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Que s'est-il passé en une semaine ?
Le résultat a été un blocus solide contre l'extrême droite, un renouveau du parti de Macron après qu'il a failli chuter, et une avancée notable du Front populaire de gauche. Ce dernier aurait même reçu plus de voix si tous les supporteurs de Macron retirés lui avaient apporté leur soutien, y compris face au parti de Mélenchon.
Tout ceci montre qu'une grande partie de la population française reste active contre l'éventualité d'une domination de l'extrême droite au sein de l'Assemblée nationale et de la Primature française. Néanmoins, les menaces des solutions protectionnistes et nationalistes de l'extrême droite en matière européenne, économique et de diverses questions internes persistantes—comme l'immigration et la sécurité—ont-elles véritablement été neutralisées ?
Marine Le Pen voit plutôt les événements de ce 7 juillet comme un simple retard du moment de leur victoire, affirmant qu'aucun autre parti ne propose de solutions assez audacieuses pour résoudre les problèmes de la France.
Le prochain gouvernement Macron a donc une mission cruciale et historique : il doit répondre aux attentes des citoyens de manière active et audacieuse, faute de quoi, dans deux ans, il pourrait bien voir une croissance significative du soutien à l'extrême droite.
Entre 30 % et 40 % des électeurs ont voté en faveur des idées d'extrême droite, un pourcentage qui risque d’augmenter si la crise politique et la polarisation continuent. Les acteurs du centre, regroupant les partisans de Macron, ne pourront gouverner seuls ; ils se verront contraints de construire une nouvelle alliance nécessaire à l’adoption des réformes attendues. Miser sur le réalisme plutôt que sur l'idéologie pourrait ainsi mener à la formation d’un gouvernement de coalition, capable de fournir des solutions concrètes aux préoccupations des Français.
Le principal problème de notre époque reste le pouvoir d’achat, qui s’est érodé sous l’effet conjugué de l’inflation et des marges bénéficiaires exorbitantes des grandes entreprises.
Le Rassemblement National a réussi à persuader une part significative de la population que l’Union Européenne met en péril la souveraineté nationale tout en favorisant l’immigration et les accords de libre-échange. Ils prônent ainsi une réforme des institutions européennes pour transformer la Commission en simple secrétariat du Conseil européen, redonner aux États leur pleine souveraineté, et remplacer l’action commune par des accords bilatéraux.
Les opposants au RN doivent proposer de vraies alternatives et adopter des visions audacieuses pour réformer les institutions de l’Union, afin de neutraliser les propositions populistes de l’extrême droite.
La classe politique anti-extrême droite a su prévenir le risque d’une cohabitation impossible entre un président libéral-centriste et un parti d’extrême droite, prévenant une crise politique majeure susceptible de déstabiliser la Ve République.
Cependant, cet accomplissement restera temporaire et insatisfaisant si les dirigeants actuels ne rompent pas réellement avec les politiques du passé. Les idées de l’extrême droite persistent et pourront être ravivées par des erreurs flagrantes commises par le RN avant et pendant une campagne discordante. Le RN pourrait bien revenir en force si la vie des Français n’apporte aucun changement significatif.
Désormais, la balle est entre les mains de ceux qui ont triomphé au second tour. Ils sont sous les feux de la rampe, et l’histoire sera impitoyable envers ceux qui ne sauront saisir ce signal d’alarme avant qu’il ne soit trop tard.
Traduction de la rédaction