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Casablanca, ville vivante et palpitante, berceau d’une population frondeuse et sorteuse, se trouve en effet depuis trois mois sous le carcan d’un couvre-feu aux allures de semi-confinement. Et ses enfants qui toisaient jadis Rabat de haut, pour son ambiance provinciale à la limite de la ringardise, ne rechignaient plus d’y venir pour rallonger leurs soirées raccourcies par la tronçonneuse d’un couvre-feu implacable. Qui l’eut cru ?
Et dans son infinie «Seumitude», Rabat, en belle revancharde qu’elle est, s’est parée de ses plus beaux atours comme pour rajouter au sentiment d’agacement qu’elle inflige à ses infortunés visiteurs casablancais. Trémie flambant neuve à son entrée Sud qui accueille les véhicules casablancais, effets de lumière et traitement paysager de ses grandes artères élargies et proprement immaculées, présence policière efficace, mais discrète, et verdure à revendre… tels sont les arguments que Rabat assène aux casablancais qui parviennent à échapper aux filets d’un
Pour le reste, l’essentiel, à savoir les restaurants et coins branchés dont raffolent nos amis casablancais, le tableau, il faut le reconnaître, est moins reluisant. Une poignée de restaurants, plus ou moins hype et sous-fréquentés en cours de semaine, se partagent la studieuse et traditionnellement calme et ennuyeuse nuit rbatie. Comme quoi, nul n’est parfait… même pas la belle et douce «Ville lumières».