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La paix pour certains mais pas pour d'autres.




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Par Ismael Sy Journaliste-Essayiste

Depuis la fin du 20e ce sont les lignes du particularisme dans notre vision de la paix qui ont dessiné les bases du monde libre du 21" siècle. Dans les années 60, le conflit du Vietnam avait été un épisode où cette vision particulière de la notion de paix avait été mise en évidence par les intellectuels de l'époque. L'histoire ce rappel, du manifeste d'une frange d'intellectuels de l'Europe qui avait appelé dans un manifeste à la paix au Vietnam. De leur côté un autre groupe avait contre riposté : la paix dans le monde mais pas pour les "communistes", s'exclamait un intellectuel pour la guerre au Vietnam.
 
L'interventionnisme des intellectuels dans les conflits du monde a été toujours au dépend de la vérité mais par contre au service de l'idéologie. Aujourd'hui le conflit au moyen orient remet sur la table cette vision binaire de la notion de paix. Cette privation de la paix, comme un bien réservé à type de gens et d'individu. Et le revers de la médaille qui n'est que la guerre qui n'est qu'un droit qu'on s'arroge sur les autres. C'est tous ce discours qui a servi de pieds d'estale ces trois décennies à l'interventionnisme militaire dans certaines régions du monde.
 
Si les lignes des rapports de force humain au 19e, 20e siècle étaient la couleur, la race, comme le stipulait le sociologue américain William Dubois, aujourd'hui c'est bien une autre ligne qui définit les rapports de force humain.
 
Celle du bien et du Mal. "L'empire du mal", la fameuse expression de l'ancien Président Américain Ronald Reagan a été pour de nombreux praticiens des relations internationales, le moment déclic qui a changé la dynamique des rapports de force. Si au 18e siècle certains niaient l'humanité de l'autre, à des fins d'exploitation et de productivité, aujourd'hui l'autre est devenu le mal absolue. 
 
Offrir au monde une image horrible de l'autre, construire une opinion de détestation et contraindre à choisir son camp. Le camp des gens du bien ou le camp des gens du mal. Et où aucune neutralité dans certains cas n'est permise. Voilà : le nouveau monde dans lequel nous vivons.
 
Démission des intellectuels, expropriation du citoyen de son champs d'analyse, tout y est pour faire dire et faire avaler tout et n'importe quoi. Voilà comment aujourd'hui la raison humaine arrive à concevoir l'idée selon laquelle il y a de bonne guerre, des bons morts et des mauvais. Elle arrive même à faire croire que l'indifférence est une alternative au risque d'être assimilés aux mauvais et encourir les conséquences.
 
 Même si dans la déclaration des droits humains en son article premier il est dit que nous sommes tous égaux en dignité et en droits, il y' a lieu aujourd'hui de ce posé des questions sur ce que veut dire cette phrase en 2023.

Sommes-nous tous égaux en dignité et en droits ?

Pour que nous soyons égaux il faille que déjà d'entrée, certains puissent admettre que d'autre sont leur semblable.
Le philosophe Paul Ricœur dans son livre soi-même comme un autre paru en 1990 posait le débat du respect de la dignité humaine, du respect tout court de la vie, prenant en compte également les êtres inanimés. Depuis longtemps, une bonne partie du monde, a évolué en niant l'altérité de l'autre. Même si des bouts de phrase cachent la sombre réalité, il a été toujours vrai dans les faits : l'idée selon laquelle une multitude d'autre ont toujours été vue comme des êtres qui sont en dehors de l'humanité.

 Comment donc faire humanité, si humanité il doit y avoir quand une vie vaut plus qu'une autre vie ?

 C’est en cela que dans le premier numéro de son Journal, "Humanité", Jean Jaurès dans son édito laissa entendre l'existence superficielle de l'humanité. "L’humanité n’existe point encore ou elle existe à peine". Par les actes de l'homme à l'homme, elle est compromise. 

Quand nous voyons l'Etat du monde aujourd'hui comment ne pas partager le point de vue de Jaurès. Quand nous voyons ces milliers de victimes en Palestine, qui eux doivent subir pendant qu'ailleurs tout est fait pour apporter la solution de l'élite mondiale, nous ne pouvons que convenir que l'humanité existe à peine. 

Cette humanité sélective entretenue par tous les artifices : progrès, économie monde, et tout l'imaginaire qui en découle montre fatalement ses limites. Dans ses travaux le sociologue Maurice Godelier pose la question suivante : jusqu'à quand l'on continuera a ignoré l'altérité des autres qui font aussi parti de cette humanité ?

Jamais de toute l'histoire du monde, on est connu ces piques de croissance démographique. 8 milliards, c'est le nombre d'habitant de ce biotope terrestre. Dans quelques décennies, certains espères annoncent un doublement de ce nombre. Au-delà des défis qui pointent à l'horizon, cette question du nombre risque de briser le cercle du dénie de l'autre. 

Peut-on ignorer le milliard de personne ? (La Chine, l'Inde...)

Dans son livre le choc des civilisations, le sociologue américain Samuel Huntington, a expliqué que le rapport de force du prochain siècle sera le nombre. Alors l’homme en tant que partie intégrante du monde et tout ce qui le compose est tributaire d’une double responsabilité. Une vis-à-vis de l’espèce et l’autre vis-à-vis de la nature. Sans tomber dans un moralisme religieux, l’homme contemporain à la lumière des enjeux et des défis devrait envisager de construire réellement l’humanisme dont le monde a besoin pour son éternité à l’heure où le discours eschatologique à de plus en plus de résonnance.



Dimanche 29 Octobre 2023

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