Le 10 septembre à Philadelphie, un événement très attendu a marqué un tournant dans la course présidentielle américaine : le premier débat entre Kamala Harris et Donald Trump. Organisé par ABC News, ce débat n'a pas véritablement permis d'échanger des idées nouvelles, mais plutôt de consolider des positions déjà bien campées. D'un côté, Donald Trump a repris son argumentation familière, affirmant que l'Amérique, autrefois sous sa direction, a perdu son prestige et fait face à une menace de guerre mondiale. De l'autre, Kamala Harris a martelé un message clair : il est temps de "tourner la page" de l'ère Trump et de poursuivre les réformes vers plus d'équité et de liberté.
 
Trump, qui avait dominé les débats face à Joe Biden, semblait cette fois-ci déstabilisé. Kamala Harris a su tirer profit de ce moment crucial en renforçant son image de candidate crédible et prête à diriger. Alors que Trump répétait ses slogans sur le déclin de l'Amérique, Harris s'est positionnée en porteuse d'espoir et de changement, cherchant à convaincre que l'avenir du pays réside dans la progression et non dans le retour en arrière.
 
Deux visions bien polarisées

La guerre en Ukraine, la montée en puissance de la Russie et les relations avec l'OTAN ont été au cœur du débat. Trump a critiqué la gestion de l'administration actuelle face à la Russie, estimant que l'OTAN n'avait pas su contenir Vladimir Poutine. Harris a répondu en soulignant le rôle crucial des États-Unis dans le soutien à l'Ukraine et la défense des démocraties.

Le débat a également touché des sujets plus sensibles comme la relation avec Israël. Trump, fier de ses décisions passées sur le transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem, a réaffirmé son soutien inconditionnel à l’État hébreu. Harris, tout en réitérant son engagement pour la sécurité d’Israël, a évoqué la nécessité de soutenir une solution à deux États pour une paix durable.

Alors que Trump réaffirmait sa position conservatrice, appuyant les décisions des États visant à restreindre l'accès à l'avortement, Harris, fervente défenseure du droit à choisir, a plaidé pour une protection fédérale du droit des femmes à disposer de leur corps. Le coup de théâtre est survenu avec l'annonce de soutien de Taylor Swift à la candidate démocrate. La chanteuse a récemment exprimé son appui aux causes progressistes, notamment le droit à l'avortement. En pleine culture pop, la prise de position de la chanteuse populaire pourrait bien influencer une frange importante de l'électorat, notamment les jeunes et les indécis.

Ce soutien inattendu souligne à quel point la campagne de 2024 est marquée non seulement par des batailles politiques, mais aussi par des interventions culturelles qui pèsent dans le débat public. Le succès de Kamala Harris lors de ce débat a renforcé sa position, mais l’impact réel de ce moment sur l’élection reste encore incertain.