Apprendre sans oublier
Ses amis et lui ont constaté que la majorité des étudiants en médecine oubliaient tout ce qu'ils ont appris directement après avoir passé les examens, "l'étudiant prépare pour les examens, il les passe et puis oublie" explique-t-il.
Le problème qui se pose, d'après Mohamed Amine, est que vers la fin du cursus ces étudiants se retrouvent avec pleins de lacunes, un manque d'informations scientifiques basiques, encore moins les compétences pratiques, "et on se retrouve vers la fin avec des spécialistes d'examens et non des spécialistes du domaine qu'ils étudient."
Ceci ne concerne pas uniquement les étudiants en faculté de médecine, mais plusieurs autres menant des études supérieures. "Parce que notre système éducatif, pousse l'étudiant à donner plus de valeurs à l'examen, leurs proches aussi se contentent de leurs demander s'ils ont validé, mais personne ne cherche à savoir ce qu'ils ont appris." Précise-t-il.
L'étudiant au final, se concentre sur comment il va passer ces examens, cherche à développer des astuces pour les passer efficacement et s'oriente vers cet objectif qui est de valider ses modules.
Cette initiative 7erraf a deux buts à atteindre, la pérennité de ce que l'étudiants a appris et de donner à cet étudiant une motivation une raison qui le pousserait à réviser, autres que les examens. Suite à cette réflexion, Mohammed Amine et son groupe d'amis ont décidé de mettre en oeuvre des techniques où apprentissage et plaisir se réunissent pour atteindre les deux objectifs.
7erraf et Ronda
La conception du jeu s'inspire du jeu de carte classique connu par tous les marocains "RONDA", des règles simples et amusantes qui permettront aux étudiants une accessibilité aux différentes notions. Le même principe du jeu a été gardé en changeant les motifs figurant sur les cartes par des poumons, des reins et autres organes du corps humain, au dépend des différentes catégories disponibles sur les cartes.
Il suffit alors de connaître ces principes, et de mettre de côtés les "flashcards" pendant le jeu. Si le joueur commet un faux pas, il est donc obligé de piocher un certain nombre de cartes et s'adresse à son adversaire en disant "Ana ghadi n7rref", prend la dernière carte jouée par son adversaire et commence à réciter à ce quoi la carte réfère.
"Nous avons développé ce jeu, avec des étudiants, et j'insiste sur ce fait, avec les étudiants et non pas pour les étudiants, parce que c'est une approche totalement différente, le système classique utilise un matériel pédagogique et se positionne en tant qu'expert et propose cette production pour les étudiants, mais dans notre cas on ne se positionne pas comme ça, mais à côté de l'étudiant, on design on restructure et on développe ce que proposent les étudiants avec l'étudiant." Explique Mohammed Amine.
Une "Smart" alternative
Le jeu ne sera plus basé sur le jeu de carte classique, mais plutôt sur le jeu "UNO", ayant des règles plus simples, et une plus grande popularité en France, Algérie, Tunisie et au Sénégal. Plusieurs autres catégories seront insérées, ainsi que d'autres astuces d'apprentissage incluant les 40 déjà disponibles.
Ils envisagent également de convertir une partie du jeu vers le digital, plus précisément sous forme d'une application mobile, pour que les étudiants puissent y accéder sur leurs smartphones.
La pandémie, confinement et restrictions sanitaires ont poussé les concepteurs de penser à cette alternative digitale, puisque les étudiants ne rencontrent plus. "On s'est donc adapté aux changements."
ZOUGAGH MALAK (Journaliste Junior)