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La diplomatie sanitaire, aussi...




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Le Maroc s’investit dans la lutte contre la pandémie de Covid-19 et compte certainement donner visibilité et lisibilité à tout ce qui devra être entrepris dans l’avenir.

La sagacité, c’est aussi l’intelligence des situations et, partant, l’appréhension des opportunités pouvant se présenter. Dans le champ diplomatique, la sagacité a évidemment sa place. L’illustration en a été faite, ces derniers mois, avec l’implication du Maroc dans l’affirmation de sa solidarité avec des pays subsahariens dans la lutte contre la pandémie du Covid-19. De quoi s’agitil? De deux initiatives royales qu’il faut mettre en exergue. La première a trait à l’envoi d’une aide humanitaire décidée en juin 2020, tournée vers pas moins de 15 pays africains.


Cette nouvelle extension de la diplomatie classique au domaine sanitaire présente plusieurs traits cumulatifs. Elle s’est en effet installée au coeur de la vie internationale par l’impact qu’elle a sur la vie des citoyens mais également sur la vie sociale et économique. Elle a ainsi surclassé tous les autres défis existants (environnement, changement climatique, paix, sécurité) en occupant désormais une position de centralité.


Etait-ce le cas à le fin de l’année 2019 ou auparavant? Il y a bien eu dans le passé des pandémies (SRAS, grippe aviaire, Ebola,...) mais aucune d’entre elles n’avait eu cette dimension et cet impact. Un autre trait est à relever: celui de son caractère transversal. Elle déborde en effet au-delà du seul secteur sanitaire; c’est pratiquement toute la vie sociale qui est menacée (tourisme, transport, circulation des personnes, commerce, emploi,...).


Le phénomène que l’on peut relever, c’est que si cette pandémie a généré une mondialisation sanitaire, celle-ci ne s’est pas faite dans le sens d’une amélioration de la coopération internationale. Bien au contraire, elle a poussé et entretenu de plus en plus des rapports interétatiques tendus, s’apparentant même à une «guerre froide» réactivée en particulier entre les Etats-Unis de Trump et la Chine. Le président américain ne parle-t-il pas de «virus de la Chine»?


En prenant des initiatives, ces derniers mois, le Maroc est déterminé à faire entendre sa voix. Il s’investit dans la lutte contre cette pandémie et il compte certainement donner visibilité et lisibilité à tout ce qui devra être entrepris dans l’avenir. Le développement, le progrès social, oui sans doute -c’est le référentiel de la politique du Maroc depuis deux décennies. La coopération Sud-Sud est l’une des marques fondatrices de cette conduite au dehors, en direction du continent. Et, dans cette optique, la santé est rehaussée au premier rang des préoccupations et des contraintes de tous. Il ne s’agit pas de se borner au plan humanitaire, qui n’est qu’une réponse -sans doute nécessaire mais d’urgence face à une situation particulière. Il importe d’oeuvrer, dans le cadre des institutions continentales et, au-delà, aux Nations Unies et ailleurs.


Il faut désormais redéfinir les nouveaux termes d’une autre gouvernance mondiale de la santé moins dépendante des multinationales des lobbies de l’industrie pharmaceutique et de ses laboratoires. Dans cette perspective, le Maroc a une crédibilité reconnue attestée par toutes les mesures sociales prises dans le domaine de la santé (RAMED, INDH, capacités humaines et ressources professionnelles des soignants, efficience du système de contrôle ainsi que sa fiabilité). Mais il jouit également d’un autre atout: celui du leadership de S.M. le Roi Mohammed VI. Un statut lié sa vision réformatrice, au primat de la question sociale et à la place accordée à l’individu dans le développement: un complément qualitatif à toute la gamme des secteurs de la diplomatie. Le Royaume a investi dans ce champ depuis des années. Il a ainsi engrangé et valorisé une capitalisation appréciée et saluée dans le continent et auprès des puissances influentes.
 

Publié par Mustapha Shimi le 27 juillet 2020 sur www.maroc-hebdo.press.ma 




Jeudi 10 Décembre 2020


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