Par Adnane Benchakroun
Le fils, plein de ferveur, délaisse l'accalmie,
Il s'avance au seuil, prêt à quitter l'abri,
Le regard déterminé, il brise le répit.
« Mon fils, où vas-tu, si ce n'est point secret ? »
Demande le père, sage, d'un ton discret.
« Je pars manifester, pour la terre blessée,
Pour que l'avenir ne soit plus menacé. »
« C'est bien, jeune cœur, de porter ce flambeau,
De défendre la vie contre le triste fléau.
Mais dis-moi, en chemin, as-tu une autre cause,
Pour tes parents, fidèles, qui chaque jour arrosent ? »
« Oui, père, dis-moi, je suis prêt à lutter,
Quelle est cette cause que je dois emporter ? »
« La neutralité, fils, des dépenses et des gains,
Pour que ton foyer ne connaisse point la faim. »
Le fils, interloqué, ne comprend point bien,
« Explique-toi, père, éclaire-moi ce chemin. »
« Avant de sauver le monde, pense à ton abri,
Car c’est la fin du mois qui nourrit tes cris. »
« Père, penses-tu que je suis un petit bourgeois,
Un enfant gâté qui ne connaît le froid ? »
« Non, mon fils, je te vois avec noblesse,
Mais pense à ceux qui, en toi, trouvent l’ivresse. »
« La fin du mois, pour nous, est une nécessité,
Elle permet à ta voix de chercher la clarté.
Si tu veux sauver le monde de la fin,
Sache que je veille à ce que rien ne te contraigne. »
« Alors, père, j'entends ton sage conseil,
Je manifesterai pour l'avenir et le sommeil,
Pour que nos lendemains soient justes et prospères,
Et que le monde, enfin, trouve sa lumière. »
Ainsi parlaient père et fils, unis par le destin,
Le premier pour le présent, l'autre pour demain,
Dans l'ombre du foyer où brûle la flamme,
De l'amour qui éclaire et jamais ne se damne.