A lire ou à écouter en podcast :
Un moment « historique »
L’Espagne, l’Irlande et la Norvège ont annoncé mercredi leur décision coordonnée de reconnaître un Etat palestinien dans l’espoir d’entraîner d’autres pays à faire de même, alors que la solution à deux Etats est « en danger » en pleine guerre à Gaza.
Le Premier ministre norvégien Jonas Gahr Støre a été le premier à annoncer cette reconnaissance à la date du 28 mai, lançant par la même occasion « un appel fort » à l’adresse d’autres pays pour qu’ils fassent de même.
Saluant un « jour historique », son homologue irlandais Simon Harris a suivi peu de temps après, tout comme le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez, l’une des voix les plus critiques envers l’opération militaire lancée par Israël dans la bande de Gaza en représailles à l’attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre en territoire israélien.
« Le Premier ministre Benjamin Netanyahu n’a pas de projet de paix pour la Palestine », a dénoncé devant les députés le leader socialiste espagnol.
« Lutter contre le Hamas est légitime et nécessaire après le 7 octobre, mais Netanyahu provoque tant de douleur, de destruction et de rancœur à Gaza et dans le reste de la Palestine que la solution à deux Etats est en danger », a-t-il lancé.
La reconnaissance d’un Etat palestinien par Madrid interviendra également le 28 mai, date du prochain conseil des ministres, a précisé M. Sánchez.
D’après le décompte de l’Autorité palestinienne, 142 pays des 193 Etats membres de l’ONU ont jusqu’à présent annoncé qu’ils reconnaissaient un Etat palestinien.
L’initiative conjointe de Madrid, Dublin et Oslo pourrait être rejointe par d’autres pays européens.
En mars à Bruxelles, les dirigeants slovène et maltais avaient signé un communiqué commun avec Madrid et Dublin dans lequel les quatre pays faisaient part de leur volonté de reconnaître un tel Etat.
Le gouvernement slovène a adopté le 9 mai un décret pour la reconnaissance d’un Etat palestinien, comptant l’envoyer au parlement pour approbation d’ici au 13 juin.
Le ministère israélien des Affaires étrangères a immédiatement réagi en annonçant le rappel « pour consultations » de ses ambassadeurs en Irlande et en Norvège.
Mardi, dans un message vidéo à l’adresse de Dublin publié sur le réseau social X, il avait averti que « reconnaître un Etat palestinien risque de vous transformer en pion dans les mains de l’Iran » et du Hamas.
Cette mesure ne fera « que nourrir l’extrémisme et l’instabilité », avait-il ajouté.
Au début des années 1990, après une Conférence de paix israélo-arabe fin octobre 1991 à Madrid, la Norvège avait secrètement accueilli les premiers pourparlers de paix israélo-palestiniens qui avaient débouché sur les accords d’Oslo.
Depuis le 7 octobre, 35.647 Palestiniens, la plupart des civils, ont été tués dans la bande de Gaza par les bombardements et opérations militaires d’Israël, selon le ministère de la Santé du Hamas, au pouvoir à Gaza, qui ne différencie pas entre civils et combattants.
La reconnaissance de l’Etat de Palestine par trois pays européens constitue un moment « historique », a déclaré mercredi l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), y voyant « la voie de la stabilité, de la sécurité et de la paix dans la région ».
Il s’agit de « moments historiques dans lesquels le monde libre triomphe (…) après de longues décennies de lutte nationale palestinienne, de souffrance, de douleur, de racisme, de meurtre, d’oppression, d’abus et de destruction auxquels le peuple de Palestine a été soumis », a déclaré Hussein al-Sheikh, secrétaire général du comité exécutif de l’OLP, sur le réseau social X.
Reconnaître un Etat palestinien, n'est pas seulement symbolique mais demeure une exigence essentielle pour tous les pays qui ont cette conviction de justice et de droit .
Une victoire pour le Hamas !
Grand succès pour le Hamas, cette reconnaissance a été saluée par le mouvement palestinien comme une étape importante obtenue par la Résistance islamique .
La France, de son côté , a affirmé que cette reconnaissance devait se faire au bon moment et qu'elle ne représentait pas à l'heure actuelle un tabou !
Au moment où le procureur de la CPI a requis des mandats d'arrêts internationaux pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité contre Netanyahou et que la Maison Blanche a menacé la CPI de sanctions au cas où ces mandats d'arrêts seraient émis, il faudra s'attendre à une difficile bataille diplomatique sur le chemin de la reconnaissance effective et de la construction de l'état palestinien indépendant.
Avec AFP
La France, de son côté , a affirmé que cette reconnaissance devait se faire au bon moment et qu'elle ne représentait pas à l'heure actuelle un tabou !
Au moment où le procureur de la CPI a requis des mandats d'arrêts internationaux pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité contre Netanyahou et que la Maison Blanche a menacé la CPI de sanctions au cas où ces mandats d'arrêts seraient émis, il faudra s'attendre à une difficile bataille diplomatique sur le chemin de la reconnaissance effective et de la construction de l'état palestinien indépendant.
Avec AFP