Poème en musique de Adnane Benchakroun
Pour ceux qui aiment encore lire : Poème de Adnane Benchakroun
Mais mon verbe, docteurs, est mon plus grand soin.
Le vieux qui babille et vous semble ennuyeux,
Préserve en ses mots un esprit radieux.
Car parler fait courir les pensées en flots,
Et chaque mot volage nourrit mes neurones clos.
Quand le silence pèse et endort les cerveaux,
Les miens s’éveillent, dansent au gré des mots nouveaux.
Je parle pour chasser l'ombre du souvenir,
Le mot qui s’envole est la clé du devenir.
Ce flux, ce courant, un fleuve sans arrêt,
Rafraîchit mon esprit et ralentit ses arrêts.
Le stress, dit-on, se cache dans nos silences,
Je parle, je l’expulse, ma voix est défense.
L'angoisse du cœur, muet et replié,
S’enfuit quand mes paroles l’ont enfin délié.
Parler, c’est la clef, de la gorge aux poumons,
Chassant vertiges, sourdes afflictions, démons.
En disant, je fais vivre ce corps vieillissant,
Ma voix, un élixir, de la vie, le passant.
Mes lèvres sont des ailes, musclées de mes récits,
Qui protègent mes sens du souffle de l’oubli.
Le mot qui jaillit, la phrase qui s’envole,
Fait vibrer le regard, du cœur la parole.
Mes yeux restent clairs, mes oreilles captent tout,
Car je parle, et mes sons repoussent le flou.
La mémoire, fragile, se sculpte par le verbe,
Chaque phrase un rempart contre le temps acerbe.
Qu'on me laisse parler, qu'on m’écoute sans frein,
Dans ces mots partagés, je trouve le chemin.
Ainsi, je parle trop, mais c’est là ma lumière,
La source immortelle qui défie la poussière.
Mes mots sont mes armes, un éclat éternel,
Lutter contre l'oubli, c'est mon unique appel.
Je parle sans fin,
C’est mon doux chemin,
Contre le néant,
Mon verbe est vivant.
Le poème évoque l’importance pour les personnes âgées de parler davantage, malgré les critiques souvent reçues pour leurs bavardages perçus comme répétitifs.
Ensuite, parler soulage le stress et prévient les troubles mentaux. Enfin, l’acte de parler exerce les muscles du visage, améliore la respiration, et combat des affections telles que le vertige et la surdité. Le poème conclut en affirmant que les mots sont un remède contre l'oubli, un moyen de maintenir vivants l’esprit et le corps. La parole devient ainsi un acte de résistance face au vieillissement.