Le 8 mars, Journée internationale des femmes, est l’occasion de dresser le bilan du degré d’évolution de la situation des femmes au Maroc.
Les médias se sont fait la tradition de placer sous les projecteurs les success-story, mus par une vision politiquement correcte qui veut qu’il ne faille relever que ce qui est positif.
Un rappel de la réalité brute, aussi hérétique puisse-t-il être considérée, est indispensable pour réellement rendre hommage à celles qui souffrent parmi ces dames.
Les médias se sont fait la tradition de placer sous les projecteurs les success-story, mus par une vision politiquement correcte qui veut qu’il ne faille relever que ce qui est positif.
Un rappel de la réalité brute, aussi hérétique puisse-t-il être considérée, est indispensable pour réellement rendre hommage à celles qui souffrent parmi ces dames.
Faible participation à l’économie
Sur les 17,9 millions des femmes que compte le Maroc, celles qui ont plus de 15 ans et donc considérée comme faisant partie de la population en âge d’activité, représentent 13,4 millions (chiffre du HCP pour 2019). Seule, une sur cinq trouve réellement sa place dans les activités créatrices de richesses.
À titre de comparaison, le taux d’activité des hommes est de sept sur dix.
On peut toujours arguer que la scolarisation retarde l’entrée des femmes sur le marché du travail, mais la réalité est que la conscience du chômage élevé dissuade nombre de ces dames, surtout les moins instruites d’entre elles, de chercher un emploi.
Il faut, bien entendu, relativiser les choses, dans le sens où il n’est jamais tenu compte de l’économie du « care », c’est-à-dire celle des services à la personne, difficilement quantifiable, mais dont les Marocaines s’acquittent à merveille dans les foyers familiaux.
À titre de comparaison, le taux d’activité des hommes est de sept sur dix.
On peut toujours arguer que la scolarisation retarde l’entrée des femmes sur le marché du travail, mais la réalité est que la conscience du chômage élevé dissuade nombre de ces dames, surtout les moins instruites d’entre elles, de chercher un emploi.
Il faut, bien entendu, relativiser les choses, dans le sens où il n’est jamais tenu compte de l’économie du « care », c’est-à-dire celle des services à la personne, difficilement quantifiable, mais dont les Marocaines s’acquittent à merveille dans les foyers familiaux.
Destructrice pandémie
Sauf que voilà, la pandémie, conjuguée à une piètre campagne agricole, est venue souffler sur tout cet édifice déjà fragile, faisant grimper le taux de chômage des femmes de 13,9 à 17,6 %, celui des hommes de 8 à 11,4 %.
En termes crus, il y a encore moins de femmes qui travaillent qu’avant la crise sanitaire. Et moins d’hommes qui travaillent aussi, ce qui veut dire également moins de rentrées pécuniaires dans les foyers.
Il faut avouer que le double choc subi, interne et externe, est sévère. Destruction de 6,3 % du Pib en 2020, 12,3 % de chômage au compteur. Les temps sont difficiles autant pour les femmes que pour les hommes.
En termes crus, il y a encore moins de femmes qui travaillent qu’avant la crise sanitaire. Et moins d’hommes qui travaillent aussi, ce qui veut dire également moins de rentrées pécuniaires dans les foyers.
Il faut avouer que le double choc subi, interne et externe, est sévère. Destruction de 6,3 % du Pib en 2020, 12,3 % de chômage au compteur. Les temps sont difficiles autant pour les femmes que pour les hommes.
Constat de faits
Mais c’est l’opportunité de mettre l’accent sur quelques constats. Les femmes les moins instruites, les moins formées, comme les hommes d’ailleurs, qui exercent des activités incompatibles avec les mesures de distanciation sociale, sont les plus fragiles et susceptibles de plonger dans le chômage et d’amplifier la pauvreté.
Et alors que les 2/3 de la population marocaine se concentrent dans les villes, c’est dans les zones rurales que les femmes trouvent plus emploi. Avec les niveaux de rémunérations qui vont avec, bien sûr.
En zones urbaines, le taux de chômage des femmes (21,8 %) était déjà le double de celui des hommes (10,3 %), en 2019.
Faut-il rappeler que le 8 mars est la date anniversaire des grèves et manifestations des ouvrières de Saint-Pétersbourg, en 1917, en Russie, qui réclamaient du pain et le retour de leurs hommes du front (on peut remplacer cette dernière revendication par du travail pour nos hommes.) ?
Et alors que les 2/3 de la population marocaine se concentrent dans les villes, c’est dans les zones rurales que les femmes trouvent plus emploi. Avec les niveaux de rémunérations qui vont avec, bien sûr.
En zones urbaines, le taux de chômage des femmes (21,8 %) était déjà le double de celui des hommes (10,3 %), en 2019.
Faut-il rappeler que le 8 mars est la date anniversaire des grèves et manifestations des ouvrières de Saint-Pétersbourg, en 1917, en Russie, qui réclamaient du pain et le retour de leurs hommes du front (on peut remplacer cette dernière revendication par du travail pour nos hommes.) ?
Faible participation politique
Dans ces conditions, de quelle promotion de la participation des femmes dans la sphère politique parle-t-on ? Combien de femmes ont les moyens pour financer leurs campagnes électorales ?
Si ce n’était la liste nationale, auparavant, et les listes régionales, depuis la récente réforme de la loi sur la Chambre des représentants, ces dames pouvaient toujours rêver de se retrouver en nombre sous la coupole.
Bien qu’on se demande quelle est la logique d’initier 83 Marocaines à la députation et à l’action politique, élues à travers la liste nationale, pour leur interdire, à présent, de se présenter au suffrage direct. Les voies du législateur sont quelques fois impénétrables.
Si ce n’était la liste nationale, auparavant, et les listes régionales, depuis la récente réforme de la loi sur la Chambre des représentants, ces dames pouvaient toujours rêver de se retrouver en nombre sous la coupole.
Bien qu’on se demande quelle est la logique d’initier 83 Marocaines à la députation et à l’action politique, élues à travers la liste nationale, pour leur interdire, à présent, de se présenter au suffrage direct. Les voies du législateur sont quelques fois impénétrables.
The Wolrd is Yours
Comme il faut bien terminer sur une note positive, comme insiste toujours à me le dire un cher ami, il faut bien souligner que sur le plan comportemental, les Marocaines ont acquis un cran et une combativité qui font qu’elles s’imposent désormais d’elles-mêmes sur la scène publique.
Depuis la révolution du Néolithique, il y a dix mille ans, qui a permis aux hommes d’enfermer les femmes dans les foyers, jamais opportunité pour ces dames de se frayer une place au soleil n’a été aussi importante qu’avec les révolutions industrielles, réduisant l’apport d’énergie physique déployée pour produire des richesses.
La 4e révolution industrielle, déjà entamée, promet d’offrir aux femmes encore plus d’espaces pour s’épanouir.
Bonne fête Mesdames !
Par Ahmed NAJI
Depuis la révolution du Néolithique, il y a dix mille ans, qui a permis aux hommes d’enfermer les femmes dans les foyers, jamais opportunité pour ces dames de se frayer une place au soleil n’a été aussi importante qu’avec les révolutions industrielles, réduisant l’apport d’énergie physique déployée pour produire des richesses.
La 4e révolution industrielle, déjà entamée, promet d’offrir aux femmes encore plus d’espaces pour s’épanouir.
Bonne fête Mesdames !
Par Ahmed NAJI