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Les 36 de la Commission évoqueront beaucoup de domaines à promouvoir, et plus encore de réformes à lancer. Mais l’essentiel restera ailleurs : le capital humain, sans lequel rien ne saurait être fait, et la capacité à mettre en œuvre les recommandations à venir. On sait, globalement, ce que doit faire le Maroc pour franchir la frontière technologique, mais c’est comment et avec qui le faire qui pose problème.
Comment faire, donc ? Trois éléments sont nécessaires et incontournables : la volonté, la volonté et la volonté : la volonté de faire, la volonté de dire et la volonté de laisser dire. Aujourd’hui, le Maroc n’est plus ce royaume dirigé comme naguère, où il y avait les sachants, généralement possédants, et les autres, considérés comme ne sachant rien et souvent dépossédés.
Le Maroc de 2020 est fort de sa jeunesse, qui peut l’affaiblir si elle n’est pas renforcée… Il est fort de ses acquis économiques, qui gagneraient à être mieux et plus largement distribués… Il est fort de ses avancées diplomatiques, qui l’exposent si elles ne sont pas finement négociées… Il est fort, enfin, de la grandeur de son Histoire, si tant est qu’elle soit admise et reprise par tous, au lieu de cette haine de soi qui devient préoccupante.
36 personnes se sont réunies, ont parlé, ont surtout écouté, avant de beaucoup méditer, scruter et enfin conclure. De cette conclusion collective devraient naître beaucoup d’espoirs car cette Commission n’est pas comme les autres : elle n’a pas été créée pour enterrer les problèmes, comme on pourrait valablement le penser, mais bien pour accélérer notre processus de développement, et il semblerait que c’est la dernière chance de ce pays avant perte de confiance totale. Et fatale.
Un pays, pour se développer, a besoin d’abord et avant tout, au-dessus de tout, de son capital humain. 36 millions d’âmes et beaucoup de jeunes… 6 millions de Marocains vivent à l’étranger, 5 millions de musulmans et 1 million de juifs, et c’est notre immense richesse. Mais tant que ceux qui sont (encore) sur nos terres pensent à les quitter et tant que ceux qui sont à l’extérieur n’envisagent (toujours) pas de revenir, nous continuerons à faire du surplace dans un monde où ceux qui n’avancent pas reculent.
2021 est une année électorale et cette année-là, nous devrons nous parler de tout, en n’omettant rien. Puisque le Maroc est fort et fier de sa stabilité politique et sociale, il n’y a donc aucun danger à en désigner les failles et à en énumérer les insuffisances. Dans son rapport, la Commission Benmoussa devra certainement, aborder cette partie, au-delà d’un plan de développement convenu et fort savant.
Relisons la liste des membres de cette Commission, où le savoir des uns atteint des sommets que n’égale que le savoir-faire des autres, et ne laissons pas ce travail collectif et national être torpillé, comme tous les autres travaux avant lui le furent. Nous aurons, enfin, une feuille de route, et il ne sera plus temps d’être dans le doute.
Rédigé par Aziz Boucetta sur https://panorapost.com