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Par Abdelghani El Arrasse
Le secteur automobile est un véritable moteur de création d’emplois au Maroc :
230 000 emplois directs : répartis entre les grandes usines de production, les écosystèmes de sous-traitance et les services annexes.
Effets indirects : développement des PME locales, élargissement de la chaîne de valeur nationale et renforcement des compétences locales.
Régions bénéficiaires : actuellement, les zones de Tanger, Casablanca et Kénitra concentrent la majorité des emplois, creusant des écarts avec d’autres régions moins développées.
2. L’automobile électrique : un tournant stratégique
Réalisations actuelles
Attraction de grands investisseurs mondiaux : le Maroc est devenu une plateforme incontournable pour les constructeurs automobiles, avec des marques comme Renault et Stellantis qui intègrent progressivement la production de véhicules électriques.
Écosystèmes dédiés : des efforts sont déployés pour développer des chaînes de valeur autour des batteries électriques, avec des projets visant à intégrer la fabrication locale de composants clés comme les batteries et les moteurs électriques.
Efficacité énergétique : des initiatives pour aligner les usines sur des normes de production verte, comme à l’usine Renault de Tanger, qui fonctionne principalement à l’énergie renouvelable.
Perspectives pour l’automobile électrique
Production locale de batteries : Le Maroc, riche en phosphates, ambitionne de jouer un rôle clé dans la fabrication de batteries au lithium-fer-phosphate (LFP), renforçant ainsi sa souveraineté industrielle.
Investissement dans la recherche et développement (R&D) : des collaborations avec des centres internationaux et des universités locales pour développer des solutions adaptées aux marchés africains.
Exportation vers l’Europe et l’Afrique : en tant que passerelle naturelle, le Maroc vise à répondre à la demande croissante de véhicules électriques sur ces marchés.
Développement d’infrastructures de recharge : déploiement de bornes de recharge dans les grandes villes et autoroutes pour accompagner l’adoption locale des véhicules électriques.
3. Vers une régionalisation industrielle pour un développement inclusif
Pour une meilleure répartition des bénéfices de l’industrie automobile, le Maroc doit adopter une stratégie proactive de régionalisation industrielle.
Développement d’écosystèmes industriels régionaux
Mise en place de pôles industriels spécialisés dans les régions éloignées (Oriental, Souss-Massa, Draâ-Tafilalet) pour attirer les investisseurs.
Création de zones franches régionales avec des avantages fiscaux et des infrastructures modernes.
Renforcement de la formation et des compétences locales
Développement de centres de formation dédiés à l’industrie automobile et électrique dans les régions moins développées.
Alignement des programmes universitaires et techniques avec les besoins spécifiques de l’industrie (électromobilité, production de batteries, logiciels pour véhicules connectés, etc.).
Amélioration des infrastructures régionales
Investissements dans les routes, chemins de fer et ports secondaires pour connecter les régions éloignées aux hubs industriels.
Déploiement d’infrastructures énergétiques durables, incluant des installations solaires et éoliennes pour alimenter les usines.
Soutien aux entreprises locales et start-ups
Subventions ciblées pour les PME innovantes dans le domaine des technologies propres.
Incitations fiscales pour les entreprises locales travaillant sur des solutions pour l’électromobilité, telles que les logiciels de gestion d’énergie ou les composants pour batteries.
Promotion des partenariats public-privé
Création de clusters régionaux regroupant entreprises, universités et centres de recherche pour stimuler l’innovation dans l’électromobilité.
Mobilisation des acteurs publics et privés pour cofinancer des projets structurants, tels que des usines de batteries ou des parcs solaires dédiés à l’industrie automobile.
4. Conclusion et recommandations
La réussite de l’industrie automobile marocaine offre une opportunité unique de réduire les disparités régionales et de se positionner sur des segments d’avenir comme l’électromobilité.
Pour y parvenir, il est impératif de :
1. Renforcer l’impact du secteur sur l’emploi en développant des écosystèmes industriels régionaux.
2. Accélérer la transition vers l’électrique grâce à des investissements dans les batteries et les véhicules verts.
3. Améliorer les infrastructures et les compétences dans toutes les régions pour favoriser une industrialisation inclusive.
4. Encourager les partenariats public-privé pour maximiser l’innovation et attirer davantage d’investissements étrangers.
En adoptant ces mesures, le Maroc pourra consolider sa position de leader industriel en Afrique, tout en s’affirmant comme un acteur clé de la transition énergétique mondiale.
Rédigé par Abdelghani El Arrasse