L’exportation d’avocats marocains en pleine croissance malgré la crise hydrique
L’avocat, surnommé « l’or vert », est devenu l’un des produits agricoles phares du Maroc, particulièrement prisé sur les marchés européens. Cependant, sa culture nécessite une grande quantité d’eau, une ressource de plus en plus rare dans le pays. Selon des experts, il faut environ 1 000 litres d’eau pour produire un seul kilogramme d’avocats. Dans un contexte de sécheresse prolongée, cette réalité soulève des questions sur la durabilité de ce modèle économique.
Malgré ces préoccupations, l’exportation d’avocats représente une source importante de devises pour le Maroc. En 2023, le pays est devenu l’un des principaux fournisseurs d’avocats en Europe, concurrençant des géants comme le Mexique et le Pérou. Ce succès économique s’explique par la qualité des produits marocains et leur positionnement stratégique sur des marchés où la demande ne cesse de croître.
Cependant, cette croissance économique a un coût environnemental. Les défenseurs de l’environnement dénoncent une gestion non durable des ressources hydriques, alors que plusieurs régions marocaines souffrent d’un accès limité à l’eau potable. « Exporter des avocats, c’est comme exporter de l’eau », déclare un militant écologiste. Cette situation met en lumière le dilemme auquel le Maroc est confronté : privilégier la croissance économique ou préserver ses ressources naturelles.
Le Maroc n’est pas le seul pays à faire face à ce paradoxe, en Espagne, autre grand exportateur d’avocats, des mouvements citoyens ont émergé pour dénoncer l’impact écologique de cette culture. À l’échelle mondiale, des initiatives commencent à voir le jour pour promouvoir des pratiques agricoles plus respectueuses de l’environnement, notamment en réduisant la consommation d’eau.
La croissance des exportations d’avocats marocains illustre le potentiel économique du secteur agricole, mais elle met également en lumière les limites d’un modèle de développement qui ne tient pas compte des contraintes environnementales. À court terme, le Maroc devra trouver un équilibre entre ses ambitions économiques et la protection de ses ressources naturelles, sous peine de compromettre son avenir hydrique.