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Israël prise de folie furieuse


Rédigé par le Mardi 24 Septembre 2024

L’armée israélienne bombarde, depuis le 21 septembre, le Sud du Liban avec une telle intensité que les médias parlent d’un nouveau Gaza. Israël ne parviendra pas plus à faire plier le Hezbollah qu’elle n’a réussi à le faire avec le Hamas.



558 morts, dont 50 enfants et 94 femmes, c’est le bilan annoncé par le ministre libanais de la santé, Firass Abiad, suite aux récentes frappes israéliennes au Sud du Liban. Les victimes sont, pour la plupart, des civils qui n’ont rien à voir avec les combattants du Hezbollah.

Le nouveau débordement de folie meurtrière d’Israël, cette fois-ci dans le Sud du Liban, a entraîné, en moins d’une semaine, la moitié de victimes provoquées par la guerre d’Israël, en 2006, contre le Hezbollah, qui a pourtant duré un mois. 

L’inconsistance de la vision stratégique des décideurs israéliens transparaît dans la frappe du 20 septembre, ciblant un immeuble dans la banlieue Sud de Beyrouth, qui a éliminé le chef du corps d’élite de la milice du Hezbollah, le régiment Ridwan, ainsi que 15 autres commandants militaires. 22 civils ont également été tués.

Continuité du commandement

Comme l’explique Bernhard Horstmann, analyste militaire, sur le site « Moon of Alabama », en remontant à la cyber-attaque israélienne du 17 septembre contre le Hezbollah : « la semaine dernière, Israël a lancé une attaque terroriste contre des membres du Hezbollah qui utilisaient des téléavertisseurs pour recevoir des alarmes et des ordres. Ces personnes faisaient partie de l'administration civile du Hezbollah et non de ses combattants armés.

L'attaque qui a suivi contre un haut responsable du Hezbollah qui rencontrait des officiers des forces spéciales du Hezbollah était plus grave. Mais elle ne portera pas préjudice aux opérations du Hezbollah. Chaque officier supérieur a un successeur désigné, qui prendra immédiatement ses fonctions. La continuité du commandement au sein du Hezbollah est garantie dans presque toutes les circonstances ».

S’imaginer que les chiites fanatiques du Hezbollah seront impressionnés par les images de morts et de destructions causées par les frappes israéliennes au Sud du Liban, c’est faire preuve d’une profonde naïveté. Ils attendent de pied ferme une éventuelle incursion de l’armée israélienne au Sud du fleuve Litani.

Deux fronts à la fois

Le Hezbollah a déjà élargi ses frappes à la roquette, au missile et au drone contre le Nord d’Israël, visant jusqu’à présent essentiellement des installations et industries militaires dans la ville de Kryat Shmona et dans la banlieue de Haïfa. Des unités de production du groupe de fabrication d’armement Raphaël ont été, ainsi, ciblés.

La force de l’armée israélienne a toujours résidé dans sa capacité à mener des guerres éclaires. Mis à part la guerre de 1948, qui a duré 9 mois, la guerre de 1967 a duré six jours, celle de 1973, 18 jours et la première invasion du Liban, en 1982, quelques 4 mois (en rappelant que le Liban était alors déchiré par une guerre civile qui avait duré de 1975 à 1990).

En 2006, déjà, la seconde guerre du Liban, qui a duré 33 jours, s’est soldée par un échec israélien, malgré les lourdes pertes civiles et les graves destructions d’infrastructures infligées par l’armée israélienne.

Après près d’une année de massacres de civils palestiniens et de dévastation systématique des agglomérations urbaines dans la bande de Gaza, sans parvenir à éliminer le Hamas, les « petits génies » de l’état-major israélien n’ont rien trouvé de mieux que d’enflammer un second front, celui du Nord, déjà en ébullition depuis octobre 2023.

Le malheur des uns…

Le président américain, Joe Biden, saurait-il éviter le piège que lui tend le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, afin de préserver les chances de sa vice-présidente, Kamala Harris, de le remplacer à la Maison blanche, ou foncera-t-il tête baissée dans une guerre élargie à l’ensemble du Moyen Orient sous la pression des néo-conservateurs, qui pullulent dans son administration ?

Il va sans dire qu’au palais du Kremlin, à Moscou, le tsar Poutine jubile. Ses troupes continuent de malmener l’armée ukrainienne sur le front du Donbass, dans le silence gêné des médias occidentaux, trop contents d’avoir de quoi s’occuper au Liban.





Ahmed Naji
Journaliste par passion, donner du relief à l'information est mon chemin de croix. En savoir plus sur cet auteur
Mardi 24 Septembre 2024

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