Par Najib Mikou
Sauf que les rapports entre nos entreprises, ont fait surgir deux aléas qui prennent des dimensions de plus en plus inquiétantes, jusqu'à les menacer dans leurs "organes vitaux" à savoir, leur trésorerie et leur viabilité financière et juridique même.
Il s'agit :
1- des délais de paiement entre elles, qui ont frôlé les 12 mois,
2- et des moyens de paiement entre elles, qui ne couvrent pas suffisamment les créanciers face à leurs débiteurs.
Les effets qui en découlent, s'expriment à travers au moins trois indicateurs, à savoir un taux de mortalité élevé de nos entreprises pourtant créancières, des contentieux en dizaines de milliers dans les tribunaux et des créances douteuses en plusieurs milliards de Dhs au niveau des banques.
Si l'Etat s'est fortement investi pendant ces toutes dernières années pour améliorer structurellement les délais de paiement entre entreprises, en commençant par donner l'exemple en réduisant la moyenne de son propre délai de paiement à moins de 40 jours, il n'en demeure pas moins que l'aléa "moyens de paiement" entre entreprises, reste entier et fait grincer la machine économique.
Les chèques en bois sont pléthore, malgré tout le dispositif dissuasif qui les encadre. Certes, une récente note de BAM a apporté plus de sécurité au paiement par chèque, mais d'autres mesures complementaires devraient suivre pour crédibiliser davantage le moyen de paiement immédiat.
Quant au paiement différé par traite, force est de constater qu'il relève encore, d'un véritable jeu de hasard et appelle de toute urgence, beaucoup plus d'imagination, de benchmark et d'intervention publique draconienne et efficace aux côtés des entreprises créancières.
L'objectif majeur des Pouvoirs publics dans ce cadre, doit consister à séréniser le climat des affaires, en forçant des rapports entre entreprises, emprunts de sérieux, de crédibilité et de parfaite solvabilité.
S'il fallait exprimer cela en termes de stratégie de guerre, il faudrait imaginer les entreprises en marches forcées, en bons combattants, assurant leur rôle d'investisseurs, de créateurs massifs d'emplois et de valeur ajoutée, et imaginer les Pouvoirs publics au dessus de leurs têtes dans un rôle de pilotage, de balisage, de couverture, de ratissage et de facilitation.
Tout se joue ici, sur ce terrain de véritable guerre économique pour le développement.
Rédigé par Najib Mikou sur L'ODJ