Un effort progressif mais encore limité
L’enseignement de la langue amazighe dans le système éducatif marocain connaît un développement notable, mais reste marqué par des défis structurels et organisationnels. Lors d’une intervention à la Chambre des représentants, le ministre de l’Éducation nationale, Mohamed Saad Berrada, a présenté une feuille de route ambitieuse pour l’expansion de cet enseignement. Avec la formation prévue de plus de 3.000 enseignants en 2025, le gouvernement semble déterminé à faire de l’amazighe une composante essentielle de l’éducation nationale.
Depuis l’officialisation de la langue amazighe dans la Constitution de 2011, les efforts pour l’intégrer dans le système éducatif se sont intensifiés. Pourtant, jusqu’en 2021, seuls 200 enseignants étaient formés à cet effet. Ce chiffre a progressivement augmenté, passant à 400 en 2022, 600 en 2023, et 650 en 2024.
Aujourd’hui, environ 3.400 enseignants dispensent des cours d’amazighe, permettant de couvrir 40 % des écoles primaires et d’atteindre 650.936 élèves.
Cependant, cette progression reste en deçà des attentes pour une langue ayant un statut officiel. Les moyens humains, pédagogiques et financiers alloués à cette mission semblent encore insuffisants pour atteindre une véritable généralisation. Les communautés amazighophones, longtemps marginalisées, attendent des résultats concrets pour garantir la préservation et la transmission de leur héritage linguistique.
Le lancement d’un programme de formation pour plus de 3.000 nouveaux enseignants marque une étape importante. Ce plan vise à améliorer le taux de couverture des écoles primaires, tout en mettant l’accent sur la qualité de l’apprentissage. Cette initiative s’inscrit dans une stratégie globale qui englobe la formation continue des enseignants, la création de supports pédagogiques modernes, et l’introduction progressive de l’amazighe dans les autres cycles éducatifs.
Le ministre a également souligné que cette démarche est essentielle pour refléter l’identité multiculturelle du Maroc. Cependant, des questions subsistent : les ressources financières et logistiques allouées seront-elles suffisantes ? Les enseignants recevront-ils une formation de qualité, adaptée aux spécificités de l’amazighe et de ses variantes régionales ?
Si la volonté politique semble être au rendez-vous, des obstacles persistent. La pénurie de matériel pédagogique, la diversité des variantes linguistiques amazighes et les disparités régionales sont autant de défis à relever. En outre, l’absence d’une stratégie de sensibilisation auprès des familles et des élèves pourrait limiter l’impact des efforts déployés.
De plus, il est crucial de garantir une transition fluide vers les cycles secondaires, où l’enseignement de l’amazighe demeure quasi inexistant. L’objectif de faire de l’amazighe un pilier de l’éducation publique ne pourra être atteint sans une vision cohérente et des investissements soutenus.
L’avenir de l’enseignement de l’amazighe repose sur la capacité du Maroc à concilier ambition politique et réalité sur le terrain. Cette langue ancestrale, symbole d’un patrimoine culturel riche, peut devenir un vecteur d’inclusion et d’unité nationale si les efforts actuels sont amplifiés. Cependant, il appartient aux décideurs de transformer ces engagements en actions tangibles pour répondre aux attentes des communautés amazighophones et renforcer le sentiment d’appartenance culturelle au sein de la société marocaine.
Depuis l’officialisation de la langue amazighe dans la Constitution de 2011, les efforts pour l’intégrer dans le système éducatif se sont intensifiés. Pourtant, jusqu’en 2021, seuls 200 enseignants étaient formés à cet effet. Ce chiffre a progressivement augmenté, passant à 400 en 2022, 600 en 2023, et 650 en 2024.
Aujourd’hui, environ 3.400 enseignants dispensent des cours d’amazighe, permettant de couvrir 40 % des écoles primaires et d’atteindre 650.936 élèves.
Cependant, cette progression reste en deçà des attentes pour une langue ayant un statut officiel. Les moyens humains, pédagogiques et financiers alloués à cette mission semblent encore insuffisants pour atteindre une véritable généralisation. Les communautés amazighophones, longtemps marginalisées, attendent des résultats concrets pour garantir la préservation et la transmission de leur héritage linguistique.
Le lancement d’un programme de formation pour plus de 3.000 nouveaux enseignants marque une étape importante. Ce plan vise à améliorer le taux de couverture des écoles primaires, tout en mettant l’accent sur la qualité de l’apprentissage. Cette initiative s’inscrit dans une stratégie globale qui englobe la formation continue des enseignants, la création de supports pédagogiques modernes, et l’introduction progressive de l’amazighe dans les autres cycles éducatifs.
Le ministre a également souligné que cette démarche est essentielle pour refléter l’identité multiculturelle du Maroc. Cependant, des questions subsistent : les ressources financières et logistiques allouées seront-elles suffisantes ? Les enseignants recevront-ils une formation de qualité, adaptée aux spécificités de l’amazighe et de ses variantes régionales ?
Si la volonté politique semble être au rendez-vous, des obstacles persistent. La pénurie de matériel pédagogique, la diversité des variantes linguistiques amazighes et les disparités régionales sont autant de défis à relever. En outre, l’absence d’une stratégie de sensibilisation auprès des familles et des élèves pourrait limiter l’impact des efforts déployés.
De plus, il est crucial de garantir une transition fluide vers les cycles secondaires, où l’enseignement de l’amazighe demeure quasi inexistant. L’objectif de faire de l’amazighe un pilier de l’éducation publique ne pourra être atteint sans une vision cohérente et des investissements soutenus.
L’avenir de l’enseignement de l’amazighe repose sur la capacité du Maroc à concilier ambition politique et réalité sur le terrain. Cette langue ancestrale, symbole d’un patrimoine culturel riche, peut devenir un vecteur d’inclusion et d’unité nationale si les efforts actuels sont amplifiés. Cependant, il appartient aux décideurs de transformer ces engagements en actions tangibles pour répondre aux attentes des communautés amazighophones et renforcer le sentiment d’appartenance culturelle au sein de la société marocaine.