral possède ses qualités et ses défauts, mais en fin de compte, ce qui a réellement de l’importance pour les électeurs, c’est l’usage fait de leurs voix pour mettre en œuvre une politique qui réponde au mieux à leurs attentes.