Les années passent, les fautes augmentent
Il s’agit d’un constat généralisé et sans appel : les plus jeunes sont de plus en plus mauvais en orthographe. En atteste notamment une étude publiée en 2016, dans laquelle on apprend que les élèves de CM2 font aujourd’hui en moyenne presque 18 erreurs à une dictée, contre un peu plus de 10 à la fin des années 1980. Malheureusement, même si avec l’âge, les performances orthographiques augmentent — le baromètre Voltaire 2017 démontre que les étudiants maîtrisent 44 % des règles d’orthographe courante, quand les collégiens en maîtrisent 27 % : des scores somme toute très bas tous âges confondus —, pour certains, le retard reste bien présent en études supérieures, pour un niveau général qui se dégrade au fil des années.
Dans l’ouvrage paru en 2015 « Orthographe en chute, orthographe en chiffres » de Loïc Drouallière, enseignant-chercheur à l’Université de Toulon, la situation chez les étudiants est décrite comme très alarmante. Elle découle selon lui directement de la chute du niveau lors des années d’études précédentes, et touche plus sévèrement les jeunes en difficulté : « Les faibles deviennent encore plus faibles alors que les bons se maintiennent à leur niveau d’origine ». En analysant les copies d’examens de fin de première année pour une même épreuve de 1992 à 2012, Loïc Drouallière a pu établir des résultats on ne peut plus parlants : d’à peine 3 fautes pour 100 mots en 1992, on passe à presque 6 fautes en 2012. En vingt ans, le nombre de fautes d’orthographe des étudiants a donc doublé.
Dans l’ouvrage paru en 2015 « Orthographe en chute, orthographe en chiffres » de Loïc Drouallière, enseignant-chercheur à l’Université de Toulon, la situation chez les étudiants est décrite comme très alarmante. Elle découle selon lui directement de la chute du niveau lors des années d’études précédentes, et touche plus sévèrement les jeunes en difficulté : « Les faibles deviennent encore plus faibles alors que les bons se maintiennent à leur niveau d’origine ». En analysant les copies d’examens de fin de première année pour une même épreuve de 1992 à 2012, Loïc Drouallière a pu établir des résultats on ne peut plus parlants : d’à peine 3 fautes pour 100 mots en 1992, on passe à presque 6 fautes en 2012. En vingt ans, le nombre de fautes d’orthographe des étudiants a donc doublé.
L’inquiétude des professeurs… et des employeurs
Il y a quelques mois à peine, un article du Monde faisait état du coup de gueule de plusieurs enseignants quant au niveau de leurs élèves de licence, dont un datant du 12 janvier et supprimé depuis sur demande de sa hiérarchie, craignant trop de remous et de mauvaises interprétations à l’heure de la sélection à l’université. Ses propos : « Je viens de corriger des copies de deuxième année d’histoire et lettres, je n’ai jamais vu ça. JAMAIS. » Le hic ? Le niveau orthographique est un élément très regardé par les professeurs, mais aussi par le jury des concours, et peut ainsi devenir une véritable barrière à la réussite d’un élève. Comme nous l’affirme Sylvie Jean à propos des admissions au Programme Grande École de Neoma Business School, « c’est un facteur qui est pris en compte lors du concours d’entrée (…) quel que soit le sujet, les correcteurs vont être très sensibles à l’égard des fautes d’orthographe. » Le calcul est assez simple : ceux qui multiplient les erreurs divisent leurs chances de suivre le cursus qui leur plaît, puis de valider les examens de ce dernier.
De la même façon, le niveau d’orthographe est un critère très important aux yeux des futurs employeurs. Le deuxième baromètre Voltaire publié en 2016, consacré à la question de l’importance de l’orthographe dans la recherche d’emploi, le démontre de façon très claire : un CV comportant ne serait-ce qu’une faute d’orthographe aura trois fois plus de chances d’être écarté par un recruteur qu’un CV présentant les mêmes caractéristiques, notamment la même expérience, mais étant rédigé sans erreur. Un rejet ferme et implacable, qui fait réfléchir sur l’importance de bien écrire, tant dans la vie étudiante que la vie professionnelle.
