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Par Naim Kamal
Sous cet angle, l’épisode qui a opposé la Renaissance Sportive de Berkane (RSB) au pouvoir algérien paraitrait presque anecdotique, s’il ne s’inscrivait dans une longue suite d’évènements qui ont commencé spectaculairement et dramatiquement avec l’expulsion de 350. 000 Marocains de l’Algérie en décembre 1975 dans la foulée de la Marche Verte.
Dans le long cours des manœuvres algériennes, on pourrait remonter pour la énième fois, non sans lassitude, au reniement de l’accord de 1961 sur les frontières avec le gouvernement provisoire (GRPA), ou, plus récemment, de celui relatif à l’exploitation des mines de fer de Gara Jbilet.
Mais rien que pour les débuts de la décennie en cours, on est passé de l’expulsion d’agriculteurs marocains de la localité d’El Arja, dans la région frontalière, au meurtre par les garde-côtes algériens de deux jeunes franco-marocains en jet ski ; de la rupture des relations diplomatiques au non renouvellement de l’accord sur le gazoduc GME ; de l’instrumentalisation du petit fils de Mandela contre les Maroc à la CAN 2023 en Algérie, à la saisie il y a deux jours des maillots de la RSB.
A croire qu’Alger ne sait plus quoi inventer pour épuiser la patience, jusqu’ici à toute épreuve, du Maroc.
Du réchauffé
Sans être d’une égale ampleur, tous ces actes témoignent d’une hostilité devenue viscérale à l’égard du Maroc, sans que les stratèges algériens ne se rendent à l’évidence de la stérilité de leur géopolitique, et sans comprendre que tout ce qu’ils entreprennent depuis un demi-siècle pour affaiblir et isoler le royaume produit ses effets contraires.
La panne d’imagination qui a frappé le pouvoir algérien est telle qu’il est en train de faire du réchauffé avec sa nouvelle tentative de se tailler avec la Tunisie et la Libye un Maghreb à sa mesure. Sans le Maroc.
La mémoire courte, il a juste oublié avoir déjà essayé avec la même Tunisie en concluant un traité de fraternité et de concorde, rejoint quelques mois plus tard par la Mauritanie du lieutenant-colonel Ould Haidallah. En vain. Alors même qu’Alger était alors comme un poisson dans l’eau de la guerre froide et que l’Algérie de ce jadis pouvait encore se targuer de quelque attractivité. Depuis, l’horloge algérienne n’a guère beaucoup avancé.
Bien pire. Avec l’essai en cours, le pouvoir algérien s’empêtre dans la logique des naufragés qui se prennent mutuellement pour une bouée.
Pris, et pas seulement avec le Maroc, dans un engrenage vicieux qui lui vaut la déconsidération à l’échelle continentale et internationale, il reste prisonnier d’un récit national factice confectionné pour construire son État national. Qui, s’il a fait illusion pendant un temps - moins de trois décennies - a rapidement atteint son plafond de verre. Le monde n’a alors plus perçu de l’Algérie que l’image d’un pays pétro-gazier qui avait tous les moyens de réussir et qui a tout raté.
Il en est réduit aujourd’hui à se contempler dans le miroir peu flatteur de certains Etats pétroliers du Golfe qui lui renvoient au visage l’énormité de ses échecs.
Rédigé par Naim Kamal sur Quid