L'ODJ Média




La nécessaire écriture de l’histoire commune


Le voyage du président français Emmanuel Macron en Algérie vient de s’achever. On y a surtout parlé de mémoire et de blessures de l’histoire, qui n’arrivent toujours pas à cicatriser correctement. Par intermittence, la « rente mémorielle » décrite par le président Macron est réactivée par les gouvernants algériens, pour des buts principalement de consommation interne à l’Algérie.



Écouter le podcast en entier :


Par Rachid Boufous

Cela agace plus d’un titre la France, qui tout en reconnaissant les atrocités de la guerre entre les deux pays, ne veut pas s’excuser, car elle considère que cela serait une immense humiliation. L’Algérie quant à elle, tient mordicus à ces excuses, qu’elle estime nécessaires pour tourner la page de la colonisation de la France dans ce pays et qui a duré 132 ans. 

Devant une si longue incompréhension de part et d’autre, il était nécessaire d’avancer, car cela déteint sur les relations entre les deux pays et par ricochet sur celles des pays voisins dont le Maroc en premier plan.

Cette fois-ci les deux pays ont décidé d’instaurer une commissions d’historiens pour réécrire le récit franco-algérien, et la France s’est engagée par la voix de son président à ouvrir toutes ses archives militaires et civiles afin de permettre ce travail de mémoire.

Toujours est-il que l’histoire franco-algérienne de 1830 à 1962, concerne le Maroc à plus d’un titre.

Nous voulons savoir, au Maroc, dans quelles circonstances l’Emir Abdelkader vint demander de l’aide au Sultan de l’époque, Moulay Abderrahmane Ibn Hicham et dans quelles circonstances aussi se déroula la bataille d’Isly contre la France en 1844, qui vit le Maroc spolié, déjà, de certaines de ses terres ancestrales. Cette spoliation allait continuer durant un siècle encore, aboutissant à l’amputation d’un bon tiers des territoires orientaux de l’empire chérifien.

Ainsi, nous voulons savoir, dans quelles circonstances les territoires du Touât, du Gourara, d’Ain Salah, de Tidikelt, de Bechar, de Reggane et de Tindouf ont été ôtées au Maroc à la fin du 19eme et durant le 20eme siècles par la France, pour être ajoutés au territoire algérien. 

Nous voulons aussi connaître précisément les événements survenus à Chenguit en 1905 où l’armée du Sultan Moulay Abdelaziz a battu les troupes françaises et empêché leur pénétration en Mauritanie.

Nous voulons savoir dans quelles circonstances les troupes armées françaises venant d’Algérie occupèrent la ville d’Oujda, en territoire marocain, en 1907.

Nous voulons que la France dise dans quelles circonstances elle a détourné d’elle-même, vers Alger, l’avion royal marocain qui transportait les chefs de la révolution algérienne à Tunis et qui étaient les invités du Sultan Mohammed V.  Cela taira pour toujours les rumeurs algériennes qui disaient que les marocains avaient permis ce détournement.

Nous voulons savoir dans quelles circonstances la ligne Maurice fut instaurée à la frontière avec le Maroc pour empêcher les combattants algériens de pénétrer avec armes et bagages en Algérie, à partir de leurs bases marocaines, pour aller libérer leur territoire.

Nous voulons savoir dans quelles circonstances la France a réalisé son premier essai nucléaire « Gerboise Bleue » dans le désert marocain de Reggane, dont la preuve de la marocanité reste le fameux échange de lettres entre le Général De Gaulle et le Roi Mohammed V, au début des années 60.

En accédant à ces informations historiques cruciales et primordiales, nous écrirons nous aussi de manière apaisée et sereine notre une grande part récit national pour cette période avec la France et dont nous ne disposons pas, hélas, de toutes les ressources historiques, demeurées inaccessibles dans les coffres des archives françaises.

Nous voulons juste remettre les choses dans leur contexte en dévoilant des vérités historiques qui ne doivent plus souffrir de contestation de quelque bord que ce soit. 

En faisant cela et en associant des historiens marocains à ce travail de recherche historique avec l’Algérie, la France ferait œuvre de grandeur d’âme et prouverait la sincérité de sa démarche d’écriture de son histoire avec les pays d’Afrique du Nord.
Les pays d’Afrique du Nord et la France ont une mémoire commune et des liens indéfectibles. L’écriture sincère de l’histoire commune permettra non seulement de replacer la vérité des faits dans leur intangibilité de temps et d’espace et contribuera à clarifier des situations ambiguës qui empoisonnent les relations entre tous ces états.

En tant que marocains, nous sommes intéressés par ce travail d’écriture historique, car cela apportera des éléments indiscutables concernant la longue quête de défense de notre intégrité territoriale, que nos voisins directs nous contestent, ainsi que d’autres pays d’ailleurs, encouragés en cela par une inaccessibilité aux archives françaises, qui sont les seules à rétablir la vérité historique que nous attendons tous.

La nécessaire écriture de l’histoire commune est vitale pour tous ces pays et pour nous marocains, en priorité.

Rachid Boufous

Arabe Maghreb Sahara Marocaine Bouteflika Berbère Occidental Africain Coloniale Rif Fln Guerre d algérie Peuple algérien Wilaya Espagnole Tribus Berbères Kabylie Oued Sétif Méditerranéen Colonial Président bouteflika Marrakech Getty images Sahara Union africaine Fès Démission Vive l algérie Médina Constantine Saharien Cinquième mandat Situation au maroc Intérim




Mardi 30 Août 2022


Dans la même rubrique :
< >

Experts invités | Coup de cœur | Quartier libre | Replay vidéo & podcast outdoor



Bannière Lodj DJ

Avertissement : Les textes publiés sous l’appellation « Quartier libre » ou « Chroniqueurs invités » ou “Coup de cœur” ou "Communiqué de presse" doivent être conformes à toutes les exigences mentionnées ci-dessous.

1-L’objectif de l’ODJ est de d’offrir un espace d’expression libre aux internautes en général et des confrères invités (avec leurs accords) sur des sujets de leur choix, pourvu que les textes présentés soient conformes à la charte de l’ODJ.

2-Cet espace est modéré  par les membres de la rédaction de lodj.ma, qui conjointement assureront la publication des tribunes et leur conformité à la charte de l’ODJ

3-L’ensemble des écrits publiés dans cette rubrique relève de l’entière responsabilité de leur(s) auteur(s).la rédaction de lodj.ma ne saurait être tenue responsable du contenu de ces tribunes.

4-Nous n’accepterons pas de publier des propos ayant un contenu diffamatoire, menaçant, abusif, obscène, ou tout autre contenu qui pourrait transgresser la loi.

5-Tout propos raciste, sexiste, ou portant atteinte à quelqu’un à cause de sa religion, son origine, son genre ou son orientation sexuelle ne sera pas retenu pour publication et sera refusé.

Toute forme de plagiat est également à proscrire.

 










Rubrique à la Une

Publicité









Revue de presse


Inscription à la newsletter

Plus d'informations sur cette page : https://www.lodj.ma/CGU_a46.html