Cette initiative s’inscrit dans une stratégie plus large visant à diversifier les sources d’approvisionnement en produits agricoles et à renforcer la sécurité alimentaire du Royaume. Avec une population en croissance et une consommation accrue de viande, le Maroc cherche à répondre à la demande tout en stabilisant les prix sur le marché intérieur. Le Paraguay, quant à lui, voit dans cet accord une opportunité d’élargir ses débouchés agroalimentaires, notamment vers l’Afrique du Nord.

L’accord porte sur l’importation de 2 500 têtes de bétail, principalement des bovins destinés à l’abattage. Ces animaux, élevés selon des normes strictes, devraient être acheminés par voie maritime vers le Maroc dès que le feu vert sera donné par Rabat. Les autorités marocaines, en collaboration avec leurs homologues paraguayennes, travaillent actuellement à finaliser les certifications sanitaires nécessaires pour garantir la qualité et la sécurité des produits.

Selon un représentant des importateurs marocains, "cet accord pourrait ouvrir la voie à un partenariat durable entre les deux pays dans le secteur agroalimentaire." Il a également souligné que cette importation pourrait contribuer à réduire la pression sur la production locale et à stabiliser les prix du bétail sur le marché marocain.

D'ailleurs, cet accord pourrait avoir des retombées positives pour les deux parties. Pour le Maroc, l’importation de bétail vivant permettrait de répondre rapidement à la demande croissante en viande, notamment à l’approche des périodes de forte consommation comme l’Aïd al-Adha. Cela pourrait également offrir une alternative aux importations traditionnelles en provenance d’Europe ou des pays voisins, diversifiant ainsi les sources d’approvisionnement.

Pour le Paraguay, ce partenariat représente une opportunité de pénétrer un nouveau marché et de renforcer sa présence sur la scène internationale. Le secteur de l’élevage, qui constitue une part importante de l’économie paraguayenne, pourrait bénéficier de cette ouverture en augmentant ses exportations vers d’autres pays africains.

En outre, cet accord pourrait contribuer à stabiliser les prix de la viande au Maroc, un enjeu crucial pour les ménages à faible revenu. Cependant, il soulève également des questions sur l’impact environnemental de l’importation massive de bétail vivant, notamment en termes d’émissions de gaz à effet de serre liées au transport maritime.

L’importation de bétail vivant n’est pas une pratique nouvelle. De nombreux pays, comme l’Arabie saoudite et l’Égypte, ont recours à ce type d’échanges pour répondre à leur demande intérieure en viande. Par exemple, l’Australie est l’un des principaux exportateurs mondiaux de bétail vivant, avec des normes strictes en matière de bien-être animal et de traçabilité.

Cependant, ces pratiques sont parfois critiquées pour leurs impacts environnementaux et les risques sanitaires qu’elles peuvent engendrer. Le Maroc devra donc veiller à mettre en place des mesures rigoureuses pour minimiser ces risques et garantir que les importations respectent les normes nationales et internationales.

L’accord entre le Maroc et le Paraguay pour l’importation de 2 500 têtes de bétail vivant illustre la volonté du Royaume de diversifier ses sources d’approvisionnement et de renforcer sa sécurité alimentaire. À court terme, cette initiative pourrait stabiliser les prix de la viande et répondre à la demande croissante des consommateurs. À long terme, elle pourrait ouvrir la voie à un partenariat plus large entre les deux pays, incluant d’autres produits agroalimentaires.

Cependant, des incertitudes subsistent, notamment en ce qui concerne l’impact environnemental et les défis logistiques liés à l’importation de bétail vivant. Le succès de cette initiative dépendra de la capacité des deux pays à collaborer efficacement et à respecter les normes sanitaires et environnementales. Si ces défis sont relevés, cet accord pourrait devenir un modèle pour d’autres partenariats similaires à l’échelle internationale.