Lors de sa rencontre avec le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou le 25 juillet à Washington, Kamala Harris a tenté de concilier ses impératifs politiques avec une posture humanitaire. En dépit de son engagement pour un cessez-le-feu, le dilemme électoral est évident : d’un côté, le vote juif, traditionnellement démocrate, de l’autre, les communautés arabes et musulmanes, de plus en plus critiques face au soutien de l’administration Biden à Israël.

Cette position délicate risque de compliquer la campagne de Harris, notamment dans des États clés comme le Michigan, où le vote arabe et musulman pourrait être décisif dans la course à la Maison-Blanche contre l’ex-président Donald Trump.

Les manifestations organisées depuis le 18 août à Chicago, où des milliers de personnes exigent un arrêt immédiat des hostilités, montrent à quel point la frustration grandit au sein de la communauté palestinienne et des Américains d’origine moyen-orientale. Ces derniers, qui avaient rejoint le camp démocrate après les guerres menées par l’administration Bush, menacent désormais de se détourner de Harris, perçue comme trop alignée sur la politique de Biden vis-à-vis d’Israël.
 
Malgré les critiques, l’ex-sénatrice de Californie de 59 ans continue de maintenir la pression sur Nétanyahou, espérant pouvoir arracher un accord de cessez-le-feu. Joe Biden, bien que préférant des discussions discrètes avec Israël, a également insisté sur la nécessité de mettre fin au conflit, exhortant Harris à finaliser un accord lors d’une réunion récente. Le président américain Joe Biden a “souligné l’urgence de finaliser un accord sur un cessez-le-feu et une libération des otages” dans la bande de Gaza au cours d’un échange ce mercredi avec la vice-présidente Kamala Harris et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a fait savoir la Maison Blanche.

Alors que le bilan humain ne cesse de s’alourdir, avec plus de 40 000 vies palestiniennes perdues selon le ministère de la Santé du Hamas, Kamala Harris se trouve face à un défi majeur : satisfaire une base électorale de plus en plus polarisée tout en tentant de jouer le rôle de pacificatrice dans l’un des conflits les plus complexes du monde. L’issue de cette situation pourrait non seulement influencer l’avenir de la bande de Gaza, mais aussi celui de sa propre carrière politique.