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Par l’Institut Royal des Etudes Stratégiques
Une journée de réflexion organisée par l’Institut Royal des Etudes Stratégiques et consacrée à l’avenir de Dakhla-Oued Eddahab, a permis d'identifier les conditions de succès pour l'émergence de la Région, grâce à un échange de points de vue et d’analyses et en présence de représentants des institutions régionales et d’experts nationaux et internationaux.
Dakhla Oued-Eddahab est la deuxième région la plus vaste du Maroc. Elle dispose d’une longue façade maritime, qui représente 20% de la côte Atlantique du Royaume ainsi que d’atouts naturels exceptionnels mais fragiles au plan écologique. En 2015, sous l’Impulsion de Sa Majesté Le Roi Mohammed VI, le premier Programme de Développement Régional de Dakhla Oued-Eddahab a été lancé, permettant, par la programmation de projets d’envergure internationale et de préparer l’avenir de la Région à l’horizon 2030, voire au-delà. L’objectif est de mettre en œuvre la Vision Royale érigeant cette importante partie du Royaume en hub africain à vocation intercontinentale entre l’Afrique, l’Europe, l’Amérique et l’Asie.
Dakhla Oued-Eddahab est la deuxième région la plus vaste du Maroc. Elle dispose d’une longue façade maritime, qui représente 20% de la côte Atlantique du Royaume ainsi que d’atouts naturels exceptionnels mais fragiles au plan écologique. En 2015, sous l’Impulsion de Sa Majesté Le Roi Mohammed VI, le premier Programme de Développement Régional de Dakhla Oued-Eddahab a été lancé, permettant, par la programmation de projets d’envergure internationale et de préparer l’avenir de la Région à l’horizon 2030, voire au-delà. L’objectif est de mettre en œuvre la Vision Royale érigeant cette importante partie du Royaume en hub africain à vocation intercontinentale entre l’Afrique, l’Europe, l’Amérique et l’Asie.
Les défis de la Région de Dakhla Oued-Eddahab : modernisation régionale et transition économique, un scénario en deux temps
L’examen de la dynamique de développement, enclenchée au niveau de la Région de Dakhla-Oued-Eddahab, démontre qu’il convient de distinguer, deux horizons temporels, à savoir, la phase actuelle s’étalant jusqu’à l’horizon 2030 et la phase post 2030, qui sera impactée par la mise en service du grand port de Dakhla-Atlantique.
Elle sera accompagnée par la création de nouvelles activités associées aux métiers d’avenir dans la Région. La première phase, s’étalant jusqu’à 2030, pour laquelle la vision et les orientations stratégiques ont été formulées, peut être analysée comme une phase préparatoire à la modernisation de la Région. Suite au lancement du nouveau modèle de développement des Provinces du Sud du Maroc, la Région a mis en chantier plusieurs grands projets d’infrastructures.
Parmi ces infrastructures, il y a lieu de citer le projet du port de Dakhla-Atlantique, la voie express Tiznit-Laayoune-Dakhla, le projet de dessalement de l’eau de mer, la cité des métiers et des compétences, des programmes de restructuration urbaine et de diversification touristique ainsi que des projets de développement humain et de valorisation culturelle du patrimoine matériel et immatériel.
La seconde phase, post-2030, sera vraisemblablement marquée par la mise en service de ces grands projets et, en particulier, le port Dakhla Atlantique, levier de l’émergence économique de la Région.
Lors de cette phase, il s’agira de mettre les infrastructures au service de l’émergence économique de la région et ce, en la positionnant en tant que hub au plan national, régional et international sur plusieurs métiers d’avenir, grâce à une consolidation de la connectivité maritime et logistique, à la valorisation industrielle et écologique.
Il serait, par ailleurs, pertinent de favoriser l’édification de nouvelles chaînes de valeur régionales, notamment, sur les métiers mondiaux du Maroc, le tourisme balnéaire écologique, l’économie marine, …
Elle sera accompagnée par la création de nouvelles activités associées aux métiers d’avenir dans la Région. La première phase, s’étalant jusqu’à 2030, pour laquelle la vision et les orientations stratégiques ont été formulées, peut être analysée comme une phase préparatoire à la modernisation de la Région. Suite au lancement du nouveau modèle de développement des Provinces du Sud du Maroc, la Région a mis en chantier plusieurs grands projets d’infrastructures.
Parmi ces infrastructures, il y a lieu de citer le projet du port de Dakhla-Atlantique, la voie express Tiznit-Laayoune-Dakhla, le projet de dessalement de l’eau de mer, la cité des métiers et des compétences, des programmes de restructuration urbaine et de diversification touristique ainsi que des projets de développement humain et de valorisation culturelle du patrimoine matériel et immatériel.
La seconde phase, post-2030, sera vraisemblablement marquée par la mise en service de ces grands projets et, en particulier, le port Dakhla Atlantique, levier de l’émergence économique de la Région.
