Il ne fait pas de bruit, ne porte ni blouse blanche ni cape de super-héros, mais ses découvertes pourraient redéfinir l’avenir de l’espèce humaine. David Liu, professeur à Harvard et chercheur au Broad Institute, est l’un des pionniers d’une technique révolutionnaire : l’édition de base de l’ADN. Plus précise que CRISPR-Cas9, moins risquée que les méthodes traditionnelles de thérapie génique, sa technologie permet de corriger une seule lettre de notre code génétique, à la manière d’un correcteur orthographique sur Word. Une avancée qui pourrait, à terme, soigner des centaines de maladies génétiques. Mais à quel prix ?
Le pouvoir de modifier l’ADN d’un être vivant — sans couper la double hélice — fascine autant qu’il inquiète. Car derrière les promesses de guérison, se dessine un horizon moins rassurant : celui de l’eugénisme scientifique. Qui décidera des modifications “acceptables” ? Aujourd’hui, il s’agit de corriger des mutations pathogènes ; demain, peut-on imaginer des parents exigeant des enfants plus intelligents ou plus beaux grâce à des “corrections” génétiques ?
Par ailleurs, la technologie de Liu, bien que précise, n’est pas infaillible. Des erreurs peuvent survenir, provoquant des effets inattendus, voire dangereux. Des études récentes ont montré que certaines éditions peuvent perturber des gènes voisins, réveillant de potentielles tumeurs. Le risque zéro n’existe pas.
Enfin, la question éthique n’est pas accessoire. Des ONG et bioéthiciens alertent sur la privatisation de ces technologies, principalement aux mains de firmes américaines ou chinoises. Le danger ? Un monde à deux vitesses : les riches, capables de payer des thérapies géniques de pointe, et les autres, condamnés à la biologie “brute”.
Mais faire de David Liu un apprenti sorcier serait injuste. Ses travaux sont motivés avant tout par la volonté de guérir. Des maladies rares et dévastatrices comme la drépanocytose, la maladie de Huntington ou certaines formes de cécité génétique pourraient être corrigées à la source. En 2024, un essai clinique a montré qu’un patient atteint d’amylose héréditaire traitée par édition de base n’avait plus besoin de traitement au bout de six mois. Une première.
Et contrairement aux fantasmes transhumanistes, Liu lui-même s’oppose fermement à toute modification à des fins d’amélioration esthétique ou cognitive. Son engagement dans la recherche publique garantit une certaine transparence scientifique, même si les brevets détenus par des start-up partenaires comme Beam Therapeutics soulèvent des questions sur la marchandisation du vivant.
David Liu ne fait que commencer. Il ouvre une nouvelle page de la médecine de demain, celle où corriger une lettre d’ADN pourra sauver une vie. Mais cette précision chirurgicale doit s’accompagner d’une vigilance démocratique. Car si l’homme peut réécrire son propre code, il devra aussi réinventer les règles de sa responsabilité.
Le pouvoir de modifier l’ADN d’un être vivant — sans couper la double hélice — fascine autant qu’il inquiète. Car derrière les promesses de guérison, se dessine un horizon moins rassurant : celui de l’eugénisme scientifique. Qui décidera des modifications “acceptables” ? Aujourd’hui, il s’agit de corriger des mutations pathogènes ; demain, peut-on imaginer des parents exigeant des enfants plus intelligents ou plus beaux grâce à des “corrections” génétiques ?
Par ailleurs, la technologie de Liu, bien que précise, n’est pas infaillible. Des erreurs peuvent survenir, provoquant des effets inattendus, voire dangereux. Des études récentes ont montré que certaines éditions peuvent perturber des gènes voisins, réveillant de potentielles tumeurs. Le risque zéro n’existe pas.
Enfin, la question éthique n’est pas accessoire. Des ONG et bioéthiciens alertent sur la privatisation de ces technologies, principalement aux mains de firmes américaines ou chinoises. Le danger ? Un monde à deux vitesses : les riches, capables de payer des thérapies géniques de pointe, et les autres, condamnés à la biologie “brute”.
Mais faire de David Liu un apprenti sorcier serait injuste. Ses travaux sont motivés avant tout par la volonté de guérir. Des maladies rares et dévastatrices comme la drépanocytose, la maladie de Huntington ou certaines formes de cécité génétique pourraient être corrigées à la source. En 2024, un essai clinique a montré qu’un patient atteint d’amylose héréditaire traitée par édition de base n’avait plus besoin de traitement au bout de six mois. Une première.
Et contrairement aux fantasmes transhumanistes, Liu lui-même s’oppose fermement à toute modification à des fins d’amélioration esthétique ou cognitive. Son engagement dans la recherche publique garantit une certaine transparence scientifique, même si les brevets détenus par des start-up partenaires comme Beam Therapeutics soulèvent des questions sur la marchandisation du vivant.
David Liu ne fait que commencer. Il ouvre une nouvelle page de la médecine de demain, celle où corriger une lettre d’ADN pourra sauver une vie. Mais cette précision chirurgicale doit s’accompagner d’une vigilance démocratique. Car si l’homme peut réécrire son propre code, il devra aussi réinventer les règles de sa responsabilité.