C’est le « jour de l’indépendance » économique des Etats-Unis, a déclaré le président des Etats-Unis, Donald Trump, dans un discours prononcé le 2 avril à la Maison blanche et suivi en direct aux quatre coins de la planète.
Au menu des festivités de cet « Independence Day » bis, hausse fulgurante des droits de douanes, appliquée à tous les pays. Tarif minimum : 10%, le Maroc faisant partie des « heureux élus » dont les exportations aux Etats-Unis ne seront pas taxées au-delà de ce seuil.
Sur le podium des pays les plus taxés, le Lesotho a été bombardé de 50%, le Cambodge de 49% et le Laos de 48%.
Argumentant sa décision à l’aide d’un tableau listant les pays et les droits de douanes qu’ils imposent à l’entrée des produits américains sur leurs marchés, Donald Trump a tenu à préciser que les taux qu’il a annoncé ne représentent que la moitié des premiers cités.
Ainsi, la Chine verra ses produits taxés à hauteur de 34% et l’Union européenne, que Trump a qualifiée de « coriace », de 20%.
Au menu des festivités de cet « Independence Day » bis, hausse fulgurante des droits de douanes, appliquée à tous les pays. Tarif minimum : 10%, le Maroc faisant partie des « heureux élus » dont les exportations aux Etats-Unis ne seront pas taxées au-delà de ce seuil.
Sur le podium des pays les plus taxés, le Lesotho a été bombardé de 50%, le Cambodge de 49% et le Laos de 48%.
Argumentant sa décision à l’aide d’un tableau listant les pays et les droits de douanes qu’ils imposent à l’entrée des produits américains sur leurs marchés, Donald Trump a tenu à préciser que les taux qu’il a annoncé ne représentent que la moitié des premiers cités.
Ainsi, la Chine verra ses produits taxés à hauteur de 34% et l’Union européenne, que Trump a qualifiée de « coriace », de 20%.
« Je veux vos industries »
Les dirigeants européens, qui se sentent déjà trahis par Trump, pour les avoir abandonnés seuls, comme des orphelins, face à la Russie sur le champ de bataille ukrainien, vont plonger, après cette mesure de guerre économique, dans le comble du désespoir. Les exportations de l'Ue vers le marché américain seront taxées à 20%.
Trump a proposé à tous les pays dont les exportations vers le marché américain ont été surtaxées de les faire fabriquer aux Etats-Unis, conformément à son fameux slogan « Make America great again ».
Dans un geste populiste destiné à s’attirer les faveurs de la classe ouvrière américaine, laminée par la désindustrialisation, Trump a fait monter à la tribune un membre du syndicat des travailleurs du secteur automobile américain, après avoir annoncé l’augmentation de 25% des droits de douane sur l’importation des véhicules automobiles.
Une fois que l’effet de surprise de cette décision, qui a fait reculer le marché boursier américain et le dollar par rapport à l’euro, va s’estomper, il restera bien des questions auxquelles il faudra à Trump de trouver des réponses.
Trump a proposé à tous les pays dont les exportations vers le marché américain ont été surtaxées de les faire fabriquer aux Etats-Unis, conformément à son fameux slogan « Make America great again ».
Dans un geste populiste destiné à s’attirer les faveurs de la classe ouvrière américaine, laminée par la désindustrialisation, Trump a fait monter à la tribune un membre du syndicat des travailleurs du secteur automobile américain, après avoir annoncé l’augmentation de 25% des droits de douane sur l’importation des véhicules automobiles.
Une fois que l’effet de surprise de cette décision, qui a fait reculer le marché boursier américain et le dollar par rapport à l’euro, va s’estomper, il restera bien des questions auxquelles il faudra à Trump de trouver des réponses.
Les yeux plus gros que le ventre
La substitution des produits importés par des produits locaux ne pouvant se faire par simple décret présidentiel, comment Trump compte-t-il faire face à l’inflation que ne va pas manquer d’entraîner sa décision de hausse des droits de douane ?
Ou trouver en nombre suffisant la main d’œuvre qualifiée pour relancer l’appareil industriel américain, qui n’est plus compétitif que dans les secteurs du numérique, de l’aérospatial et de l’armement ?
Le savoir-faire manufacturier, perdu depuis des années, ne saurait être rapidement retrouvé par la seule volonté de Donald Trump. La ré-industrialisation est un processus qui exige des efforts, des moyens et du temps.
Trump est le président d’une grande puissance en déclin et surendettée, qui est pressé de redresser l’économie physique de son pays avant que son principal concurrent, la Chine, ne devienne impossible à rattraper en matière des technologies de pointe (intelligence artificielle, ordinateur quantique…).
La friche industrielle que sont devenus les Etats-Unis est le résultat de la politique de financiarisation de l’économie, entamée dans les années 80 du siècle dernier sous la présidence Reagan.
Ou trouver en nombre suffisant la main d’œuvre qualifiée pour relancer l’appareil industriel américain, qui n’est plus compétitif que dans les secteurs du numérique, de l’aérospatial et de l’armement ?
Le savoir-faire manufacturier, perdu depuis des années, ne saurait être rapidement retrouvé par la seule volonté de Donald Trump. La ré-industrialisation est un processus qui exige des efforts, des moyens et du temps.
Trump est le président d’une grande puissance en déclin et surendettée, qui est pressé de redresser l’économie physique de son pays avant que son principal concurrent, la Chine, ne devienne impossible à rattraper en matière des technologies de pointe (intelligence artificielle, ordinateur quantique…).
La friche industrielle que sont devenus les Etats-Unis est le résultat de la politique de financiarisation de l’économie, entamée dans les années 80 du siècle dernier sous la présidence Reagan.
