En effet, les décès ne représentent en réalité qu'une partie visible des conséquences dévastatrices de la guerre, englobant la pauvreté, la malnutrition, l'invalidité, ainsi que la vulnérabilité sociale et économique, dont les impacts néfastes sur la santé mentale sont malheureusement bien documentés. Le conflit persistant en Israël-Palestine s'étend sur plusieurs décennies, entraînant un cycle ininterrompu de violence, de traumatismes et de pertes incommensurables.

Les récents événements ainsi que ceux du passé ont des répercussions significatives sur la santé mentale des populations résidant dans la région. La littérature scientifique est catégorique à ce sujet : la peur, l'anxiété et le stress traumatique ont des conséquences sévères et durables sur la santé et le bien-être à long terme. Les traumatismes liés au conflit, la perte de proches, l'insécurité persistante et le stress chronique exercent une influence profonde et prolongée sur la santé mentale.

Selon les constatations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), dans des contextes de guerre ou de conflits, pratiquement toutes les personnes éprouveront une détresse psychologique, manifestée notamment par de l'anxiété, de la tristesse, un sentiment de désespoir, des troubles du sommeil, de l'épuisement, de l'irritabilité, de la colère, ainsi que des douleurs physiques.

Les enfants et les jeunes présentent un risque accru, d'une part en raison de la difficulté à donner un sens aux événements auxquels ils sont exposés en tant que témoins ou victimes, et d'autre part en raison de la vulnérabilité de leur cerveau, qui est encore en plein développement. De plus, les personnes déjà confrontées à des troubles mentaux sont particulièrement vulnérables, notamment en raison des défis liés au maintien de leur traitement habituel.

Il est essentiel que les populations touchées par les événements actuels aient accès à un soutien psychologique, et les services de santé mentale doivent être pleinement intégrés à la réponse humanitaire. Nous appuyons sans réserve les recommandations de l'OMS qui préconisent :
 

• Renforcer le soutien social et l’auto-assistance au sein de la communauté,
• Offrir des premiers secours en santé mentale
• Offrir des soins en santé mentale et des interventions psychologiques
• Protéger et promouvoir les droits des personnes avec des troubles mentaux
• Établir ou renforcer le référencement et le réseau de services de soutien social et de santé

La prospérité d'une société repose fondamentalement sur une bonne santé mentale, surtout lorsqu'elle est confrontée à une crise dévastatrice. Nous tenons à exprimer notre soutien en faveur d'un règlement pacifique du conflit. Une paix durable contribuerait à atténuer le stress, l'anxiété et la peur qui affectent les habitants de la région, représentant ainsi une avancée cruciale vers l'amélioration de la santé mentale de toutes les personnes touchées par ce conflit.



Salma LABTAR