Lors de cette phase, il s’agira de mettre les infrastructures au service de l’émergence économique de la région et ce, en la positionnant en tant que hub au plan national, régional et international sur plusieurs métiers d’avenir, grâce à une consolidation de la connectivité maritime et logistique, à la valorisation industrielle et écologique.
Il serait, par ailleurs, pertinent de favoriser l’édification de nouvelles chaînes de valeur régionales, notamment, sur les métiers mondiaux du Maroc, le tourisme balnéaire écologique, l’économie marine, …
Les enjeux de la transformation structurelle de l’économie régionale
Le succès de la transformation attendue dans la Région Dakhla OuedEddahab sera déterminé par la maîtrise de plusieurs enjeux et, en particulier, ceux :
● du pilotage institutionnel et de la conduite du changement, qui nécessite le renforcement des institutions locales, en capacités humaines, financières et techniques, l’élaboration de stratégies d’accompagnement, la création de structures dédiées à la supervision de la réalisation des grands projets en cours ainsi que de la mise en place de mesures visant le renforcement de l’inclusivité dans la mise en œuvre des chantiers ;
● de l’intégration de la Région dans la mondialisation, en tirant profit des interactions sectorielles et territoriales entre les différents pôles de l’économie régionale, des jonctions avec les grandes routes sahariennes et les lignes maritimes de l’Atlantique Sud. Cela permettra l’insertion dans les chaînes de valeur mondiales et, en particulier, dans les filières d’avenir de la région que sont la pêche, le transport et la logistique, la construction navale, les énergies renouvelables, l’industrie agroalimentaire ainsi que l’ensemble des filières associées aux Métiers Mondiaux du Maroc ;
● de la maîtrise de l’innovation, qui conditionnera la transition vers une économie moderne et compétitive. Transformer la région en "laboratoire d’innovation" nécessitera la mise en place d’un environnement optimal et, en priorité, d’une infrastructure de qualité, d’un cadre réglementaire et fiscal incitatif et d’une stratégie d’attractivité des talents, d’un écosystème de partenaires de tous horizons ;
● du renforcement du lien sociopolitique, culturel et humain, facteur déterminant pour la réussite des projets de développement. A ce titre, la Région dispose d’atouts importants, qui font de cet enjeu un facteur favorable. En effet, elle affiche un PIB par habitant (77.385 dirhams en 2020), représentant 2,4 fois la moyenne nationale (32.055 dirhams2) . La Région se démarque, également, par rapport au niveau national en termes d'employabilité : taux de chômage de 6,5% en 2019 contre 9,2% à l'échelle nationale.
● du pilotage institutionnel et de la conduite du changement, qui nécessite le renforcement des institutions locales, en capacités humaines, financières et techniques, l’élaboration de stratégies d’accompagnement, la création de structures dédiées à la supervision de la réalisation des grands projets en cours ainsi que de la mise en place de mesures visant le renforcement de l’inclusivité dans la mise en œuvre des chantiers ;
● de l’intégration de la Région dans la mondialisation, en tirant profit des interactions sectorielles et territoriales entre les différents pôles de l’économie régionale, des jonctions avec les grandes routes sahariennes et les lignes maritimes de l’Atlantique Sud. Cela permettra l’insertion dans les chaînes de valeur mondiales et, en particulier, dans les filières d’avenir de la région que sont la pêche, le transport et la logistique, la construction navale, les énergies renouvelables, l’industrie agroalimentaire ainsi que l’ensemble des filières associées aux Métiers Mondiaux du Maroc ;
● de la maîtrise de l’innovation, qui conditionnera la transition vers une économie moderne et compétitive. Transformer la région en "laboratoire d’innovation" nécessitera la mise en place d’un environnement optimal et, en priorité, d’une infrastructure de qualité, d’un cadre réglementaire et fiscal incitatif et d’une stratégie d’attractivité des talents, d’un écosystème de partenaires de tous horizons ;
● du renforcement du lien sociopolitique, culturel et humain, facteur déterminant pour la réussite des projets de développement. A ce titre, la Région dispose d’atouts importants, qui font de cet enjeu un facteur favorable. En effet, elle affiche un PIB par habitant (77.385 dirhams en 2020), représentant 2,4 fois la moyenne nationale (32.055 dirhams2) . La Région se démarque, également, par rapport au niveau national en termes d'employabilité : taux de chômage de 6,5% en 2019 contre 9,2% à l'échelle nationale.
Quelle vision prospective pour la région de Dakhla Oued-Eddahab ?
Tenant compte des ambitions et des dynamiques territoriales et socioéconomiques à l’œuvre dans la Région d’une part et, d’autre part, des enjeux décrits précédemment, deux scénarios d’évolution à l’horizon 2030 et au-delà ont été examinés lors de la journée d’étude :
● Le scénario tendanciel, moyennement réformiste, fondé sur une logique sectorielle classique de gestion des projets avec le risque de limiter les effets d’entrainement sur l’économie régionale.
