"Nous demandons au gouvernement israélien de respecter pleinement l'ordre du tribunal", a écrit Borrell. Il a également mentionné que mardi, le Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'Union Européenne discuterait en détail de la situation à Gaza.
Une réunion "urgente", décidée à l'initiative du ministre des Affaires étrangères de l'Union européenne, Josep Borrell se tient ce mardi en présence des ministres des Affaires étrangères de l'Egypte, de la Jordanie, de l'Arabie saoudite et du Qatar . Le ministre israélien des Affaires étrangères, Israel Katz, est également invité .
Dans sa déclaration, Borrell soutient qu'Israël doit respecter la décision de la CIJ : "La Cour internationale de justice est la plus haute instance judiciaire du système des Nations Unies. Tous les États membres ont l'obligation de se conformer à ses décisions. Ignorer un jugement serait contraire à l'ordre mondial que nous promouvons - ses principes et ses lois". Borrell a également menacé de déployer des observateurs européens au passage de Rafah.
Pour le ministre israélien des Affaires étrangères, Israel Katz , les déclarations de Josep Borrell concernant l'arrêt des opérations à Rafah résultent d'une lecture partielle et donc erronée de la décision de la Cour internationale de Justice rendue le 24 mai.
Dans son ordonnance, celle-ci n'aurait pas ordonné l'arrêt immédiat de l'offensive israélienne dans la ville du sud de Rafah, mais indiqué qu'elle devrait être stoppée en cas de dommages causés aux civils.
La plus haute juridiction de l’ONU, dont les décisions sont juridiquement contraignantes mais qui manque de mécanismes pour leur mise en œuvre, avait également ordonné à Israël de maintenir ouvert le passage de Rafah entre l’Égypte et Gaza.
En tant que membre de l'ONU, Israël doit se conformer aux recommandations de la CIJ , au risque de se mettre définitivement au ban de la communauté internationale !
La Maison Blanche compte monnayer son droit de véto en cas de résolution du Conseil de sécurité suite au verdict de la Cour Pénale internationale !
Après le verdict de la CiJ et la reconnaissance de la Palestine par trois pays européens, Israël continue de défier le monde entier !
Si la CPI n’a pas les moyens de faire appliquer son ordonnance, ce verdict pourrait amener le Conseil de sécurité à imposer des sanctions à Israël si une résolution accusant le pays de ne pas se conformer au jugement devait être adoptée.
! Ayman Safadi, ministre des Affaires étrangères jordanien, a demandé, entre autres, au Conseil « de prendre ses responsabilités » pour amener l’État juif à stopper sa campagne militaire à Rafah. Le 19 mai, il avait déclaré que le Royaume exigeait une enquête internationale sur ce qu’il considère comme de nombreux crimes de guerre commis lors de la campagne militaire israélienne contre le Hamas à Gaza.
Dans des remarques faites lors d’une conférence de presse avec le chef de l’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens, l’UNRWA, Safadi avait déclaré que les responsables de crimes documentés devraient être traduits en justice.
Les médias israéliens ont signalé, samedi, que les Etats-Unis pourraient monnayer leur droit de veto dans un tel cas de figure.Le quotidien Maariv – qui n’a pas cité ses sources – a indiqué qu’Israël attendait des États-Unis qu’ils utilisent leur droit de veto si une telle résolution devait être envisagée par le Conseil de sécurité, mais qu’il faudrait des concessions de la part de Tel aviv sur des problématiques où les deux gouvernements sont en désaccord, comme c’est le cas, par exemple, de l’accord de normalisation avec l’Arabie saoudite – un sujet que le Premier ministre Benjamin Netanyahu a évité d’aborder frontalement jusqu’à présent.
La Maison Blanche et d’autres alliés mettent en garde depuis longtemps l’Etat juif contre l’offensive à Rafah, où environ un million de Palestiniens étaient venus se réfugier après avoir fui le nord et le centre de la bande. La majorité d’entre eux ont depuis rejoint des zones humanitaires désignées.
L’Égypte, dont la frontière est adjacente à Rafah et qui s’inquiète de la possibilité d’une entrée massive de réfugiés palestiniens sur son territoire, a aussi fait savoir que le traité de paix entre les deux pays, qui avait été signé il y a 45 ans, pourrait être remis en jeu si une incursion à grande échelle devait avoir lieu au sein de la localité.
La Maison Blanche est largement restée muette sur la question du jugement rendu par la CIJ, se contentant de rappeler que le positionnement du président Joe Biden face à l’offensive à Rafah était toujours resté « clair et constant »
.L’administration Biden a établi, de manière répétée, qu’elle s’opposait à une opération d’envergure à Rafah – une campagne qui est nécessaire pour vaincre le Hamas, affirme de son côté Israël – et elle a récemment suspendu la livraison de bombes, inquiète à l’idée qu’elles ne soient utilisées dans le cadre d’une telle offensive.
Le Conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan a toutefois déclaré, cette semaine, que les activités militaires d’Israël étaient, jusqu’à présent, restées dans ce que Washington considère encore comme entrant dans les limites de l’acceptable.
De son côté, le secrétaire d’État Antony Blinken avait répété vendredi le positionnement de Biden face à « une opération majeure à Rafah » lors d’un entretien téléphonique avec Benny Gantz, ministre du cabinet de guerre, la cellule de commandement militaire gouvernementale, a indiqué le Département d’État dans un communiqué émis après le verdict rendu par la CIJ
.Un porte-parole du Foreign Office britannique avait critiqué, samedi, ce jugement, y décelant l’ordre donné d’arrêter immédiatement la campagne militaire.
Avec I24 News