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Je défendrai votre droit d’être con, mais je ne suis pas Charlie

Au-delà de la connerie, il y a la Loi de chaque pays souvrain


La liberté d’expression, dans toute sa splendeur et ses excès, s’arrête là où commence la Loi. Au-delà des blagues douteuses, des provocations inutiles ou des éclats de connerie assumée, il y a des règles, celles qui organisent le vivre-ensemble et protègent chaque citoyen de l’abus de cette même liberté.

La Loi n’a pas pour rôle de museler les opinions ou d’étouffer l’irrévérence, mais elle trace des limites. Ces limites ne sont pas là pour restreindre nos pensées, mais pour prévenir la violence, l’incitation à la haine ou le mépris qui déshumanise.

Être libre ne signifie pas être au-dessus des lois. Cela signifie accepter la responsabilité qui accompagne cette liberté. Dire ce que l’on pense, exprimer une opinion, même idiote ou maladroite, est un droit. Mais ignorer les règles, c’est un choix, et comme tout choix, il a des conséquences.

Alors, oui, soyez libre, osez, créez, dites, même au risque d’être critiqué. Mais soyez responsable. Respectez la Loi, non par peur de la sanction, mais parce qu’elle est le socle de notre société, l’assurance que votre liberté ne piétinera pas celle des autres.

La liberté et la responsabilité vont de pair. Sans l’une, l’autre perd son sens. Soyons donc libres, mais conscients. Soyons audacieux, mais respectueux. Car au-delà des mots, ce qui nous définit, ce sont nos actes et le choix que nous faisons de respecter ou non les règles qui nous permettent de vivre ensemble.



Adnane Benchakroun

Il y a dans la liberté d’expression une contradiction qui dérange : défendre le droit de dire tout et n’importe quoi sans pour autant adhérer à tout ce qui se dit. Entre le rire gras et l’indignation, il y a une frontière ténue, celle du respect de l’autre.

Je réclame le droit de trouver une blague idiote, une caricature déplacée, un post futile ou un article sans fondement, d’y voir un « reel » de connerie, sans pour autant lever l’étendard de l’interdiction.

Le rire, même maladroit, même grinçant, appartient à la sphère de la liberté. Il peut déplaire, choquer, voire déranger, mais il n’est pas toujours une arme à bannir. L’idiotie, sous toutes ses formes, est un miroir que l’on tend à la société. Parfois, elle révèle une absurdité bien réelle que nous préférons ignorer. Parfois, elle ne fait que nous rappeler que nous sommes humains, faillibles, imparfaits.

Je réclame le droit de détourner le regard sans crier au scandale. Le droit de zapper, de scroller, de passer mon chemin sans exiger la censure. Car à vouloir tout lisser, tout contrôler, nous risquons d’étouffer le moindre souffle d’irrévérence, cet oxygène de l’esprit critique.

Alors, oui, parfois je rirai jaune. Parfois je hausserai les épaules. Parfois je serai outré. Mais je ne réclamerai pas l’interdiction. Parce que le vrai pouvoir, c’est celui de choisir. Choisir d’ignorer ou d’en rire, et non de détruire.

Je défendrai votre droit d’être absurde, provocateur, même offensant, parce que la liberté, pour être totale, ne peut s’arrêter là où commence ma sensibilité. Mais cela ne signifie pas que je suis complice ou même admirateur de vos excès.

Je ne suis pas Charlie, parce que je ne crois pas que la provocation soit toujours nécessaire pour faire avancer les débats. Je ne suis pas Charlie, parce que je ne pense pas que le sarcasme ou l’humour à tout prix doivent primer sur la considération pour ceux qui en sont les cibles.

Mais je défendrai votre droit d’exister, de vous exprimer, de créer, même si ce que vous produisez me déplaît, m’irrite ou me blesse. Car dans une société libre, l’intolérable n’est pas ce qui choque, mais ce qui tente de faire taire.

Je préfère une société qui tolère les bêtises à une société qui les traque. Car dans la traque, il y a toujours un risque : celui de définir unilatéralement ce qui est permis et ce qui ne l’est pas. Et ce pouvoir, je ne veux pas qu’il soit entre les mains de quiconque.

Ma position est simple : je choisis de ne pas aimer, mais je refuse d’interdire. Je choisis de ne pas suivre, mais je refuse d’effacer. La liberté est aussi le droit de détourner le regard, sans chercher à détruire ce qu’on ne veut pas voir.

Alors, oui, soyez cons si vous voulez. Faites des blagues qui ne me feront pas rire, dessinez des caricatures qui ne m’émouvront pas. Mais rappelez-vous que la liberté que je défends pour vous inclut aussi mon droit de ne pas être d’accord.




 

#LibertéResponsable #RespectDeLaLoi #VivreEnsemble




Lundi 6 Janvier 2025

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