● Le scénario de l’accélération et de l’émergence, qui parie sur des stratégies d’innovation pour réaliser l’ambition de hub régional "Afrique-Europe-AmériqueAsie".
C’est ce dernier scénario que les participants à la journée prospective ont retenu, dans la mesure où il est le seul susceptible de concrétiser la Vision Royale, consistant à positionner la Région en hub économique africain et en "foyer de rayonnement continental et international". Pour ce faire, il faudrait tenir compte des principes directeurs suivants :
● Renforcer le cadre institutionnel de mise en œuvre des projets, en créant des Agences spéciales de développement, en favorisant une participation encore plus importante des élus locaux à la conception et à la création de ce type de structures et en suscitant la mise en place d’une structure territoriale dédiée à la réalisation et la gestion du port de Dakhla-Atlantique, agissant comme locomotive du développement régional.
● Promouvoir une approche globale et intégrée du développement territorial, en faisant de la planification régionale des projets un outil de convergence des offres sectorielles et d’intégration territoriale et en érigeant la Région en force d’attraction des investissements nationaux et internationaux.
● Développer les chaînes de valeur régionales comme levier de l’émergence économique post-Covid-19, en recentrant le développement régional sur les productions destinées aux aires africaines de proximité pour gagner en compétitivité et en résilience, en sélectionnant, parmi les métiers mondiaux du Maroc, les filières les plus adaptées au continent africain et en transformant les acquis diplomatiques en opportunités économiques, dans le cadre de la coopération Sud-Sud.
Sur un autre registre, la réalisation du grand port de Dakhla-Atlantique, le développement de lignes de cabotage maritime entre le Maroc et les pays de la façade atlantique de l’Afrique subsaharienne, la construction d’une route principale de Dakhla à Guerguerat ainsi que la création d’une zone économique spéciale, devraient faire de la région de Dakhla-Oued Eddahab une plaque tournante des chaînes de valeur régionales et mondiales.
● Eriger la Région de Dakhla Oued-Eddahab en un laboratoire d’innovation, en identifiant les segments de production du futur, comme l’hydrogène, l'aquaculture d’algues, l'hydroponie, la biotechnologie marine, …en développant les capacités d'innovation technologique dans les zones industrielles et les plateformes logistiques en chantier et en articulant les écosystèmes d’innovation autour des projets programmés : smart city de Dakhla, tourisme numérique, offshoring, économie marine, agritech…
● Le scénario tendanciel, moyennement réformiste, fondé sur une logique sectorielle classique de gestion des projets avec le risque de limiter les effets d’entrainement sur l’économie régionale.
● Le scénario de l’accélération et de l’émergence, qui parie sur des stratégies d’innovation pour réaliser l’ambition de hub régional "Afrique-Europe-AmériqueAsie".
C’est ce dernier scénario que les participants à la journée prospective ont retenu, dans la mesure où il est le seul susceptible de concrétiser la Vision Royale, consistant à positionner la Région en hub économique africain et en "foyer de rayonnement continental et international". Pour ce faire, il faudrait tenir compte des principes directeurs suivants :
● Renforcer le cadre institutionnel de mise en œuvre des projets, en créant des Agences spéciales de développement, en favorisant une participation encore plus importante des élus locaux à la conception et à la création de ce type de structures et en suscitant la mise en place d’une structure territoriale dédiée à la réalisation et la gestion du port de Dakhla-Atlantique, agissant comme locomotive du développement régional.
● Promouvoir une approche globale et intégrée du développement territorial, en faisant de la planification régionale des projets un outil de convergence des offres sectorielles et d’intégration territoriale et en érigeant la Région en force d’attraction des investissements nationaux et internationaux.
● Développer les chaînes de valeur régionales comme levier de l’émergence économique post-Covid-19, en recentrant le développement régional sur les productions destinées aux aires africaines de proximité pour gagner en compétitivité et en résilience, en sélectionnant, parmi les métiers mondiaux du Maroc, les filières les plus adaptées au continent africain et en transformant les acquis diplomatiques en opportunités économiques, dans le cadre de la coopération Sud-Sud.
Sur un autre registre, la réalisation du grand port de Dakhla-Atlantique, le développement de lignes de cabotage maritime entre le Maroc et les pays de la façade atlantique de l’Afrique subsaharienne, la construction d’une route principale de Dakhla à Guerguerat ainsi que la création d’une zone économique spéciale, devraient faire de la région de Dakhla-Oued Eddahab une plaque tournante des chaînes de valeur régionales et mondiales.
● Eriger la Région de Dakhla Oued-Eddahab en un laboratoire d’innovation, en identifiant les segments de production du futur, comme l’hydrogène, l'aquaculture d’algues, l'hydroponie, la biotechnologie marine, …en développant les capacités d'innovation technologique dans les zones industrielles et les plateformes logistiques en chantier et en articulant les écosystèmes d’innovation autour des projets programmés : smart city de Dakhla, tourisme numérique, offshoring, économie marine, agritech…