De la même façon, le niveau d’orthographe est un critère très important aux yeux des futurs employeurs. Le deuxième baromètre Voltaire publié en 2016, consacré à la question de l’importance de l’orthographe dans la recherche d’emploi, le démontre de façon très claire : un CV comportant ne serait-ce qu’une faute d’orthographe aura trois fois plus de chances d’être écarté par un recruteur qu’un CV présentant les mêmes caractéristiques, notamment la même expérience, mais étant rédigé sans erreur. Un rejet ferme et implacable, qui fait réfléchir sur l’importance de bien écrire, tant dans la vie étudiante que la vie professionnelle.
Pourquoi votre mauvaise orthographe vous pénalise-t-elle autant ?
« Au-delà du niveau d’orthographe, cela témoigne d’un respect pour les personnes qui lisent et d’une adéquation ou non aux exigences de l’école »
Ces propos de Sylvie Jean nous apprennent que le rejet des fautes d’orthographe s’explique par l’image que renvoie un élève ou un candidat multipliant les erreurs : celle de quelqu’un manquant de politesse et de correction à l’égard de la personne qui sera amenée à le lire, témoignant d’un certain laxisme, d’une négligence et d’un manque de rigueur non adaptés au suivi d’un cursus scolaire d’excellence ou d’une vie professionnelle sérieuse. Ainsi, bien orthographier ses écrits relève, plus encore que d’un niveau d’intelligence ou d’instruction, d’un savoir-être et d’une éducation appréciée par les professeurs et autres recruteurs.
Par ailleurs, il a été démontré que les déficiences rédactionnelles représentaient un coût pour les écoles ainsi que pour les entreprises : un coût symbolique au niveau de l’image d’un établissement, forcément entachée si le niveau des élèves ou des salariés est particulièrement bas, mais également un coût financier et un coût temporel : les frais engagés et le temps consacré à la résolution de la non-maîtrise de l’orthographe, en cours supplémentaires, en ateliers dédiés ou tout simplement en rattrapage de travaux produits de moindre qualité, peuvent justifier le manque d’engagement des écoles et des entreprises vis-à-vis des personnes en difficulté.
Quelles solutions pour remédier à ces lacunes ?
La directrice du Programme Grande École de Neoma Business School évoque donc le besoin d’une « prise de conscience » généralisée quand à l’orthographe des jeunes. Avant même de penser à réformer le système éducatif, adopter de grandes mesures ou bouleverser le mode d’enseignement actuel, cette prise de conscience passerait par un mouvement initié par les élèves et pour les élèves.
Comme l’indique Sylvie Jean : « Ce qui est intéressant, ce sont les initiatives prises par certains étudiants en donnant des cours de soutien, notamment dans les collèges et lycées. » La clé — ou une des clés — se trouverait donc dans l’entraide et la solidarité entre les étudiants, et les initiatives prises en ce sens. En effet, « il est peut-être plus aisé de donner et recevoir les conseils de quelqu’un qui est plus ou moins de la même génération que soi. » Par ailleurs, il est intéressant que « ceux ayant acquis les bons savoirs se sentent investis d’une responsabilité, celle d’aider les autres ».
Voilà une piste pertinente à étudier et un mode d’entraide sans aucun doute à développer, pour que chacun se tire vers le haut et que peut-être un jour, l’orthographe retrouve pleinement sa place dans les copies des étudiants et les CV des futurs salariés.
Rédigé par Amandine Martinet , repris et adapté par la Fondation Tamkine
#Tamkine_ensemble_nous_reussirons
Comme l’indique Sylvie Jean : « Ce qui est intéressant, ce sont les initiatives prises par certains étudiants en donnant des cours de soutien, notamment dans les collèges et lycées. » La clé — ou une des clés — se trouverait donc dans l’entraide et la solidarité entre les étudiants, et les initiatives prises en ce sens. En effet, « il est peut-être plus aisé de donner et recevoir les conseils de quelqu’un qui est plus ou moins de la même génération que soi. » Par ailleurs, il est intéressant que « ceux ayant acquis les bons savoirs se sentent investis d’une responsabilité, celle d’aider les autres ».
Voilà une piste pertinente à étudier et un mode d’entraide sans aucun doute à développer, pour que chacun se tire vers le haut et que peut-être un jour, l’orthographe retrouve pleinement sa place dans les copies des étudiants et les CV des futurs salariés.
Rédigé par Amandine Martinet , repris et adapté par la Fondation Tamkine
#Tamkine_ensemble_nous_reussirons