Les conséquences de la financiarisation
90.000 unités industrielles américaines ont été amenées à cesser leurs activités, du fait de la concurrence des produits importés meilleurs marché, se plaint-on outre-Atlantique. Sauf que les pays qui ont profité de la désindustrialisation de l’économie américaine ne sauraient en être tenus responsables.
La délocalisation des unités de production vers les pays socialement les moins-disant, qui a détruit des milliers d’emplois correctement rémunérés aux Etats-Unis, a, cependant, enrichi les actionnaires et fait le bonheur des investisseurs à Wall Street.
S’en prendre à ses plus proches alliés, en déclenchant la guerre des tarifs douaniers, comme vient de le faire Donald Trump, est, par ailleurs, l’estocade portée à l’Occident collectif.
Les Européens n’ont même pas encore eu le temps d’absorber le choc de la perte d’accès au gaz naturel russe bon marché, du fait d’une guerre en Ukraine voulue et perdue par les Etats-Unis, qu’ils voient, maintenant, leur tomber la hausse des tarifs douaniers américains sur la tête.
La délocalisation des unités de production vers les pays socialement les moins-disant, qui a détruit des milliers d’emplois correctement rémunérés aux Etats-Unis, a, cependant, enrichi les actionnaires et fait le bonheur des investisseurs à Wall Street.
S’en prendre à ses plus proches alliés, en déclenchant la guerre des tarifs douaniers, comme vient de le faire Donald Trump, est, par ailleurs, l’estocade portée à l’Occident collectif.
Les Européens n’ont même pas encore eu le temps d’absorber le choc de la perte d’accès au gaz naturel russe bon marché, du fait d’une guerre en Ukraine voulue et perdue par les Etats-Unis, qu’ils voient, maintenant, leur tomber la hausse des tarifs douaniers américains sur la tête.
Délocalisations transatlantiques
Les échanges commerciaux entre les pays de l’Union européenne et les Etats-Unis se sont élevés à plus de 1600 milliards d’euros, en 2023, avec un excèdent de 157 milliards d’euros au profit de l’Ue. Ce chiffre est passé à 198 milliards d’euros, en 2024, un record.
Nombre d’industries allemandes ont déjà délocalisé leurs activités vers les Etats-Unis, en quête d’énergie à prix compétitif, après le sabotage du gazoduc Nord Stream, en septembre 2022, un acte que le vétéran de la presse américaine et prix Pulitzer, Seymour Hersh, attribue aux services spéciaux de son pays.
Ce phénomène de transfert des activités industrielles européennes vers les Etats-Unis sera, du fait de la hausse récente des barrières douanières américaines, aggravé.
« Être un ennemi des États- Unis est dangereux, mais être son ami est fatal », disait le géopolitologue et ancien secrétaire d’Etat américain, Henry Kissinger.
Nombre d’industries allemandes ont déjà délocalisé leurs activités vers les Etats-Unis, en quête d’énergie à prix compétitif, après le sabotage du gazoduc Nord Stream, en septembre 2022, un acte que le vétéran de la presse américaine et prix Pulitzer, Seymour Hersh, attribue aux services spéciaux de son pays.
Ce phénomène de transfert des activités industrielles européennes vers les Etats-Unis sera, du fait de la hausse récente des barrières douanières américaines, aggravé.
« Être un ennemi des États- Unis est dangereux, mais être son ami est fatal », disait le géopolitologue et ancien secrétaire d’Etat américain, Henry Kissinger.
Qui va acheter les bons du trésor ?
La Chine, habituée pour sa part aux sanctions américaines de toutes sortes, ne manque pas de moyens pour ramener le président Trump à la raison.
Le volume des échanges commerciaux entre la Chine et les Etats-Unis est de 500 milliards d’euros (11 mois de l’année 2024), Washington accusant un déficit de 260 milliards d’euros.
L’excédent commercial dégagé par la Chine dans ses échanges commerciaux avec les Etats-Unis est, en bonne partie, réinvestit dans les bons du trésor américains.
L’une des conséquences prévisibles de la décision de Trump de hausser les droits de douane est l’accélération du désengagement de Pékin des titres américains, un phénomène déjà constaté, mais progressif et de faible amplitude, ces dernières années.
Les Etats-Unis vivent à crédit et ce n’est pas une bonne idée de susciter la colère de ses créanciers.
Toujours est-il que le président américain Trump a signé l’acte de décès du pilier commercial de l’architecture du système international, héritée de l’après-guerre froide, à savoir l’Organisation mondiale du commerce (OMC). C'est la première et principale victime de la guerre des tarifs douaniers ainsi enclenchée.
R.I.P.
Le volume des échanges commerciaux entre la Chine et les Etats-Unis est de 500 milliards d’euros (11 mois de l’année 2024), Washington accusant un déficit de 260 milliards d’euros.
L’excédent commercial dégagé par la Chine dans ses échanges commerciaux avec les Etats-Unis est, en bonne partie, réinvestit dans les bons du trésor américains.
L’une des conséquences prévisibles de la décision de Trump de hausser les droits de douane est l’accélération du désengagement de Pékin des titres américains, un phénomène déjà constaté, mais progressif et de faible amplitude, ces dernières années.
Les Etats-Unis vivent à crédit et ce n’est pas une bonne idée de susciter la colère de ses créanciers.
Toujours est-il que le président américain Trump a signé l’acte de décès du pilier commercial de l’architecture du système international, héritée de l’après-guerre froide, à savoir l’Organisation mondiale du commerce (OMC). C'est la première et principale victime de la guerre des tarifs douaniers ainsi enclenchée.
R.I.P.