Par Ali Bouallou
On appelle ces veinards les propriétaires.
La grande majorité des acquéreurs opte, pour des raisons économiques et financières, pour la copropriété en immeubles ou en complexes résidentiels de copropriétés dites horizontales comprenant des maisons individuelles privatives et une quote-part de parties communes.
On appelle ces bienheureux, mais moins aimés des dieux que les propriétaires, les copropriétaires.
Pour l’administration de ces tantièmes de copropriété, les copropriétaires s’organisent en syndics. Ces derniers ont pour rôle d’assurer la bonne conservation, l’entretien ainsi que les travaux nécessaires à l’embellissement des parties communes.
Une réglementation a été définie par le législateur pour définir les obligations et responsabilités des membres du bureau du syndic sous les auspices de l’assemblée générale de tous les copropriétaires.
L’assemblée générale est censée permettre aux copropriétaires, en leurs âme et conscience et loin de toute charge émotionnelle agitée, d’exprimer leurs accords, voire désaccords, avis et opinions sur les rapports moral et financier annuels présentés par le syndic que chaque copropriétaire se doit de lire et relire.
Qu’elle soit approbatrice ou réprobatrice, chaque copropriétaire porte sa voix auprès de l’assemblée générale pour exprimer son regard personnel sur le travail effectué par le syndic. Il se doit de le faire avec respect et déférence car le travail des syndics de copropriété est ingrat et indélicat.
De même, les copropriétaires doivent écouter les interventions des uns et des autres avec égard et intérêt quelque soit leur niveau de consistance ou de déficience, de soutien ou d’opposition.
En théorie, les choses devraient couler de source dans le meilleur des mondes puisque les règles sont claires et les textes de loi régissent le fonctionnement d’un syndic. Aussi, les copropriétaires ont en général un âge mûr supposant sagesse et raison permettant une meilleure gestion de l’adversité.
En pratique, la majorité des syndics de copropriété au Maroc souffrent d’hégémonie exclusive, de mésentente, du non respect des statuts et loi en vigueur…et dans le cas extrême de mauvaise gestion comptable et financière entrainant à long terme des dépenses injustifiées voire des détournements répréhensibles.
Le législateur doit intervenir pour organiser la participation à l’assemblée générale des syndics de copropriété par la définition d’une charte de participation à cette assemblée à l’image d’un parlement démocratique représentatif de l’ensemble des tendances, ainsi que le renforcement de l’audit et contrôle financier régulier des comptes de ces syndics notamment ceux comportant plusieurs centaines de copropriétés.
Nul n’est parfait et personne n’est indispensable car tout le monde est nécessaire, et comme dit l’adage -les cimetières sont pleins de gens indispensables, et nul ne doit être au dessus des lois qui régissent la vie en communauté et dans le cas échéant la vie en copropriété.
Les mandats des bureaux de syndics des copropriétaires doivent être limités dans le temps par la loi pour laisser la place à une gouvernance alternée démocratique, anticipant l’instauration de mauvais réflexes entrainant des dépenses superflues voire douteuses.
Les copropriétaires au Maroc se doivent de donner l’exemple à leurs enfants et petits-enfants pour que la démocratie participative soit un automatisme de gouvernance puisqu’elle est prônée au plus haut sommet de l’Etat.
La démocratie participative tend à faire interagir les décideurs et les citoyens dans la prise de décision politique. Elle vise à pallier aux manquements et aux imperfections et à unir toutes les forces vives pour le bien commun.
Les syndics de copropriété devraient en être la parfaite illustration.
A bon entendeur !